La chimère du bohème

Publié le par Ysia

L’absence de preuve n’est pas preuve d’absence. Il ne reste que la foi aveugle ou la confiance raisonnée en l’avenir.

Dans quelle mesure notre expérience quotidienne est-elle influencée par les mécanismes psychiques inconscients ? Comment l’impulsion surgit-elle dans la sphère de la conscience ? C’est au fil d’un processus phylogénétique que les circuits défensifs de survie sont devenus opérationnels. Les fonctions instinctives, reliquat du cerveau reptilien, luttent contre les facultés transcendantes de l’esprit.

Le cerveau prédit, il ne réagit pas. Face à l’observé,  l’observant fait ressurgir un message, reflet de sa mémoire biologique ou historique,  qui le pousse à un dialogue intérieur.  Vulnérable au temps qui passe et aux passions qui la colorent,  la mémoire reconstruit la réalité. Quand un souvenir réapparait à la surface, sa narration s’altère avant de sombrer une fois de plus dans le chaos mnémonique du subconscient. Notre réaction face à une situation résulte du souvenir d’expériences passées, gravé dans notre mémoire ou dans notre ADN. Le système mnémonique humain commande à nos facultés réceptrices et émotionnelles notre réponse à l’environnement.

A travers l’écran des mathématiques, l’observant voit l’observé. Les mathématiques sont ancrées dans l’architecture de l’univers dont l’être humain est une expression. Sont-elles un moyen fiable ou un produit de l’imagination ? La fonction d’onde est représentative de la réalité physique.  Le champ quantique tisse la toile de l’univers.  Si l’univers semble être régi par les mathématiques, c’est parce qu’il est informatique.  L'informatique se définit comme la science du traitement rationnel de l'information des données transmises par des systèmes et réseaux formés d’une série d’entités biologiques, physiques, électroniques, …  infiniment variées. C’est cela les deux infinis que traversent de multiples niveaux de conscience...

Il y a la conscience de notre système solaire dans lequel Pluton offre un paysage de montagnes de 3 à 4 km de haut et de cratères de glace de 100 km de circonférence qui datent de pas plus de 100 millions d’années.

Il y a la conscience de notre galaxie vieille de 13 milliards d’années, dont la plupart des étoiles qui la composent sont plus anciennes que le soleil. On peut en déduire que, sur les quelques milliards de planètes potentiellement habitables de la voie lactée, si la vie existe, elle a atteint un niveau plus complexe que sur notre planète étant donné qu’elle a eu plus de temps pour évoluer. L'avancement des civilisations se heurte-t-il de manière universelle à un seuil technologique limité par notre propension à l’autodestruction à l’image de l’Homo sapiens sur Terre ? Ne reste-t-il plus sur les sœurs aînées de la Terre que des intelligences artificielles, des superordinateurs laissés à eux-mêmes ou des êtres hybrides qui auront survécu l’annihilation totale des biosphères et qui continueront leur propre évolution vers des formes plus complexes ?

Et puis il y a la conscience de l’univers avec l’étoile de Tabby et la masse de poussière qui crée des fluctuations dans sa luminosité.

Cette conscience de l’univers a permis la mise en train du projet Planet hunters qui dépend de l’enthousiasme de bénévoles pour décrypter les données et de l’ initiative Breakthrough Listen qui passera en revue le million d’étoiles les plus proches du soleil et les cent galaxies les plus rapprochées de la voie lactée à la recherche de signaux radios et optiques.

Plus près de nous, il y a la conscience de la vie microbienne sur Mars ou de la vie sur Titan, un satellite de Saturne, qui ressemble à ce qu’était la Terre il y a 2 milliards d’années c’est-à-dire quand les plantes avaient déjà intégré la capacité de photosynthèse. En l’occurrence sur Titan, les plantes régénèrent le méthane tout comme  les plantes régénèrent l’oxygène sur Terre !

Il nous appartient dans notre exploration de l’univers de limiter  l’impact de notre empreinte sur les formes de vie naissantes.

