Le devoir de désobéissance

Publié le par Ysia

Le timide succès remporté dont je parlais dans la première version de cet article paru le 16 juin aura été éphémère. Je rappelle qu'un juge avait statué alors que la licence fédérale autorisant la construction de l’oléoduc d’une rive à l’autre du Missouri juste en amont de la réserve indienne sioux de Standing Rock, qui avait été délivrée à la hâte par la nouvelle administration quelques jours après l’inauguration, viole la loi sur certains points fondamentaux. La cour n’avait cependant pas déterminé s’il fallait en arrêter la construction et avait demandé un complément d’information sur la question et la tenue d’une conférence. Selon la cour fédérale, le Corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis n’a pas pris suffisamment en considération les effets que le déversement de pétrole pourrait avoir sur les droits de chasse et de pêche et la justice environnementale.

L'échec sans appel prononcé hier s'inscrit une fois encore dans la longue bataille juridique qui oppose les Amérindiens au gouvernement fédéral depuis la décision de la Cour suprême de 1823 qui a érigé en loi la doctrine de la découverte par laquelle les Amérindiens ont été privés de leur droit à la terre et au patrimoine et les Européens ont obtenu le droit de les déposséder par leur conquête.

Selon Henry David Thoreau (1817-1862) fervent opposant à la guerre américano-mexicaine (1846-1848) et à l’esclavage qui ne sera aboli qu’après sa mort en 1865, un gouvernement pour lequel la règle de majorité prévaut ne peut avoir pour fondement en toute circonstance la justice pour tous.

Ne peut-on concevoir un gouvernement pour lequel la conscience, collective ou individuelle, et non la majorité décide de la juste cause ? Pourquoi le citoyen devrait-il  abandonner sa conscience au législateur ? Pourquoi alors être doué d’une conscience ? Notre humanité prime sur le devoir d’obéissance. Il n’est pas souhaitable de cultiver le respect de la loi sans entendre l’appel de sa conscience.

Les élections sont un jeu de hasard. On joue à la roulette russe avec le destin d’une nation. Chacun laisse son vote à la merci d’une majorité sans se préoccuper  de savoir si au bout du compte le bon droit, la vérité, la raison l’emporteront. Les élections ne sont plus alors qu’un expédient, un opportunisme politique. Voter pour le bon droit ne devient plus qu’un vœu pieux. Mais  la sagesse ne saurait laisser le bon droit à la merci du sort.

Publié dans Cheminement

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Le macaque nègre

Publié le par Ysia

Si les Amérindiens n'ont toujours pas obtenu gain de cause, le macaque Naruto peut quant à lui continuer à sourire. Dans un article paru le 23 avril 2016, j'écrivais qu'un juge avait rejeté une poursuite déposée en son nom, citant le recueil des pratiques en vigeur de l'Office américain du droit d'auteur, en concluant que la loi sur les droits d'auteur n'étend pas sa protection aux animaux. L'affaire a trait aux photos prises en 2011 par un macaque à crête indonésien qui s'était emparé de l'appareil du photographe David John Slater. Une requête d'appel avait été déposée. Il vient d'être décidé que 25% des revenus futurs de la vente des photographies seront versées aux organisations caritatives qui protègent Naruto.

Je pense donc je suis. La conscience est un monologue à la première personne. Ne peut en faire l'expérience que celui qui la vit. Peut-on parler de la conscience du macaque qui se prend en photo? Et le pic à ventre rouge à ma fenêtre n'est- il pas pleinement conscient de creuser une cavité dans le tronc du robinier faux-acacia ?

Problème insoluble...

Comment le cerveau construit-il une expérience consciente?... Nous sommes un univers dans lequel les vibrations d'une matière hautement organique créent la conscience de l'être. L'expérience de la conscience ne suit pas les mêmes règles physiques que celles qui régissent l'univers.

Sommes-nous conscients parce que nous possédons une âme immatérielle?

Porte sur une réalité transcendantale...La signature moléculaire de nos gènes n'est-elle pas la définition même de l'âme immatérielle?

Le cœur bat plus de 100 000 fois par jour, pareil au fonctionnement incessant d'un ordinateur. Il se comporte comme un second cerveau. N'est-il pas le dépositaire de nos émotions? La sensation précède la pensée.

Théorie de l'information intégrée ou de la relation entre le cœur et le cerveau...

