Quintessence de poussière

Publié le par Ysia

Si l’on part de la prémisse que l’être humain est un système vivant sous-optimal, le concept de transhumanisme prend toute sa place dans la manière d'envisager le devenir de la vie. Et si l’on reconnaît que la faiblesse de l’homme réside dans la biologie de son corps physique, c’est d'abord un avancement biologique qu'il faut rechercher et le remplacement graduel, partiel ou total du corps physique que certains considèrent.

Si le biocentrisme prône que la biologie est au centre de l'univers, quelle est la place de la technologie dans notre  monde ? Quand on imagine le remplacement des hommes par des machines, je ne peux concevoir celui-là que de façon partielle : des prothèses à la place des membres, un implant dans le cerveau pour une intelligence artificielle au service de la conscience.

Le robot sera-t-il lui aussi un jour doté d’une conscience qui lui permettra de se remettre en question ?  Qu’est-ce que l’intelligence artificielle sans conscience ?  Qu’est-ce que la conscience sans dialogue intérieur ?

Aujourd’hui un fossé sépare ceux qui sont convaincus que le cerveau humain peut être reproduit artificiellement et les autres. Si percevoir c’est ressentir, comment reproduire cet état dans le “cerveau” d’une machine ? Comment une machine peut-elle ressentir? Comment un être humain fait à 65% d’oxygène et un peu de carbone, d’hydrogène, de calcium, de sulfure, de chlore, de cuivre, de fer et de silicium peut-il être simulé dans le corps matériel d’une machine ? Il reste à voir quand nous serons à même de fabriquer des puces cérébrales électroniques et des neuroprothèses. Il semble un défi insurmontable que d’essayer de reproduire comment les milliards de neurones et de connexions dans le cerveau s’organisent de sorte qu’ils produisent un phénomène comme la conscience. Au bout du compte, c’est une énigme biologique dont il s'agit.

Une question se pose: le remplacement des hommes par les machines se fera-t-il à leur insu? Doit-on craindre que ce que nous avons fait subir aux autres espèces, dans notre indifférence, soit le sort qui nous sera, un jour, échu ?

On compte cinq extinctions de masse. La première a eu lieu lors de la période glaciaire ordovicienne il y a 443 millions d’années lorsque 60 à 70% de toutes les espèces, marines majoritairement, ont disparu. La deuxième s’est produite à la fin de la période dévonienne il y a 360 millions d’années lors d’un changement climatique qui annihila 70% des espèces aquatiques, y compris la plupart des coraux. La troisième entre le Permien et le Trias il y a 250 millions d’années lors d’un réchauffement climatique causé par de gigantesques éruptions volcaniques en Sibérie qui extermina 95% des espèces vivantes, y compris les insectes géants et les trilobites. La quatrième du Trias-Jurassique il y a 200 million d’années lorsque les trois quarts des espèces ont disparu une fois encore du fait d’une formidable activité volcanique et enfin la cinquième du Crétacé-Tertiaire il y a 65 millions d’années lorsqu’une énorme météorite s’est abattue sur Terre juste après des éruptions volcaniques titanesques en Inde, ce qui signa l’arrêt de mort des dinosaures et des ammonites. Aujourd'hui, certains affirment que l’homme a provoqué dans son inconscience la sixième vague d’extinction massive, comme le confirme une nouvelle étude sur le rétrécissement de l’aire de répartition de près de la moitié de 177 mammifères entre 1900 and 2015.

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Mon empire de poussière

Publié le par Ysia

Certains chercheurs estiment que les effets quantiques peuvent être observés dans notre environnement quotidien et s'appliquer à l'univers macroscopique. D'une expérience à l'autre, il semble que notre conscience crée l'espace et le temps et non l'inverse. Sans la conscience, l'espace et le temps ne sont rien. Il n'y a pas deux mondes, à savoir le monde extérieur et le monde intérieur, mais un. La conclusion paraît quelque peu déroutante : La réalité des faits dépend de l'observation que nous en faisons dans le présent. Jusqu'à ce qu'ils aient été observés, ils n'ont pas vraiment eu lieu mais attendent d’être effectivement démontrés sur la base d’arguments observationnels. C'est ce que l'on appelle la causalité inversée.