Publié dans Les deux infinis

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Une balade dans la conscience

Publié le par Ysia

Spring beauty

Spring beauty

L'esprit revient sur les évènements passés, les périodes révolues comme s'il vivait dans son propre univers où l’espace et le temps ne font qu’un. Mais si la réalité de la vie est ancrée dans le ici et maintenant, pourquoi l'esprit circule dans ce continuum espace-temps ? Pourquoi l'esprit ne peut-il se soumettre au silence ?

La pensée fonctionne à différents niveaux à l’image d’un réseau d’autoroutes. Il y a la pensée immédiate qui répond aux nécessités quotidiennes, aux tâches présentes. Il y a la pensée pragmatique, intellectuelle qui s’applique à diriger l’existence humaine d’une manière volontariste et obstinée et puis il y a la pensée inconsciente, celle qui ne dit mot, qui ne se dévoile pas consciemment mais qui travaille lentement, minutieusement dans le fond, en arrière-plan. Elle a la prescience de ce qu’elle cherche mais l’être conscient, lui, tâtonne, anxieux de créer dans la matière un résultat immédiat. L'inconscient vaque à son rythme jusqu’à ce que les morceaux du puzzle s’assemblent comme si de rien n’était, comme un fait accompli dans une harmonie en mouvement.

Dans l'immédiat, il m’est arrivé d’être confrontée à moi-même considérant les fois où la pierre se brise sous mes mains comme un point de non-retour qui ne peut plus être rattrapé par une machine à remonter le temps, comme un vase qui se brise, une relation qui s’interrompt ou la mort d’un être. Une épreuve existentielle : le mot est fort mais le ressenti est réel entre ce qui a été et ce qui n’est plus comme au sortir d’un songe où l’on regarde par deux fois pour accepter la réalité du fait.  C’est la pierre à laquelle on se soumet.
 

Yellow violet

Yellow violet

Dans mon inconscient, j’imagine la vie il y a 50 000 ans lorsqu’il y avait de l’eau sur Mars et que le niveau des eaux sur Terre était si bas que l’Australie et la Nouvelle-Guinée formaient un seul continent.  Des êtres physiquement semblables à nous émigrèrent vers le continent eurasien jusqu'en Australie. Une étude a conclu que tous les aborigènes d’Australie descendent de cette population fondatrice unique arrivée lors d’une vague de migration unique. Ils se sont dispersés le long des côtes en quelques siècles et, pendant des dizaines de milliers d’années, ces populations ont vécu isolées.

Opposer la conscience individuelle à la conscience collective, c’est poser la question de savoir si la conscience est un concept relationaliste ou individualiste ou les deux à la fois.  S’il s’agit d’un phénomène collectif qui pénètre à tous les niveaux, la substantialité du soi n’est qu’une illusion. La conscience s’est drapée du manteau de l’ADN.  Elle a transmis sa mémoire à tous les êtres animés et inanimés. Il n’y a pas d’essence individuelle que le souffle de vie qui s’infiltre dans tous les orifices, que l’on nomme conscience. Il faut parler de réceptivité.

Et le poète de demander : la plante est-elle plus réceptive que l’être humain dans sa façon d’exprimer la conscience ? S’il faut dater les premières plantes qui ont intégré la capacité de photosynthèse à plus de 2,6 milliards d’années, on peut donc expliquer la mémoire des plantes par la mémoire de leur ADN sans se demander comment fonctionne leur mémoire sans cerveau.

Jeffersonia

Jeffersonia

La métamorphose des plantes de Goethe nous porte à prendre en considération que les plantes sont des êtres qui naissent, croissent, se reproduisent et meurent. Et si le fait qu’elles s’ouvrent et se ferment suivant les saisons ou l’heure de la journée, qu’elles peuvent « sentir » si leur environnement est favorable ou hostile semble les doter d’une mémoire aux allures humaines, c’est pour mieux confirmer l’existence de leur ADN.