Pour moi, la conscience est le dialogue entre le coeur et le cerveau. Le coeur est le dépositaire de l'âme, le cerveau celui de l'esprit. L'âme parle à l'esprit. L'esprit s'adresse à l'âme. Puisque c'est le cœur qui précède le cerveau dans le développement d'un embryon, faut-il en déduire l'existence d'une hiérarchie ou d'un combat sans fin entre des jumeaux?

On a pas assez étudié la relation cœur-cerveau. Mais il me semble que l'on ne peut parler de la conscience sans tenir compte de la jeune discipline de la neurocardiologie.La spécialité qui traite de la relation entre le cerveau et le cœur s'appelle la neurocardiologie. Elle réfère à l'interaction entre les systèmes nerveux et cardiovasculaires. Bien qu'un dialogue dans les deux sens existe entre le cœur et le cerveau, le cœur et le système cardiovasculaire envoient bien plus de signaux en direction du cerveau que ne le fait le cerveau en direction du cœur. La conscience se module au rythme des champs magnétiques du cœur et de l'esprit. C'est dans la recherche d'une synthèse des sciences que se trouve la réponse à ma question : Conscience, qui es-tu?

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L'esprit dans la coquille

Publié le par Ysia

Le temps est le patrimoine intangible de l’humanité, constitué de phases successives depuis le temps passé avec l’apparition des bulles de rayonnement gamma il y a 1 à 3 millions d’années à l’époque des premières espèces du genre Homo, au temps présent avec la disparition au niveau local du chêne blanc,  jusqu’au temps futur avec l’exploration minière des astéroïdes, l’implantation d’un village lunaire multinational et, allons plus loin, le devenir de Saturne dont la dynamique planétaire est en déclin.  

Nul ne sait ce qu’il adviendra lorsque l’effet dynamo qui génère le champ magnétique s’arrêtera mais Saturne pourrait bien ressembler à Mars dont l’atmosphère a quasiment disparu, érodée par les vents solaires.

Le réchauffement climatique sonne le glas de l’environnement  tel que nous l'avons connu. Dans la difficulté de tenir pied face à l’urbanisation, la déforestation, la pollution et aux  changements climatiques causés par l’être humain, les arbres ne sont pas immobiles. Sur le long terme, ils bougent et se déplacent, c’est-à-dire qu’ils disparaissent dans une région pour  prospérer dans une autre.   Les glands du chêne blanc sont des milliers de semences en mouvement.

Ces séquences dans le temps projettent des images dans mon esprit comme si ma mémoire en avait été le témoin.

A la question sommes-nous seuls dans l’univers, la réponse est affirmative dans la limite de nos connaissances actuelles même si 52 exoplanètes potentiellement habitables ont été découvertes à ce jour, compte tenu de la difficulté de constater le niveau d’habitabilité des milliers d’exoplanètes observées et dans l'attente de la mise en activité des futurs télescopes tels que TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) en juin 2018, WFIRST ( Wide Field Infrared Survey Telescope) vers 2025 et du projet d'observatoire astronomique spatial LUVOIR vers 2035 notamment.

On peut comprendre que certains se risquent à croire que l’être humain est la raison d’être de l’univers et défendent le principe anthropique cosmologique. Je pense, donc l’univers existe. Mais l’homme n’est qu’un épisode dans un processus biologique. Il n’est pas une fin en soi.

Dans le prolongement des articles précédents, si les organes bioniques, les puces électroniques greffées dans le cortex et la manipulation génétique visent à transcender notre humanité, alors n’hésitons pas et si l’on peut insuffler à un ordinateur la faculté d’apprentissage,  il serait logiquement possible qu’il apprenne à réfléchir et à développer une conscience. Mais si ce sont de nouveaux outils pour asseoir le pouvoir de quelques-uns, alors non.  L’industrie des technologies de pointe, et les entreprises numériques en particulier, sont idéalistes dans leur conception du futur. Tout en voulant améliorer l’homme de demain ou lui offrir un monde meilleur, elles ont créé chez leurs consommateurs une dépendance – nomophobie, addiction au smartphone, cyberdépendance –  et creusé les inégalités. Cette dépendance dont il est difficile de prendre la mesure est venue s’ajouter à d’autres dépendances. Le cerveau est-il fragilisé par l’internet ? Faut-il craindre l’explosion de l’externalisation de notre mémoire ?