Qu'est-ce que l'espace? L'espace n'est pas vide. Il est habité par des ondes électriques et magnétiques qui ont le pouvoir d'influer sur la trajectoire de chaque particule. Un torrent de photons - les particules les plus largement répandues dans l'univers - le traverse. Des neutrinos -les particules les plus courantes après les photons - le sillonnent. Et des ondes de gravité le baignent. Parce que nous ne percevons qu'une gamme réduite de longueurs d'ondes électromagnétiques, notre égarement nous pousse à penser que l'espace est vide.

D’une part, on dit que la terre s’est formée il y a 4,65 milliards d'années, c’est-à-dire 9,15 millards d'années après le Big Bang. De l'autre, on dit que ni l'espace ni le temps n'existent fondamentalement  si ce n'est comme outils de perception. Peut-on au-delà de soi voir la réalité telle quelle?
 

Nous ne serions que le produit du hasard dans la myriade de possibilités d'univers. Pourtant d’après Beyond Biocentrism, le caractère fortuit de l'existence humaine et de tout autre phénomène est absurde.  L'univers n'a pas pu être laissé au hasard. Comment le fait que nous devions à la lune les marées, la régulation du climat et la stabilité de l'axe de rotation et qu’elle-même soit la conséquence de la collision de la terre avec un astéroïde peut-il être dû au hasard ? Quand bien même il faut croire que chaque circonstance - la taille de l’astre solaire, l'effet régulateur de la lune et la sélection naturelle des espèces animales et humaines jusqu'à l'avènement de l'Homo sapiens - est accidentelle, dans le même temps, vous et moi ne sommes pas la conclusion de ce processus, juste un épisode dans le temps.

Mais cela serait ne pas prendre en compte la théorie du multivers...

Il n'y a pas d'univers sans perception. Ces perceptions insuflent un foisonnement d'informations que le cerveau dissèque, digère et restitue dans un langage individuel.

 

Cela ne répond pas à la question de savoir s'il y a, au-delà de vous et de moi à travers tout ce qui nous environne, une conscience collective. La conscience et le cosmos sont interdépendants. Ce sont des manifestations corrélatives. Et le poète de demander : les rayonnements électromagnétiques gamma de source cosmique détectés dans l’univers sont-ils la preuve d'une conscience cosmique ? La matière et l'énergie sont une et même essence.

 

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Monarque

Publié le par Ysia

Monarque
Monarque

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La conscience octopode

Publié le par Ysia

Il y a six cent millions d'années avant le présent lorsque humains et céphalopodes - dont font partie les pieuvres, les poulpes, les calamars et les seiches - partageaient un ancêtre commun dans le vaste océan de nos origines, qui sait ce à quoi il ressemblait.

Une créature en forme de ver, quelques millimètres de long ou plus large,  nageant ou rampant au fond des mers. Avec des embryons d'yeux et dotée d'un système nerveux. À l'époque de l'ancêtre humain-pieuvre, il n'existait aucun organisme sur la terre ferme et le plus large animal était probablement  une éponge ou une méduse.

Parmi les invertébrés - les araignées, crabes, abeilles et les mollusques comme les escargots, les huîtres - les céphalopodes inclus dans le sous-groupe des mollusques sont les seuls à avoir développé un large système nerveux et à se comporter d'une façon différente de celle des autres invertébrés. Les céphalopodes forment une île de complexité mentale dans une mer d'animaux invertébrés. Sur une branche de l'arbre phylogénétique, séparée de la nôtre, ils ont pourtant développé un large cerveau et adopté un comportement complexe.

Peter Godfrey-Smith, dans son ouvrage Other Minds, indique que la difficulté de sa discipline - la philosophie de la biologie - est la relation entre l'esprit et la matière, comment la sensibilité, l'intelligence et la conscience s'intègrent dans le monde physique.

