Misère
Théodore Géricault, Pity the Sorrows of a Poor Old Man! Whose Trembling Limbs Have Borne Him to Your Door, from Various Subjects Drawn from Life and on Stone, also known as the English Series, 1821. Lithograph. Yale University Art Gallery, Gift of Charles Y. Lazarus, B.A. 1936
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On the manifold ways of being - Consciousness and the Universe
Let us note first that there is a being of the thing perceived - as perceived The word 'being' is often used followed by another word to specify a property as if just 'being' was not enough. On the
http://www.consciousnessanduniverse.com/2019/07/on-the-manifold-ways-of-being.html
Alors que je terminais la rédaction d’un article sur les mille et une façons d’être, j’ai pris le temps de parcourir le livre de l’historienne de l’art Linda Nochlin, intitulé Misère (2018).
De Saint-Jérôme au vieil homme laissé à lui-même, abandonné dans sa misère au carrefour de l’existence, la Misère, écoeurée, n’a que fi des mots et implore le réveil des consciences.
Les artistes qui la contemplent et trop souvent la vivent savent brosser des tableaux poignants et se servent, dans leur réalisme, de la satire pour décrire la misère humaine et la société rendue insensible.
Gustave Courbet. L’Atelier du peintre. Allégorie Réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique (et morale)

Dans le cadre du vieux débat sur les choix économiques résonnent les paroles d’Eugène Buret :
“A côté du grand phénomène de l'accroissement des richesses, il est, chez les nations les plus avancées en civilisation et en richesse, un autre phénomène, bien aussi digne que le premier, d'appeler l'attention des économistes, et qu'ils ont tous plus ou moins négligé ; nous voulons parler du phénomène de la misère. Et cependant l'étude de la misère , s'il est vrai que la misère existe , s'il est vrai surtout qu'elle marche du même pas que la richesse, qu'elle se développe sous l'influence des mêmes causes, qu'elle en soit le contre-poids , la compensation fatale, l'étude de la misère n'est-elle pas une partie intégrante et nécessaire de l'économie politique ou sociale, ou de la physiologie de la société, comme on voudra l'appeler? Nous ne croyons pas faire un jeu de mots en disant, qu'en regard du tableau de la richesse des nations, il faut placer aussi le tableau de la misère des nations” (De la Misère des classes laborieuses en Angleterre et en France : de la nature de la misère, de son existence, de ses effets, de ses causes, et de l'insuffisance des remèdes qu'on lui a opposés jusqu'ici, avec les moyens propres à en affranchir les sociétés, 1840, p.13)
La misère, "...c'est le dénûment, la souffrance et l'humiliation qui résultent de privations forcées, à côté du sentiment d'un bien-être légitime, que l'on voit tout le monde se donner à peu de frais , ou que l'on s'est longtemps donné à soi-même” (ibid. p.112)
“...c'est la pauvreté moralement sentie. Il ne suffit pas que la sensibilité physique soit blessée par la souffrance, pour que nous reconnaissions la présence du fléau : il intéresse dans l'homme quelque chose de plus noble , de plus sensible encore que la peau et la chair ; ses douloureuses atteintes pénètrent jusqu'à l'homme moral. A la différence de la pauvreté qui, comme nous allons le voir, ne frappe souvent que l'homme physique, la misère, et c'est là son caractère constant, frappe l'homme tout entier, dans son âme comme dans son corps. La misère est un phénomène de civilisation; elle suppose dans l'homme l'éveil et même déjà un développement avancé de la conscience”. (ibid., p.113)
Saint Jérôme
Si tu te replies dans l'étude, tu échapperas complètement au dégoût de la vie; tu ne souhaiteras pas l'arrivée de la nuit par ennui du jour; tu ne seras ni importun à toi-même ni inutile aux autres; tu t'attireras bien des amis, et les meilleurs se presseront chez toi. Même obscure, la vertu ne reste jamais cachée; elle donne des signes de son existence; tous ceux qui en sont dignes sauront la reconnaître à ses traces.
Pétrie dans l’argile du temps et de l’espace, j’avance avec le sentiment qu’un épais rideau tombe sur l’empreinte de mes pas. Aujourd’hui les circonstances m’ont amené pourtant à revisiter des articles confinés dans un recoin de ma mémoire sur l’art et le mysticisme, sur ces personnages aux rides symboliques qu’ils soient le sujet des peintures des moines japonais Fūgai Ekun et Hakuin Ekaku ou des peintres de l’Occident, tels que Saint-Jérôme par Léonard de Vinci ou encore Marie l'Egyptienne par José de Ribera:
une femme d'un certain âge presque asexuée, à corps perdu dans sa dévotion. Elle saisit la vanité et la futilité des activités humaines et des passions comme si l'âge permettait de prendre le recul nécessaire pour mieux mesurer les événements passés de la vie. Elle apparaît recueillie, émaciée, dépouillée de tout attrait physique, digne dans sa nudité.
Alors que j‘insérais la photographie de l’oeuvre inachevée de Léonard de Vinci dans l’article intitulé Ténébrisme, je ne pensais pas avoir le bonheur huit ans plus tard de voir cette peinture au Metropolitan Museum of Art de New York, fenêtre sur la méthode de travail du peintre, sur ses gestes méticuleux et son insatiable désir de perfection à l’occasion de la commémoration du 500ème anniversaire de sa mort.
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Leonardo da Vinci's Saint Jerome
To commemorate the five hundredth anniversary of the death of Leonardo da Vinci (1452-1519), The Met presents the artist's painting Saint Jerome Praying in the Wilderness (begun around 1483), a ...
https://www.metmuseum.org/exhibitions/listings/2019/leonardo-da-vinci-st-jerome
Il m’arrive souvent de penser que je n’ai plus rien à dire si ce n’est souligner les accents de vérité des neuf dernières années.
Du moine devenu peintre au peintre dévolu à l'art de reproduire l’âme mystique, des portraits de Bodhidharma à ceux de Saint-François d’Assise, le but est identique : Toucher l'intouchable, nommer l'innommable, représenter l'indescriptible mystère divin, montrer du doigt l'indicible lumière magique au sortir du tunnel des passions maudites.
L’humanité visite et revisite les mêmes questions existentielles, redéfinissant régulierement un vocabulaire enrichi de connaissances nouvelles.
A double titre, ce moi autobiographique que j‘ai consciemment relégué aux oubliettes est tombé en ravissement devant le patron des traducteurs, Saint-Jérôme, dont Léonard de Vinci a tenté de peindre les remous de l’esprit et les passions de l’âme.
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Saint-Jérôme, le patron des traducteurs - Résonance ou vanité
Parfois une seule expression résume l'effort d'une vie, une seule sculpture symbolise le combat des mots et de l'esprit. Au début des années 90, j'écrivais à propos de l'index des termes de ma...
http://www.resonanceouvanite.com/2014/11/saint-jerome-le-patron-des-traducteurs.html
Un pied sur la Lune
Un grand bravo à Katie Moyer et Nick Partridge du Musée national de l'air et de l'espace de la Smithsonian Institution pour l’idée originale de la projection en fin de semaine dermière sur le pan nord de l’obélisque du Washington Monument, qui a marqué la commémoration de la toute première fois que l’homme a posé le pied sur la Lune il y a cinquante ans.