La question fondamentale se pose : Des implants visuels aux implants auditifs et cérébraux, l’évolution de l’homo sapiens ainsi amélioré implique-t-elle la perte de sa naturalité ? Perdre à la fois son humanité et sa relation avec la nature est un risque avec lequel jongle l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Avant de basculer dans cet ordre nouveau, le défi est de savoir ce que signifie d’être humain, de redéfinir notre codépendance avec la nature et de tenter une approche nouvelle que j'ose nommer l’authentique générosité car ce que l’on est au-dedans se reflètera inéluctablement au-dehors.

 

Le découragement s’empare parfois des chercheurs quand ils ne trouvent pas de réponse au-delà des limites de leur quête empirique. La petite anomalie constatée en décembre 2015 par les chercheurs du Grand Collisionneur de hadrons (LHC) ne semble avoir été qu’une fluctuation statistique sur la base des données collectées jusqu’ici. La résonance enregistrée, 750 fois plus lourde qu’un proton, avait résulté de la désintégration d’une particule en deux photons. Si rien n’existe sans que nous l’ayons observé, alors aucun indice convaincant d’une nouvelle physique n’a encore été observé et ne peut remettre en cause le modèle standard de la physique des particules, confirmé depuis la découverte de la structure d’un atome, par les particules élémentaires comme le tauon et les bosons W et Z. 

Au bord du gouffre de leur ignorance,  les chercheurs contemplent de vastes territoires inexplorés. L’observation d’une nouvelle particule contenant deux quarks charmés et un quark up de la famille des baryons, l’expérience ALPHA qui repousse les limites de nos connaissances de l’antimatière grâce au décélérateur d’antiprotons et l'achèvement du tout nouvel accélérateur de particules linéaire Linac 4 qui permettra au LHC d'atteindre une luminosité plus élevée d'ici à 2021 sont autant de signes prometteurs dans la recherche de la physique au-delà du modèle standard. Il reste à voir si d’autres anomalies viendront confirmer les anomalies observées antérieurement.

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Le grand final de Cassini

Publié le par Ysia

Le 15 septembre marquera la fin de vingt années d’exploration pour la mission spatiale Cassini. L’engin a commencé sa chute ultime à travers les anneaux de glace de Saturne. La mission comprenait à l’origine la sonde Huygens qui a atterri sur Titan, l’une des 62 lunes de Saturne.

Lancée le 15 octobre 1997, la mission spatiale Cassini est parvenue à destination le 1er juillet 2004. Il ne lui reste plus que 3% de carburant, de quoi terminer sa descente sur Saturne qui a commencé en décembre 2016. En 13 ans, Cassini aura pu observer deux saisons sur la planète Saturne puisqu‘une saison équivaut sur la Terre à sept ans et demi. Elle aura changé plusieurs fois d’orbites pour mieux prendre la mesure des anneaux et observer Saturne d’un point à l’autre du globe, Ainsi avons-nous pu voir à son pôle nord le gigantesque hexagone cyclonique.

L'observation des anneaux pourrait confirmer s'ils sont bien le produit de la disparition d’une ou de plusieurs lunes dont les innombrables morceaux orbitent aujourd’hui autour de Saturne. Jupiter et Neptune possèdent aussi des anneaux moins brillants, ce qui indiquerait une désintégration plus ancienne de leurs lunes.

Si Huygens a atterri sur Titan, Cassini nous a fait découvrir d’autres lunes comme Daphnis, Pan et Atlas. Encelade, de 500 kms de diamètre, semble donner la preuve d’une activité souterraine avec ces jets de glace, phénomène que l’on observe dans une moindre mesure sur Titan,  Mimas et Dione. Le flot liquide souterrain pourrait contenir la vie.

Titan est la seule lune à posséder une atmosphère, ce qui la fait paraître plus large qu'elle ne l'est. Des pluies de méthane y ont été détectées. Elle pourrait bien ressembler à ce qu’était la Terre il y a 2 milliards d’années.

Quand on dit que Saturne - tout comme Jupiter - est une planète gazeuse, cela signifie qu’elle n’est qu’atmosphère en quelque sorte. Le plutonium 238 qui aura servi à alimenter le générateur devrait se désintégrer dans l’atmosphère. La NASA a favorisé la chute de Cassini sur Saturne plutôt que de prendre le risque que la sonde s'écrase sur une lune de Saturne comme Titan qui semble présenter des possibilités de vie. Les sondes assignées à d'aussi lointaines missions ne peuvent pas être générées par l’énergie solaire.