L'évolution a commencé à partir d'une cellule unique pour devenir une accumulation de cellules multiples. C'est ce même processus qu'ont suivi tous les organismes. Il a fallu une force coordinatrice, un élan assembleur originel de plus en plus complexe dans un sens directionnel régi par le facteur temps. Un hasard expérimental ou une providence omnisciente? Peut-on parler d'unité de l'être lorsque chaque organisme n'est qu'un amas de cellules volontairement ou involontairement impliquées dans la marche inexorable de la vie ? Alors commence le bal des êtres multicellulaires dont le cerveau évolue au fur et à mesure de confrontations fortuites dans un combat incessant pour leur propre survie, dans la lutte contre l'extinction de leur espèce.
Aux premières heures de la vie - la période cambrienne - , il faut entendre par "cerveau" ou évolution mentale l'apprentissage des sens et du système nerveux, la capacité de recevoir et d'emmagasiner l'information. De ces embryons d'yeux sont nés les yeux composés des insectes et nos yeux caméras. Quel est le moteur de cette marche évolutive ? Est-ce pour répondre à l'environnement extérieur ou pour mieux contrôler le chaos intérieur ? Vraisemblablement les deux. Entre la perception de plus en plus claire de la lumière extérieure et la maîtrise des tumultes multicellulaires intérieurs... Entre l’exafférence qui provient d’un événement externe et la réafférence qui vient de l’organisme lui-même.
 
Pieuvres et autres céphalopodes sont des mollusques - ils font partie d'un large groupe d'animaux qui inclut huîtres et escargots. Alors qu'est-ce qui les rend si particuliers? Des premiers céphalopodes, seul a survécu jusqu'à nos jours, le nautile dans l'océan pacifique, guère différent d'il y a 200 millions d'années.  Quant aux céphalopodes des temps modernes apparus à l'époque des dinosaures, ils se sont divisés en deux branches: le groupe des huit tentacules et le groupe des dix tentacules.Le plus ancien fossile d'une pieuvre remonte à 290 millions d'années.
 
Les pieuvres sont intelligentes dans le sens qu'elles font preuve de curiosité et s'adaptent à leur environnement. Leurs tentacules dotées de neurones possèdent non seulement la faculté du toucher mais aussi du goût et de l'odorat. C'est ce qui décuple leur intelligence. Alors comment le cerveau commande-t-il les tentacules ? Et pourquoi ont-elles trois cœurs ? La question est de savoir quand on parle d'intelligence s'il ne peut y avoir d'intelligence que circonscrite dans le cerveau. La pieuvre rappelle à l'être humain que l'intelligence des sens dispersés à travers ses tentacules existe aussi.

Peut-on identifier la perception subjective à la conscience? Qu'entend-on par "être sensible"? Est-ce qu'un être sensible est automatiquement doué de conscience? Si l'être sensible vient avant l'être conscient dans un ordre chronologique - pour autant qu'on veuille bien les différencier l'un de l'autre -, alors comment a émergé cet être sensible? Si l'on ne parle ni de l'âme ni de pampsychisme, alors de quoi parle-t-on?

L'être sensible est né de la symbiose entre le ressenti et l'agir. Il répond à un stimulus qui précède un flot de réactions chimiques dans le corps. Faut-il en déduire que tous les organismes possèdent un minimum d'expérience subjective?

Chaque acte mis en branle et accompli - une parole, un mouvement, une grimace, un sourire, un verre de vin, un pas de danse - influence notre ressenti, et vice-versa, tout ressenti - peine, amour, colère, curiosité ou simple acte sensoriel -influe le mouvement ou geste suivant dans un cycle sans fin. Pour l'interrompre, il faut faire une pause, respirer, méditer et prendre le recul. Il est juste de dire que chaque action colore notre ressenti. Après une discussion houleuse, je ressens une certaine frustration, colère ou déception, des émotions négatives qui assombrissent le reste de la journée à moins de pouvoir maîtriser ce flot de sentiments. Je me risque à dire que rien a de l'importance si ce n'est l'importance qu'on y attache. Tout dépend de la réceptivité de l'être.

Des fonctions motrices aux facultés sensorielles... des facultés sensorielles aux fonctions motrices. Les expériences que nous traversons nous laissent un goût à la bouche,  dictent nos actes futurs et façonnent notre devenir. Mais les plantes ne bougent pas...
 

Que faire de nos émotions primordiales ?