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Les deux infinis

Publié le par Ysia

Alors que s’émiette notre expertise en un nombre croissant de divisions, les enclaves créées augmentent la difficulté de se former une vue d’ensemble de la nature. Est-elle numérique, analogique ou hybride ? Certains pourtant affirment que la séparation entre les sciences s’effondre, que la nature ne reconnaît plus les frontières disciplinaires et qu’à mesure que s’approfondit notre compréhension, nous voyons plus clairement ce que ces branches traditionnelles distinctes des sciences ont en commun.

Dans l’univers peut-être hypersphérique, hyperbolique ou espace dodécaédrique de Poincaré,   le vide quantique agit comme un superfluide. L’espace-temps apprend à la matière à se mouvoir; la matière dicte la courbe de l’espace-temps.

Dans l’univers de l’infiniment grand, il y a un trou noir gigantesque, Sagittaire A* d’une masse quatre millions de fois celle du Soleil au centre de notre galaxie. Des trous noirs similaires semblent exister au centre de la plupart des galaxies, dont certains ont une masse des milliards de fois celle du soleil. Le réseau de télescopes radio  Event Horizon Telescope établi à l’échelle planétaire tentera de  brosser un tableau de notre centre galactique.
 

En outre, nous savons aussi que le monde de Pluton est dynamique, c’est-à-dire qu’une activité interne semble l’animer qui continue de modeler sa surface. Le jour de l’an 2019, la mission New Horizons passera près d’un astéroïde de glace et sera en mesure de nous faire découvrir l’univers au-delà. Où mieux chercher la matière évanescente que là où règne l’obscurité ?

La part du budget fédéral alloué à NASA reste de l’ordre de 0,5 voire 0,4% comparativement à un niveau record de 4% en 1965. Espérons que les prochains grands rendez-vous de la conquête spatiale aiguiseront l’enthousiasme du public et des gouvernants !

Dans l’univers de l’infiniment petit,  la réalité est un écran d’information traitée par un tissu cellulaire automate qui opère à l’échelle de Planck.  

La physique traite des propriétés fondamentales de la matière et de l’énergie et comment elles interagissent entre elles. La chimie s’interroge sur la façon dont les atomes s’assemblent  pour former des molécules plus complexes et les effets que cela entraîne sur les substances qui en résultent. Ce que la physique et la chimie ont toutes les deux en commun, c’est qu’elles étudient la matière inanimée.

La biologie étudie les organismes vivants. Le principe de survie du plus fort découle-t-il comme la chimie des règles fondamentales de la physique quantique ? Au regard des fractales dans l’univers, de l’apparente concordance entre l’infiniment petit et l’infiniment grand,  le caractère aléatoire des mutations génétiques répond à celui  de la physique quantique. 

Qu’est-ce qui sépare les êtres animés des objets inanimés ? Rien. Au niveau quantique, les mêmes règles s’appliquent. Le cycle de naissance et de mort, c’est retourner d’où l’on vient. Et le poète de demander : La pierre a-t-elle un cœur ? Et notre cœur, court-il le risque de s’endurcir ? Mais où est donc le cœur dans la pierre ?

Remplacer la magie par le dispositif mécanique au cœur de la physique quantique…

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Comment les galaxies se sont-elles formées après le Big Bang ?

Publié le par Ysia

Suivant les recommandations décennales de l’Académie nationale des Sciences, le télescope Hubble fut lancé dans les années 90. Le projet de télescope spatial infrarouge WFIRST recommandé en 2010 vient d’obtenir 150 millions dans le cadre du budget approuvé hier pour la poursuite de ses opérations et un peu plus de 533 millions ont été alloués au télescope James Webb recommandé en 1990.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Il y a plus de 13 milliards d’années, au commencement  de l’univers, le Big Bang n’était qu’un rebondissement en douceur d’une période de contraction qui a précédé la période actuelle d’expansion. S’en suit le cycle de naissance et de fusion des galaxies.