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Quintessence de poussière

Publié le par Ysia

Si l’on part de la prémisse que l’être humain est un système vivant sous-optimal, le concept de transhumanisme prend toute sa place dans la manière d'envisager le devenir de la vie. Et si l’on reconnaît que la faiblesse de l’homme réside dans la biologie de son corps physique, c’est d'abord un avancement biologique qu'il faut rechercher et le remplacement graduel, partiel ou total du corps physique que certains considèrent.

Si le biocentrisme prône que la biologie est au centre de l'univers, quelle est la place de la technologie dans notre  monde ? Quand on imagine le remplacement des hommes par des machines, je ne peux concevoir celui-là que de façon partielle : des prothèses à la place des membres, un implant dans le cerveau pour une intelligence artificielle au service de la conscience.

Le robot sera-t-il lui aussi un jour doté d’une conscience qui lui permettra de se remettre en question ?  Qu’est-ce que l’intelligence artificielle sans conscience ?  Qu’est-ce que la conscience sans dialogue intérieur ?

Aujourd’hui un fossé sépare ceux qui sont convaincus que le cerveau humain peut être reproduit artificiellement et les autres. Si percevoir c’est ressentir, comment reproduire cet état dans le “cerveau” d’une machine ? Comment une machine peut-elle ressentir? Comment un être humain fait à 65% d’oxygène et un peu de carbone, d’hydrogène, de calcium, de sulfure, de chlore, de cuivre, de fer et de silicium peut-il être simulé dans le corps matériel d’une machine ? Il reste à voir quand nous serons à même de fabriquer des puces cérébrales électroniques et des neuroprothèses. Il semble un défi insurmontable que d’essayer de reproduire comment les milliards de neurones et de connexions dans le cerveau s’organisent de sorte qu’ils produisent un phénomène comme la conscience. Au bout du compte, c’est une énigme biologique dont il s'agit.

Une question se pose: le remplacement des hommes par les machines se fera-t-il à leur insu? Doit-on craindre que ce que nous avons fait subir aux autres espèces, dans notre indifférence, soit le sort qui nous sera, un jour, échu ?

On compte cinq extinctions de masse. La première a eu lieu lors de la période glaciaire ordovicienne il y a 443 millions d’années lorsque 60 à 70% de toutes les espèces, marines majoritairement, ont disparu. La deuxième s’est produite à la fin de la période dévonienne il y a 360 millions d’années lors d’un changement climatique qui annihila 70% des espèces aquatiques, y compris la plupart des coraux. La troisième entre le Permien et le Trias il y a 250 millions d’années lors d’un réchauffement climatique causé par de gigantesques éruptions volcaniques en Sibérie qui extermina 95% des espèces vivantes, y compris les insectes géants et les trilobites. La quatrième du Trias-Jurassique il y a 200 million d’années lorsque les trois quarts des espèces ont disparu une fois encore du fait d’une formidable activité volcanique et enfin la cinquième du Crétacé-Tertiaire il y a 65 millions d’années lorsqu’une énorme météorite s’est abattue sur Terre juste après des éruptions volcaniques titanesques en Inde, ce qui signa l’arrêt de mort des dinosaures et des ammonites. Aujourd'hui, certains affirment que l’homme a provoqué dans son inconscience la sixième vague d’extinction massive, comme le confirme une nouvelle étude sur le rétrécissement de l’aire de répartition de près de la moitié de 177 mammifères entre 1900 and 2015.

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Mon empire de poussière

Publié le par Ysia

Certains chercheurs estiment que les effets quantiques peuvent être observés dans notre environnement quotidien et s'appliquer à l'univers macroscopique. D'une expérience à l'autre, il semble que notre conscience crée l'espace et le temps et non l'inverse. Sans la conscience, l'espace et le temps ne sont rien. Il n'y a pas deux mondes, à savoir le monde extérieur et le monde intérieur, mais un. La conclusion paraît quelque peu déroutante : La réalité des faits dépend de l'observation que nous en faisons dans le présent. Jusqu'à ce qu'ils aient été observés, ils n'ont pas vraiment eu lieu mais attendent d’être effectivement démontrés sur la base d’arguments observationnels. C'est ce que l'on appelle la causalité inversée.

Qu'est-ce que l'espace? L'espace n'est pas vide. Il est habité par des ondes électriques et magnétiques qui ont le pouvoir d'influer sur la trajectoire de chaque particule. Un torrent de photons - les particules les plus largement répandues dans l'univers - le traverse. Des neutrinos -les particules les plus courantes après les photons - le sillonnent. Et des ondes de gravité le baignent. Parce que nous ne percevons qu'une gamme réduite de longueurs d'ondes électromagnétiques, notre égarement nous pousse à penser que l'espace est vide.