Du brouillard de l’esprit à l’expérience subjective … S'il est vrai que crabes, pieuvres et chiens connaissent à divers degrés une expérience subjective, on peut donc constater l’existence de ce trait à plusieurs reprises au cours de l'évolution de la vie. La conscience ne serait qu'une forme plus intégrée, cohérente et unifiée d'expérience subjective. Des formes simples et anciennes d'expérience subjective à la conscience...

Peut-être ce qui peut paraître encore plus déroutant pour nous, humains, est la brièveté de la vie des pieuvres. Deux années seulement. Est-il compréhensible qu'un être doué d'une intelligence si singulière et unique parmi les invertébrés puisse avoir une vie aussi courte ? Pourquoi alors être doté de cette intelligence ? Pourquoi être doté d'une conscience qui suppose de manière tragique la prescience chez la pieuvre de son évanescence ? Pourquoi  des potentialités gaspillées dans le grand ordre des choses ? Nous savons que la pieuvre a une capacité exceptionnelle d'apprendre et de s'adapter, mais à quoi bon investir dans cet apprentissage du monde s'il ne reste plus de temps pour mettre ces enseignements, ces leçons de la vie à profit ?

La pieuvre est pareille à un maître zen pour lequel seul le présent, le ici et maintenant, n'a de sens et mérite son attention.

Et pourquoi ne vit-elle pas plus longtemps ? Si les colibris qui reviennent chaque année butiner les plantes indigènes vivent dix ans, pourquoi  les pieuvres ne peuvent-elles pas vivre plus longtemps ? Il y a pourtant la pieuvre du tréfonds de l'océan pacifique (graneledone borreopacifica) qui couve ses œufs quatre années et demi et qui pourrait vivre, en déduit-on, 16 années environ parce que les températures froides du fond de l'océan ralentissent le vieillissement de son métabolisme. Une telle durée d'incubation a pour conséquence un état physique plus avancé et plus large à la naissance.

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Vénus

Publié le par Ysia

Vénus semble être le parent pauvre des missions spatiales. Des 26 propositions d’étude soumises à l'agence spatiale NASA au cours des trente dernières années, aucune n'a été retenue. Notamment dans le cadre du programme Discovery,  le projet DAVINCI, (Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry, and Imaging) d'un demi-milliard vient d’être rejeté. Cette année, la NASA a préféré deux missions d’étude d’astéroïdes Lucy et Psyché. On attend pour savoir si, parmi les projets de plus grande envergure dans le cadre du programme New Frontiers, dont trois ont pour objectif Vénus, un sera retenu cette année.

Il y a 4 milliards d’années, Vénus avait un océan, ce qui pourrait indiquer l’habitabilité de la planète à l’origine. Approximativement de la même taille que la terre, elle a une période de rotation (243 jours) supérieure à sa période de révolution (225 jours). La similarité des deux planètes  au commencement pousse à vouloir comprendre pourquoi leur évolution a été si différente afin de déduire quelles exoplanètes seraient éventuellement habitables sur le long terme.

Il n’y a pas de plaques tectoniques et il y a moins de 1 000 cratères sur la surface de Vénus. D’après les missions d’exploration qui ont précédé,  la formation des plaines semble remonter à 500 millions d’années à l’époque de l’ancêtre humain-pieuvre sur terre...  Le basalte dans le sol montre le  resurfaçage de la planète par les coulées de lave. Il reste impossible à déterminer avec certitude si Vénus est aujourd’hui volcaniquement  active.  Les  formations plus élevées qui forment des quadrillages ou tessarae paraissent plus anciennes.  Le rapport Deutérium/Hydrogène est un  paramètre qui a donné la preuve de la présence d’eau il y a un milliard d’années.

Bien que nous connaissions la composition des gaz qui forment son atmosphère  - néon, argon, krypton et xénon  - les précédentes missions n’ont pas permis d’enregistrer des données en-dessous d’une altitude de 30 km. 75% de l’atmosphère demeure donc inexploré. Toute mission projetée devrait permettre l’exploration de  Venus en dessous de 12 km.