En 1609, Galilée armé de sa lunette astronomique  observa Vénus 60 fois mieux qu’à l’œil nu. Au XVIIIème siècle, le télescope de William Herschel, 500 fois plus puissant, lui permit de découvrir  Uranus. Edwin Hubble au XXème siècle comprit que l’univers s’élargit  par son observation des spirales nébuleuses, ces galaxies  qui, dans un nuage d’hydrogène et d’hélium, créent les étoiles.

Aujourd’hui nous savons qu’il existe plusieurs sortes de supernovas, ces étoiles qui implosent pour atteindre une autre étape de leur évolution et qu’il y avait de l’eau sur Mars il y a 50 000 ans. Nous connaissons les ondes lumineuses et gravitationnelles et les planètes naines dont Pluton.

Le télescope spatial Hubble a permis une observation 10 000 fois plus précise ! Lancé en 1990, il est à plus de 600 kilomètres de la Terre et aura nécessité l’envoi de cinq missions d’entretien.  Au sol, des superordinateurs analysent les données reçues. Un télescope est une machine à  remonter le temps. Plus le phénomène observé est  éloigné, plus il est ancien. Le champ ultra-profond de Hubble, sur la base des données recueillies sur une année, offre une fenêtre sur  un morceau de l’univers tel qu’il était il y a 13 milliard d’années,  moins d’un milliard d’années après le Big Bang.

 

Transporté par le Canal de Panama jusqu’en Guyane française, le télescope James Webb qui sera lancé à une orbite de plus d’1,5 million de kilomètres de la Terre poursuivra la détection de lumière infrarouge grâce à une puissance cent fois plus grande que celle du télescope Hubble. Paré de 18 miroirs en béryllium, il sera opérationnel six mois après son lancement dans l’espoir qu’il nous délivre un portrait des origines de l’univers et des premières galaxies.

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De l’art de se cramponner à sa propre humanité

Publié le par Ysia

L’être humain est libre de choisir s’il veut vivre comme s’il était seul sur une île ou se confronter à l’inconnu. L’éléphant qui s’enfonce toujours plus profondément dans le désert ou la forêt pour échapper aux hommes allant jusqu’à dissimuler ses défenses dans les broussailles est-il un être sensible ? Le fait qu’il reste pendant des jours au chevet de la carcasse d’un membre de sa famille lui donne-t-il le titre d’être sensible ? Et l’être humain qui rationalise l’évanescence des choses et des êtres pour mieux les ignorer manque-t-il d’humanité ?

Il y a 500 ans, le voile se levait. L’invention de l’imprimerie favorisait sur le long terme la diffusion d’idées nouvelles. Pour la première fois en 1576, Thomas Diggers représentait la  perspective copernicienne d’un espace infini et William Gilbert tentait en 1651 la description de systèmes multiples. Nicolas Bion publiait en 1699 l’Usage des globes célestes et terrestres et des sphères et Bernard Le Bovier de Fontenelle osait imaginer en 1686 que les étoiles étaient autant de soleils dont chacun éclaire un monde. La sphère armillaire, objet astronomique tridimensionnel, nous donnait une idée de ce qu’est notre place dans l’univers et d’autres ensembles mécaniques mobiles, les planétaires, offraient un gros plan sur notre système solaire. 

Le cerveau a évolué de sorte qu’il s’autorise à méditer sur lui-même. Les branches des arbres à la fin de l’hiver rappellent les axones qui se déroulent créant à chaque embranchement un potentiel de sensations et de sentiments. Des gènes au mystère de leur expression. Imaginer l'extraordinaire, c’est vouloir rendre ordinaire tous les possibles. Savants et artistes écrivent un guide de voyage pour l’humanité afin qu’elle franchisse les frontières ultimes de la conscience et l’univers. Êtres libres et sensibles, ils l’invitent à s’interroger. Isaac Frost en 1845 dessinait le système newtonien de l’univers et Chesney Bonnestell, le père de l’illustration spatiale moderne, imaginait les premiers mondes inexplorés. 

Dans un mouvement qui rappelle l’avènement de l’imprimerie il y a 500 ans,  les moyens virtuels favorisent aujourd’hui la diffusion des idées, germes d’un bouleversement futur...