HOPE
The evidence is clear: We are causing rapid, unprecedented change to our planet. But there is hope - we can adapt, innovate, and collaborate to leave a positive legacy.
Une nouvelle exposition permanente ouvrira Samedi à Washington. Elle présentera des centaines de fossiles et tentera de convaincre les visiteurs de la nécessité de tirer les leçons du passé.

Il me semble plus logique, à titre personnel, de démarrer la visite par une petite entrée latérale où se trouve projetée la vidéo qui retrace les lents balbutiements de la vie il y a quelques 4 milliards d’années et de suivre la galerie en forme de coquille d’escargot dans un ordre chronologique ascendant en passant par les extinctions de masse successives qui ont ralenti voire suspendu l’évolution de la vie sur Terre pour enfin parvenir, comme une triste apothéose, à notre période actuelle mettant en garde contre les changements rapides et sans précédent que l’homme fait subir à la Terre.
If we were to wipe out insects alone... the rest of life and humanity with it would mostly disappear from the land. And within a few months.
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Quintessence de poussière - Résonance ou vanité
Si l'on part de la prémisse que l'être humain est un système vivant sous-optimal, le concept de transhumanisme prend toute sa place dans la manière d'envisager le devenir de la vie. Et si l'on ...
http://www.resonanceouvanite.com/2017/09/etre-une-machine.html
Nos petits monstres
A l’issue de quatre années, la thèse de licence vient couronner l’effort des étudiants. Lors de la 105ème cérémonie de remise de diplômes sont révélés les divers sujets sur lesquels les étudiants avaient planché à Reed College, Portland dans l’Etat de l’Oregon.
Théatre, danse, musique…
De la muographie à l’informatisation du langage de la vie.
Du processus de décolonisation de la culture de résistance à une analyse institutionnelle des bureaux de l’enseignement supérieur du Nord-Ouest américain chargés de promouvoir la diversité et l’intégration.
De l’affaire Carpenter contre Murphy relative à la souveraineté du peuple amérindien toujours en instance devant la Cour Suprême dont la décision est attendue pour le mois prochain aux représentations des peuples indigènes dans les manuels d’histoire américains et la construction des récits historiques.
D’une lecture allégorique des théories du langage à partir de l’œuvre de William Faulkner intitulée Tandis que j’agonise au rôle des dénonciateurs d’abus dans le débat sur les drones américains.
D’une étude relative au bouddhisme, à la nature et vision mystique du moine Huiyuan aux effets de la pollution sur les séquoias géants en milieu urbain.
De la recherche d’exoplanètes dans les données de Kepler à la nature de la tolérance.
Une thèse qui étudie le cas de Portland m’a paru d’actualité au détour de passages répétés à Manhattan, à savoir l’importance d’une gestion et mise en valeur du patrimoine urbain dans un souci d’équité sociale et de développement durable.
Sur le campus de Reed College sont exposées quelques sculptures dont trois du même étudiant-artiste. L’une d’elle incarne l’image du Centaure, être rebelle réinventé en butte contre les carcans institutionnels de notre société. Le fait même qu’elle ait été démontée le lendemain de la remise des diplômes confirme la difficulté de lutter contre coutumes et préjugés établis. Le titre de la sculpture d’acier et de résine, qui n’est plus aujourd’hui que du domaine du souvenir, représente tout à la fois l’image vilipendée de l’autre et l’influence pernicieuse des démons de l’Histoire en référence aux statues érigées en mémoire de figures du Sud esclavagiste et sécessioniste.