Publié dans Les deux infinis

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Réceptacle des consciences

Publié le par Ysia

Peut-on élaborer un système de spiritualité qui réponde à la demande de la période actuelle ? Un modèle qui tirerait sa source de  l’abreuvoir de sapience universelle. Peut-on embrasser l’avenir dans une approche participative spirituelle ?

Il n’y a d’existence que dans le temps. Cela implique un processus à la fois sur les plans physiologique, mental et spirituel. De ce que nous étions enfants ou même de ce que nous étions il y a dix ans, que reste-t-il ? Ce moi passé ou présent aura-t-il encore une existence demain ou faut-il parler de brèves étapes ontologiques successives dans un processus dont le produit que je suis évolue à chaque instant ? Parce que le cycle de vie des organismes se déroule sous des formes multiples temporelles, y a-t-il une entité aux niveaux microscopique ou macroscopique qui subsiste ?  Et quel est le but de ce processus s’il y en a un ? Philosophie du processus ou ontologie du devenir : ainsi se comprend la nature de la vie et des êtres. 

Si l’âge de bronze rappelle une période glorieuse de notre histoire limitée géographiquement à l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient,  la triste appellation d’« âge de la dépression » revient à notre époque actuelle. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la dépression est désormais la première cause d'incapacité dans le monde.  Les statistiques à cet égard sont alarmantes. Aujourd’hui la dépression est plus répandue et nettement plus précoce. Des chercheurs de l’Université du Queensland en Australie ont tenté de délimiter son étendue géographique. On entend par « approche participative spirituelle » la participation cocréatrice de tous les êtres de bonne volonté dans un mystère dynamique et indéterminé ou une puissance génératrice de vie que sont le cosmos ou/et la conscience universelle. La cocréation spirituelle est tridimensionnelle :

  • Intrapersonnelle, elle caractérise la collaboration à parts égales des cinq attributs d'un être  – son corps, son énergie vitale, son cœur, son esprit et sa conscience.
  • Interpersonnelle, elle consiste à établir une communication entre les êtres, humains ou non-humains, dans un esprit de solidarité, de respect mutuel et d’échange constructif.
  • Transpersonnelle,  elle définit un effort de dépassement de soi et de transcendance dans le cadre, notamment, d’états modifiés de conscience.
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Univers-bulles

Publié le par Ysia

Une zone située entre 6 et 10 milliards d'années-lumière de la Terre et large d'un milliard d'années-lumière est anormalement froide sur la carte des fluctuations de températures de la voûte céleste. La découverte de ce point froid par le satellite Planck relance le débat sur la question des univers-bulles. Une hypothèse est que ce point froid aurait été causé par une collision entre notre univers et un autre univers-bulle. Si de futures analyses, plus détaillées, du rayonnement fossile le prouvent, il pourrait s'agir de la première preuve de l'existence d'un multivers. Des milliards d'univers comme le nôtre pourraient exister.

Si ce point froid est bien une manifestation du multivers, ce serait sans doute une conséquence de la théorie de l’inflation. Un peu à la façon dont se forment des bulles dans un liquide, la croissance de l'une d'entre elles aurait conduit à entrer en collision avec la nôtre, laissant la trace de cette anomalie.

Publié dans Les deux infinis

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Dissémination

Publié le par Ysia

Sur les routes historiques liant l’Asie à l’Europe se dressent des cités à travers l’histoire, regroupements permanents plus ou moins denses de populations socialement hétérogènes dont les sites archéologiques dès la période néolithique nous laissent des vestiges de commodités de toutes sortes, d’ossements humains ou animaux  - objets d’étude de l’archéozoologie -, de bijoux de cuivre bleu et vert et de techniques de traitement du cuivre dont les plus anciennes en Turquie,  de l’or dans les Balkans  vers 5 000 ans avant notre ère,  de l’argent en Turquie 6 000 ans avant notre ère. Des sites tels que Shanidar et Zawi Chemi au nord-est de l’Iraq, Hallan Cemi dans l’Est de la Turquie, Rosh Horesha en Israël et Mehrgahr au Pakistan. L’une de ces voies de communication est la légendaire Route de la Soie ainsi nommée par le géologue Ferdinand von Richthofen (Seidenstrasse).   