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Dématérialisation

Publié le par Ysia

Si l’activité économique se dématérialise, ce sont les réseaux sociaux et moyens virtuels qui véhiculent le changement des modes de consommation. Ont-ils un effet persistant sur la pensée conceptuelle ? Sont-ils objectivement les précurseurs d’un cycle de spiritualisation ? Considérer le progrès sur le long terme.

Sous le voile qui couvre les notions primitives de l'espace et du temps, la physique quantique marque la  dématérialisation du monde. Au cœur de l'information quantique intégrée dans l'espace-temps se cache l'amplituèdre qui simplifie les calculs dans les interactions entre particules et remet en cause l’espace et le temps en tant qu’éléments constitutifs fondamentaux… Ou peut-être y-a-t-il un autre objet géométrique qui inclura la réalité que nous vivons de la gravité.

La vie sous toutes ses formes et à tous les niveaux se présente comme un processus de régulation et d’organisation des cellules aux écosystèmes… Alors imaginons que nous sommes nés dans un autre écosystème, celui d’une des planètes de la zone habitable du système Trappist-1! Nous ne serions plus seuls dans l’univers mais libres de côtoyer les habitants des planètes voisines. Serions-nous freinés par ces mêmes réactions parfois disproportionnées aux stimuli de l’environnement,  ces défenses instinctives gravées dans nos cellules ou au fond du gouffre infantile ? Et si la mémoire se libérait…

Des transformations sur le long terme s'accomplissent imperceptiblement. Happés par la vie quotidienne, l’angoisse vient de l’incertitude que fait naître le présent éphémère. Doutant de la marche positive du temps et du déclin progressif des passions, elle incite à s’accrocher au quotidien comme s’il offrait quelque permanence. L’historien futur pourra mesurer l'empreinte du présent à l’image du paléoanthropologue qui théorise les empreintes laissées sur les parois des cavernes et les galets millénaires ou comme d'autres qui théorisent aujourd'hui l'univers des étoiles.

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À la découverte de l’univers

Publié le par Ysia

Le télescope Kepler lancé par la NASA en 2009 a scruté le ciel à plus de 120 millions de kilomètres entre les constellations du Cygne et de la lyre. Ainsi ont été découverts la première exoplanète riche en oxygène (Gliese 1132b), le premier monde aquatique (Gliese 1214b) et la première planète de la taille de la Terre dans la zone habitable (Képler-186f). En mars 2016, l’équipe de l’Université de Columbia (Cool World Lab) a annoncé la découverte de Képler-167e à mille années-lumière  de la taille de Jupiter et tout aussi froide (-220 F).

Armé de 42 capteurs, le télescope Kepler a sondé environ 150 000 étoiles, ce qui ne constitue qu’un millième d’un pour cent de la Voie Lactée. Cela a toutefois produit près de deux millions de points de données pour chacune d’entre elles. L’Université de Columbia est l’une des centaines d’universités et de centres de recherche dans le monde qui téléchargent et décodent les données. Ces données pourront permettre de déterminer le rayon de rotation, la masse ou encore la réflectivité de l’atmosphère des exoplanètes.  Kepler  a recueilli les données en photographiant  les étoiles et en enregistrant un tableau de pixels qui mesurent leur luminosité. Convertir ces données en fichiers informatiques décodables présente un extraordinaire défi. La clef serait de pouvoir écrire des codes permettant aux ordinateur de décoder en quelques heures ce qui sinon risque de prendre des décennies.

À quoi ressemble l’atmosphère des exoplanètes ? Contiennent-elles de l’eau ? Quel effet cela fait-il de marcher à leur surface ? La vie existe-t-elle dans ces mondes ?

Grâce aux avancées technologiques, nous serons mieux à même un jour d’observer leur relief  comme les montagnes qui peuvent être le signe de plaques tectoniques, les océans, la végétation ou  les calottes de glace. Mais quasiment rien n’est connu aujourd’hui de la topographie des exoplanètes et c’est aux théoriciens qu’il appartient de spéculer.