D’une part, on dit que la terre s’est formée il y a 4,65 milliards d'années, c’est-à-dire 9,15 millards d'années après le Big Bang. De l'autre, on dit que ni l'espace ni le temps n'existent fondamentalement  si ce n'est comme outils de perception. Peut-on au-delà de soi voir la réalité telle quelle?
 

Nous ne serions que le produit du hasard dans la myriade de possibilités d'univers. Pourtant d’après Beyond Biocentrism, le caractère fortuit de l'existence humaine et de tout autre phénomène est absurde.  L'univers n'a pas pu être laissé au hasard. Comment le fait que nous devions à la lune les marées, la régulation du climat et la stabilité de l'axe de rotation et qu’elle-même soit la conséquence de la collision de la terre avec un astéroïde peut-il être dû au hasard ? Quand bien même il faut croire que chaque circonstance - la taille de l’astre solaire, l'effet régulateur de la lune et la sélection naturelle des espèces animales et humaines jusqu'à l'avènement de l'Homo sapiens - est accidentelle, dans le même temps, vous et moi ne sommes pas la conclusion de ce processus, juste un épisode dans le temps.

Mais cela serait ne pas prendre en compte la théorie du multivers...

Il n'y a pas d'univers sans perception. Ces perceptions insuflent un foisonnement d'informations que le cerveau dissèque, digère et restitue dans un langage individuel.

 

Cela ne répond pas à la question de savoir s'il y a, au-delà de vous et de moi à travers tout ce qui nous environne, une conscience collective. La conscience et le cosmos sont interdépendants. Ce sont des manifestations corrélatives. Et le poète de demander : les rayonnements électromagnétiques gamma de source cosmique détectés dans l’univers sont-ils la preuve d'une conscience cosmique ? La matière et l'énergie sont une et même essence.

 

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Monarque

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Monarque
Monarque

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La conscience octopode

Publié le par Ysia

Il y a six cent millions d'années avant le présent lorsque humains et céphalopodes - dont font partie les pieuvres, les poulpes, les calamars et les seiches - partageaient un ancêtre commun dans le vaste océan de nos origines, qui sait ce à quoi il ressemblait.

Une créature en forme de ver, quelques millimètres de long ou plus large,  nageant ou rampant au fond des mers. Avec des embryons d'yeux et dotée d'un système nerveux. À l'époque de l'ancêtre humain-pieuvre, il n'existait aucun organisme sur la terre ferme et le plus large animal était probablement  une éponge ou une méduse.

Parmi les invertébrés - les araignées, crabes, abeilles et les mollusques comme les escargots, les huîtres - les céphalopodes inclus dans le sous-groupe des mollusques sont les seuls à avoir développé un large système nerveux et à se comporter d'une façon différente de celle des autres invertébrés. Les céphalopodes forment une île de complexité mentale dans une mer d'animaux invertébrés. Sur une branche de l'arbre phylogénétique, séparée de la nôtre, ils ont pourtant développé un large cerveau et adopté un comportement complexe.

Peter Godfrey-Smith, dans son ouvrage Other Minds, indique que la difficulté de sa discipline - la philosophie de la biologie - est la relation entre l'esprit et la matière, comment la sensibilité, l'intelligence et la conscience s'intègrent dans le monde physique.

L'évolution a commencé à partir d'une cellule unique pour devenir une accumulation de cellules multiples. C'est ce même processus qu'ont suivi tous les organismes. Il a fallu une force coordinatrice, un élan assembleur originel de plus en plus complexe dans un sens directionnel régi par le facteur temps. Un hasard expérimental ou une providence omnisciente? Peut-on parler d'unité de l'être lorsque chaque organisme n'est qu'un amas de cellules volontairement ou involontairement impliquées dans la marche inexorable de la vie ? Alors commence le bal des êtres multicellulaires dont le cerveau évolue au fur et à mesure de confrontations fortuites dans un combat incessant pour leur propre survie, dans la lutte contre l'extinction de leur espèce.
Aux premières heures de la vie - la période cambrienne - , il faut entendre par "cerveau" ou évolution mentale l'apprentissage des sens et du système nerveux, la capacité de recevoir et d'emmagasiner l'information. De ces embryons d'yeux sont nés les yeux composés des insectes et nos yeux caméras. Quel est le moteur de cette marche évolutive ? Est-ce pour répondre à l'environnement extérieur ou pour mieux contrôler le chaos intérieur ? Vraisemblablement les deux. Entre la perception de plus en plus claire de la lumière extérieure et la maîtrise des tumultes multicellulaires intérieurs... Entre l’exafférence qui provient d’un événement externe et la réafférence qui vient de l’organisme lui-même.
 