C’est en suivant ces itinéraires que se sont disséminés des trésors de civilisation, des vaisseaux de connaissance, des réceptacles de savoir dont la riche production littéraire bouddhique y compris le répertoire de commentaires et de traductions du Vajracchedika Sutra qui plonge le chercheur du sens profond dans la difficulté de pouvoir entièrement les étudier.

L’or prit mille ans pour parvenir en Israël depuis les Balkans. Le temps peut se compter en brèves secondes, s’allonger en années et prendre des décennies voire des siècles pour transporter le savoir d’un point à l’autre du globe. Pourtant les phénomènes peuvent aussi se produire simultanément, ainsi il en est de l’utilisation dans un but décoratif ou ornemental de l’or en Amérique du Sud 2 000 ans avant notre ère et du cuivre en Amérique du Nord 5 000 ans avant notre ère.

Le bronze aussi. Alliage d’étain et de cuivre dont raffolait l’aristocratie du temps de l’Âge du bronze. La métallurgie du bronze qui commença à se diffuser dans toute l’Eurasie au cours du troisième millénaire avant notre ère est apparue au Xinjiang au début du deuxième millénaire puis au Gansu et au Qinhai. Une route de transmission possible vers la Chine passe par la Sibérie, le Xinjiang et la culture Qijia du Gansu jusqu’en Thaïlande. L’un des sites les plus symboliques de cette métallurgie du bronze en Chine est 二裏頭Erlitou avec ses vases rituels. Bien qu’une légende antique tirée des Annales historiques attribue l’invention du bronze au souverain mythique Yu le Grand et une autre tirée des Annales des Printemps et Automnes qui l’attribue à son fils, il n’a pas été jusqu’à ce jour possible d’établir un lien entre la dynastie Xia et le site archéologique d’Erlitou.

Aujourd’hui, sur la base des recherches en archéométallurgie qui est l’étude de l’histoire et de la préhistoire des métaux et de leur utilisation par l’être humain, on estime que si la tradition des poteries peintes s'est propagée du Gansu vers le Xinjiang, la technologie du bronze a été transmise dans le sens inverse. En fait la « route du bronze » part depuis l’Anatolie, le Caucase et le plateau iranien du complexe bactro-margien en passant par les populations nomades de Seima-Turbino vers la Chine. Une autre civilisation utilisait aussi la métallurgie du bronze, comme nous le révèle le très célèbre site de 三星堆Sanxingdui au Sichuan, dont nous savons peu de choses si ce n’est qu’elle était clairement distincte de la culture de la grande plaine septentrionale.

Sur la base des annales historiques de la dynastie Shang, un portrait de la société chinoise vers 1 200 avant notre ère se dessine et ressemble étrangement à celle des États d’Eurasie dont l’économie était basée sur l’agriculture, tels que la civilisation mycénienne en Grèce, avec une aristocratie dotée d’armes et de chariots de bronze et qui a légué ses écrits à la postérité.  (Academia.edu)

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Quantifier les effets du changement climatique

Publié le par Ysia

L’année dernière a été la plus chaude enregistrée. La calotte glaciaire dans l’Artique est en déclin et la montée du niveau des mers se poursuit. Dans ce contexte, les satellites nous offrent une vue objective de la manière dont notre climat change et les effets que cela a sur notre planète. Au niveau mondial, les données montrent que les eaux montent d’environ 3 mm par an.  Il s’agit de l’une des principales menaces liées au réchauffement climatique, particulièrement pour les zones côtières de faible élévation. Identifier les facteurs qui contribuent à la hausse du niveau des mers constitue un défi complexe dans le domaine de la science du climat. Les satellites d’observation de la Terre  tracent la cartographie des changements du niveau de la mer, qui varie à travers le monde, mais ces données recueillies peuvent aussi servir pour quantifier le volume des eaux venant de sources diverses notamment de la fonte des glaciers et des nappes glaciaires, ainsi que de la dilatation thermique des océans du fait de la hausse des températures.