Les exoplanètes reflètent un milliardième la lumière d’une étoile. Les exolunes qui orbitent autour d’elles sont encore plus pâles et donc encore plus difficiles à détecter. Nous attendons au printemps la confirmation d’une lune autour de Kepler-1625b, ce qui serait une première.

Du trillion d’exoplanètes dans la Voie Lactée, dix pour cent environ, soit cent milliards pourraient contenir de l’eau et se situer dans la zone habitable. Le projet Breakthrough Starshot qui devrait prendre deux décennies pour être mis sur pied et deux autres décennies pour atteindre sa destination Proxima b fait rêver.

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Le monde des émotions et des sentiments

Publié le par Ysia

L’authenticité n’est possible que si l’on sait qui l’on est et ce que l’on veut, autrement ce n’est qu’un miroir aux alouettes, un jeu d’ombres et de réalités.

C’est le réseau par défaut qui est actif durant nos instants de rêverie, nos plongées mélancoliques, lorsque nous nous apitoyons sur nous-mêmes ou lorsque nous imaginons les dix mille scénarios du futur. Mais dès que nous reprenons une  activité qui demande notre attention à la différence des tâches machinales ou routinières, cette partie de notre cerveau est déactivée.

Le soi se fonde sur des états émotionnels et affectifs, des sensations physiques aussi diverses que le battement du cœur, la respiration,  la faim, la soif ou les impulsions instinctives. Le soi, en tant que programme de maintenance automatique, est la manifestation de sentiments instinctifs qui instaurent en nous un dialogue sans filtre.

Dans le même temps, le soi n’est soi que par rapport aux autres qui sont distinctement autres et donc perçus comme différents de nous. Il réside et voyage dans un espace éthique et culturel, legs d’une conscience collective telle que définie par Freud. S’il faut voir dans le soi une identité transtemporelle, la conscience collective en est l’origine lointaine,  le monde phénoménal et le monde neurobiologique y sont inextricablement imbriqués.

Les sentiments sont la motivation qui nous anime. Ils servent d’étalon de mesure, de système de suivi dans notre quotidien et sonnent l’alarme à chaque transgression sociale ou culturelle ou renforcent l'ego, boîte de résonance de la personne sociale. Cultures et émotions se nourrissent les unes des autres. On entend par culture un vaste ensemble d’objets, de pratiques et d’idées qui englobent notamment nos systèmes de valeurs et la religion. Ces deux-là sont tributaires de leur géographie, delà naissent les conflits culturels que certains considèrent être l’expression de la réalité alors qu’ils ne sont que l’expression des émotions, des ombres qui encombrent la conscience collective.

L’évolution participe des génomes au cours de milliers de générations, des modifications épigénétiques et des facteurs culturels au cours de plusieurs voire dizaines ou centaines de générations et de l’influence parentale. 

Dans cet entremêlement, les émotions et sentiments sont des outils maladroits de régulation. Ils nous préviennent des risques encourus, des dangers à affronter et des crises auxquelles il nous faut pallier. Ils peuvent, sous le contrôle de la raison, nous guider sur le chemin de notre destinée.

Les synapses s’embrasent et la pensée coule comme une rivière d’amont en aval. Le soi est un collectif de processus dynamiques qui traitent l'information. De cette conscience du soi découle le sentiment d’être des agents. Que ce sentiment soit ou non une illusion, il a une fonction : il est là pour nous convaincre que le soi est au gouvernail, qu'il dirige le fonctionnement moteur et social de l’être physique. Mais la conscience du soi est-elle capable d’autonomie mentale si elle ne peut déterminer quand elle divague ou quand elle est rationnelle, plongée dans un épais brouillard ? L’autonomie mentale, c’est de faire la part des choses entre ombres et réalités, d’observer ses pensées sans rationalité excessive ni aveuglement, avec bienveillance et malgré la vulnérabilité des mécanismes sensés garantir cette autonomie - un juste équilibre qu’il faut maintenir à chaque instant de la vie. Dans le dialogue entre le cœur et le cerveau, le souffle de la respiration peut calmer le tumulte de l’esprit.