Le rôle des activités de surveillance de notre planète dans l’espace ne s’arrête pas là : des émissions de gaz à effet de serre à la couche d’ozone, des zones de glace à l’humidité du sol et bien davantage, les instruments installés à bord des satellites nous communiquent des données indépendantes et scientifiques qui nous donnent la preuve du changement climatique.

Publié dans Cheminement

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De la langue originelle

Publié le par Ysia

S’il faut partir de l’histoire récente du créole, à savoir un système linguistique mixte créé au gré des flux migratoires par différents groupes de populations qu’elles soient européennes, africaines, asiatiques ou autochtones, pour imaginer par quel processus la langue pré-Babel a évolué, alors se dessine un tableau de la progression physique des mouvements de populations sur lesquelles les recherches d’ADN peuvent permettre de prolonger l’étude jusqu'aux origines.  Les indices fournis par l’étude comparative des langues peuvent précéder la découverte de preuves d’ADN corroborantes, comme le montre l’arbre tiré de l'article scientifique Genes, peoples and languages paru dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences)

 

Dans le cas de l’Inde, si les langues dravidiennes n’y auraient fait leur apparition que depuis 5 000 ans et les langues indo-européennes ne s’y seraient implantées que depuis 3 500 ans, le peuplement initial daterait de quelque 60 000 ans. Et si l’on a pendant longtemps pensé que les Gitans étaient originaires de l’Inde du fait des similarités de leur langue et des langues indiennes,  les résultats récents des recherches d’ADN confirment effectivement leur origine il y a 1 500 ans en Inde du Nord.

S'agissant de la langue pré-Babel, c'est comme s'il fallait déconstruire la Tour depuis sa base pour parvenir jusqu'au sommet! Steven Pinker, quant à lui, doute qu'il reste des traces de la langue originelle et qu'il ne nous sera jamais possible de les retrouver.

 

Avancer vers le passé comme pour répondre aux lacunes que le temps n’a pas réussi à combler. Donner le dos à l’avenir tandis que s’ouvre devant soi le passé comme un livre ouvert. C’est entre les lignes du passé que se lit l’avenir. L’âme spirituelle danse comme un feu follet au plus profond, comme un cheval ailé. Comment dompter le mirage Pégase ? C’est au tréfonds de soi que le son premier, l’harmonie de l’Un couve, se nourrit et brûle.

S’agissant du langage, se référant à l’article intitulé « Tuvan » du magazine National Geographic de juillet 2012, des questions essentielles se posent à l’humanité entière : Chaque dialecte recèle-t-il en lui des connaissances irremplaçables, trésors enfouis dans l’inconscient humain, parcelle d’une énigme universelle, pièce originelle et pourtant oubliée d’un puzzle car rejetée dans la marche inexorable d’une uniformisation du langage ? La culture des peuples et populations divers est-elle à jamais perdue car intraduisible dans les langues majeures qui affirment leur monopole autoritaire sur l'univers ? Quels secrets merveilleux, idées à la fois intuitives et subtiles se perdent fatalement avec la disparition de la tour de Babel ? Une langue peut-elle métamorphoser sa façon de penser, changer sa vue du monde ? Imprégner de poésie ou rationaliser la pensée ?

Au bout du chemin, il ne nous restera plus que l'infiniment petit pour répondre à nos interrogations, que notre ADN et les recoins de notre cerveau à prendre pour objet de notre étude. Linguistes, scientifiques résoudront-ils l’énigme de l’origine? Si l’avenir s’ouvre à l’horizon devant nos yeux ébahis, pourquoi nous est-il invisible ? Franchissant l'un après l'autre le seuil des trois dimensions, le présent apparaît comme une ligne de démarcation , un no man’s land, une embarcation au bout du monde, au bord du précipice et prêt à plonger dans la fange des eaux futures.

Et si chaque langue et dialecte recélaient le secret de notre évolution et représentaient une étape dans l’histoire de l’humanité, parcelles héritées du passé.

Cette incapacité à concevoir l’idée même du calcul suggère que la numération est le produit de la culture des individus et non une part intégrante de l’intellect humain. Ce sont les valeurs culturelles qui influencent le parler des communautés ou tribus indigènes, selon Daniel Leonard Everett. C’est l’expérience quotidienne et la mémoire des ancêtres qui colorent l'outil de communication spécifique à chaque population. Selon Everett, la tribu des Piraha n’a pas de conscience collective remontant à plus d’une ou deux générations ni de mythe relatif à la création originelle. Mais comment concevoir un peuple sans mémoire pour lequel seule l’expérience du présent existe ? Le langage naturel exprime l’identité culturelle indviduelle.Et cette identité des Piraha semble être ancrée dans le présent. Vivant au jour le jour, ils n’ont adopté aucun procédé de conservation de la viande et ne stockent pas de farine de manioc à l'exemple des autres tribus amazoniennes .

L’interprétation des couleurs varie aussi d’une langue à l’autre. Un arc-en-ciel, au pied de l'arbre, ne présente pas la même gamme de couleurs suivant les tropiques.

La disparition des langues est à l’image des dragons cachés et tigres tapis, talents enfouis dans les profondeurs de la nuit. Mais qu'en est-il du langage des formes anciennes, telles les sculptures Wollisho des plateaux éthiopiens, le sceptre de danse honorant le Dieu de la Foudre Sango et reconnaissable par le symbole de la double hache et le vase à tête humaine qui se retrouve de l’époque néolithique en Chine à l’Afrique du XIXe siècle dans la vallée de Benoué? Sagesses oubliées des Oromos éthiopiens aux Khoisan d’Afrique du Sud, des tribus Masai aux Hausa, des Kanuri aux anciens Sao...

En Chine, une expression graphique néolithique remonte à 6 000 ans d'après les fouilles effectuées à 賈湖 dans le Henan avec les premiers exemples de textes écrits datant de la période Shang tardive vers 1 200 ans avant notre ère. Il n'a pourtant pas été jusqu'ici possible de lier l'écriture Shang aux symboles néolithiques essentiellement du fait des quelques milliers d'annéees qui séparent ces deux périodes de l'histoire.

Tout est signe et forme dans la nature. C’est dans le réveil de l’humanité que réside sa survie. Le dictionnaire mental qui habite le cerveau humain est riche en symboles et concepts abstraits animés eux-mêmes d’un élan de vie singulier. Ce dictionnaire mental contribue à organiser la pensée et la perception universelles. Il faut prendre la mesure des conséquences profondes causées par les possibilités conceptuelles offertes par les langues et dialectes de l’humanité (K. David Harrison, The last speakers, p.48-49, National Geographic Society, 2010). La langue ne saurait être dissociée ni même interprétée sans l’espace qu’elle occupe parce qu’elle s’appuie sur l’environnement terrestre – rivières et vallées, montagnes et prairies, villes et rues – de ceux qui la véhiculent.

La lecture de l'ouvrage intitulé The Language Instinct par Steven Pinker ( N.Y.:W. Morrow and Co, 1994) m'interpelle: Si l’on parle de conscience, est-elle inséparable d’une forme de langage, ou plus fondamentalement d’une communication, qu’elle soit interne à l’être vivant ou externe ?L’absence de langage ne saurait signifier l’absence de pensée ! Ainsi le dialogue existe. Son existence est corroborée par les recherches scientifiques menées sur les singes et les oiseaux. Si l’on accorde une capacité de communication aux singes, cette conscience cérébrale est-elle absente des arbres de la forêt ? D’où vient le langage ? Naît-il de la pensée visuelle antérieure du point de vue biologique à la capacité d’expression ? Dans The creative Process A symposium (1954), Brewster Ghiselin rapporte les paroles d’Albert Einstein expliquant les étapes du processus de création:

L'intériorisation du dialogue ne saurait se limiter à une langue particulière. D’abord il y eut la conscience collective, puis vint la conscience individuelle. Le langage vint en troisième apporter le dialogue entre les êtres.

Comment dépasser ces barrières invisibles ? Comment redécouvrir la langue des premiers temps, langue secrète aux racines préhistoriques ? Tour de Babel ? Les langues anciennes sont la clef du passé.Les langues sont l’inconscient des errants du devenir. La Papouasie-Nouvelle-Guinée avec plus de 800 langues parlées offre un exemple extrême de la façon dont les langues se comportent comme des groupes exclusifs d’adhésion:

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