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L’Histoire inconsciente

Publié le par Ysia

Pourquoi est-ce que le temps court prime sur le temps long ? Parce que nos sociétés privilégient la pensée économique au quotidien.

Le monde, la chair et le diable autrement dit la confrontation avec ce qui est extérieur au soi, avec la forme corporelle du soi et avec les démons intérieurs qui agitent le soi. Que dire du monde ? Que la pollution de l’air fait 4 400 victimes chaque jour en Chine selon le professeur Richard Muller de l’Université de Berkeley. Que les villes produisent 75% des émissions de dioxyde de carbone dans le monde, que le nombre de victimes par armes à feu aux États-Unis est  33 000 par an d’après le CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies). Et que dire du barrage des Trois-Gorges ?  Qu’il a provoqué le déplacement d’1,2 million de personnes et détruit 13 villes, 140 bourgs et 1 350 villages  et  que le barrage sur le Mékong causera une catastrophe écologique encore plus dévastatrice.

 

La conscience, forme complexe de préhension, intervient dans l’espace triangulaire du monde, de la chair et du diable. Le philosophe Alva Noë dans son livre intitulé Out of Our Heads affirme que la conscience n’est pas limitée dans la tête mais agit entre l’esprit et l’environnement physique.   D’un point de vue pratique, il faut la comprendre en tant qu’activité, comme, par exemple, dans l’expérience des couleurs, qui résulte de la complexe interaction entre la lumière physique et notre système nerveux optique (The reality of color is perception par Mazviita Chirimuuta. Nautilus, issue 56).

La psyché freudienne se divise en trois éléments: le surmoi, le moi et le ça comme identité primitive. Sur ces trois éléments se transpose l’espace triangulaire du monde, de la chair et du diable dans les limites duquel le futur de notre âme sensible est incertain. Sera-t-elle corrompue ou carrément évincée ? Faut-il voir dans l’intellectualisme et les froids calculs politiques les prémices de ce qui nous attend ?  Quelle voie l’humanité choisira-t-elle? Sera-t-elle plus préoccupée par la recherche scientifique ou voudra-t-elle répondre à l’urgence des besoins psychologiques des êtres ? Si, vraiment, l’ambition que nourrit l’être humain de modeler l’univers à sa guise est ni plus ni point une forme d’art, alors cet art doit compter sur notre perception sensible. Il nous appartient effectivement de revaloriser la sensibilité et d'étendre notre cercle de compassion de tous les êtres à la planète.

La conscience au rythme de l’évolution et par le jeu des mutations/variations génétiques, s’exprime à travers tous les êtres. Comme une lame de fond, elle s’engouffre dans l’être, récepteur d’émissions, qui y répond. Ce qui les sépare est la capacité inhérente à chacun de la véhiculer.

C’est une véritable révolution cognitive qu’il faut provoquer, une révolution dans la psychologie des hommes qu’il faut encourager, une nouvelle métamorphose hominisante afin de permettre le triomphe de l’âme rationnelle sur le long terme. La troisième lutte, celle avec nos démons intérieurs, est  la plus farouche.

 

La vie et la conscience vont de pair. Elles s’étendent depuis le commencement jusqu’au bout de l’univers. La vie est le fruit de la chimie dans l'air, sous nos pieds, à des millions d'années-lumière. D’après Jeremy England, physicien de MIT (Massachusetts Institute of Technology), le processus d’entropie implique que toute molécule demeurant suffisamment longtemps sous les rayons de la lumière finira par se métaboliser, se mouvoir et se reproduire – c’est-à-dire devenir vivante. De l’émergence spontanée à la force motrice,  la vie sur terre résulte de la thermodynamique. 

Y a-t-il ailleurs quelque part dans l’univers une biochimie différente de celle qui est à l’origine de la vie sur terre ? Et dans ce cas est-elle doublée d’une autre forme de conscience ? Considérer l’avenir sur le long terme est une approche à la fois optimiste et réaliste. Réaliste parce que, en dépit de toutes les spéculations basées sur  notre appréciation des événements présents ou passés, nul ne sait prédire l’avenir.

A l’intersection de l’idéalisme et du pragmatisme, si la vie est un jeu, il y a deux sortes de joueurs : ceux qui participent dans le seul but de gagner et ceux qui sont convaincus du fait que l’important, c’est de participer. Gagner à tout prix implique vouloir exercer son pouvoir coûte que coûte sur l’autre et sur l’environnement de matière. Mais la vie est un jeu infini qui a démarré il y a des milliards d’années et ni vous ni moi ne serons là pour constater le devenir de ce processus dont les règles évoluent éternellement de la genèse au gène, des cellules aux civilisations…

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L'esprit vagabond

Publié le par Ysia

Des affres de la rêverie…

Sur l’arbre phylogénétique perchent le singe, le cheval et le dauphin. Le chantefable ou texte adapté du Vimalakīrti Nirdeśa Sūtra, manuscrit de Dunhuang, emploie l’expression 心猿意馬 qui signifie que l’esprit gesticule comme un singe et s’emballe comme un cheval au galop. Xin, idéogramme fondamental dans la littérature du bouddhisme signifie autant 'esprit' que 'cœur'. La conscience agit comme un dialogue entre le cœur et le cerveau. C’est la pensée visuelle qui stimule les errements de l’esprit.

Les pensées germent et déclenchent des mécanismes émotionnels physiques comme la peur et la peine. Ce processus se fonde sur un inconscient affectif, bagage de l’odyssée individuelle ou collective humaine.

D’une image, le dialogue intérieur naît. C’est le réseau par défaut dans le cerveau qui est actif lors de cette errance mentale. Je ne sais comment qualifier le soi rêveur ni même s’il existe. Mais s’il existe, il semble qu'il soit composite.

Chaque être vivant est l’agglomérat inextricable de matières organiques qui apparaissent dans leur corporéité en suivant des règles immatérielles sous l’emprise des sensations , limitées par les perceptions et dominées par l’acte volitionnel au sein de la conscience .  

Dans le théâtre de la vie, l’être humain est le plus clair du temps une marionnette actionnée au moyen de fils tirés du plus profond de l’inconscient. La pensée comme un dauphin jaillit hors de l’océan de notre inconscient. Elle surgit et replonge dans l’océan de l’oubli. Parfois, elle n’est qu’une vague impression, une idée furtive qui glisse juste au-dessous du seuil de conscience. Tout comme ce dauphin que l’on observe, on peut apprendre à observer le cheminement de nos pensées et expliquer leur raison d’être. Ce sont parfois plusieurs dauphins qui se disputent notre attention. Un à droite, un à gauche et nous voilà plongés dans des tergiversations qui paralysent notre élan de décision. L’intuition est prisonnière de notre pérégrination mentale, de ce processus de régulation émotionnelle qui agite l’esprit.

D’autres ont aussi tenté de décrire le soi. Est-il quadruple ? Est-il quintuple? Est-il multiple?

Comment cette cacophonie se déroule dans notre tête ? La pensée flotte, musarde, et s’égare, pour certains parfois, la moitié du temps. Et c’est là qu’interviennent les trois enseignements de William Osler : il faut apprendre à se concentrer sur son quotidien sans se préoccuper du lendemain, appliquer la règle d’or et cultiver l’équanimité avec courage et humilité car ce que l'avenir me réserve, je ne saurais le dire - et là mon avis diverge de celui de William Osler - ni ne devrais plus m’inquiéter de la mémoire du passé ( Remarques à l'occasion d'un dîner d'adieu à New York (20 mai 1905), publié dans Aequanimitas, et autres adresses (édition de 1910), p. 473).

Il est dit dans le Vimalakīrti Nirdeśa Sūtra:

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