Pieuvres et autres céphalopodes sont des mollusques - ils font partie d'un large groupe d'animaux qui inclut huîtres et escargots. Alors qu'est-ce qui les rend si particuliers? Des premiers céphalopodes, seul a survécu jusqu'à nos jours, le nautile dans l'océan pacifique, guère différent d'il y a 200 millions d'années.  Quant aux céphalopodes des temps modernes apparus à l'époque des dinosaures, ils se sont divisés en deux branches: le groupe des huit tentacules et le groupe des dix tentacules.Le plus ancien fossile d'une pieuvre remonte à 290 millions d'années.
 
Les pieuvres sont intelligentes dans le sens qu'elles font preuve de curiosité et s'adaptent à leur environnement. Leurs tentacules dotées de neurones possèdent non seulement la faculté du toucher mais aussi du goût et de l'odorat. C'est ce qui décuple leur intelligence. Alors comment le cerveau commande-t-il les tentacules ? Et pourquoi ont-elles trois cœurs ? La question est de savoir quand on parle d'intelligence s'il ne peut y avoir d'intelligence que circonscrite dans le cerveau. La pieuvre rappelle à l'être humain que l'intelligence des sens dispersés à travers ses tentacules existe aussi.

Peut-on identifier la perception subjective à la conscience? Qu'entend-on par "être sensible"? Est-ce qu'un être sensible est automatiquement doué de conscience? Si l'être sensible vient avant l'être conscient dans un ordre chronologique - pour autant qu'on veuille bien les différencier l'un de l'autre -, alors comment a émergé cet être sensible? Si l'on ne parle ni de l'âme ni de pampsychisme, alors de quoi parle-t-on?

L'être sensible est né de la symbiose entre le ressenti et l'agir. Il répond à un stimulus qui précède un flot de réactions chimiques dans le corps. Faut-il en déduire que tous les organismes possèdent un minimum d'expérience subjective?

Chaque acte mis en branle et accompli - une parole, un mouvement, une grimace, un sourire, un verre de vin, un pas de danse - influence notre ressenti, et vice-versa, tout ressenti - peine, amour, colère, curiosité ou simple acte sensoriel -influe le mouvement ou geste suivant dans un cycle sans fin. Pour l'interrompre, il faut faire une pause, respirer, méditer et prendre le recul. Il est juste de dire que chaque action colore notre ressenti. Après une discussion houleuse, je ressens une certaine frustration, colère ou déception, des émotions négatives qui assombrissent le reste de la journée à moins de pouvoir maîtriser ce flot de sentiments. Je me risque à dire que rien a de l'importance si ce n'est l'importance qu'on y attache. Tout dépend de la réceptivité de l'être.

Des fonctions motrices aux facultés sensorielles... des facultés sensorielles aux fonctions motrices. Les expériences que nous traversons nous laissent un goût à la bouche,  dictent nos actes futurs et façonnent notre devenir. Mais les plantes ne bougent pas...
 

Que faire de nos émotions primordiales ?

Du brouillard de l’esprit à l’expérience subjective … S'il est vrai que crabes, pieuvres et chiens connaissent à divers degrés une expérience subjective, on peut donc constater l’existence de ce trait à plusieurs reprises au cours de l'évolution de la vie. La conscience ne serait qu'une forme plus intégrée, cohérente et unifiée d'expérience subjective. Des formes simples et anciennes d'expérience subjective à la conscience...

Peut-être ce qui peut paraître encore plus déroutant pour nous, humains, est la brièveté de la vie des pieuvres. Deux années seulement. Est-il compréhensible qu'un être doué d'une intelligence si singulière et unique parmi les invertébrés puisse avoir une vie aussi courte ? Pourquoi alors être doté de cette intelligence ? Pourquoi être doté d'une conscience qui suppose de manière tragique la prescience chez la pieuvre de son évanescence ? Pourquoi  des potentialités gaspillées dans le grand ordre des choses ? Nous savons que la pieuvre a une capacité exceptionnelle d'apprendre et de s'adapter, mais à quoi bon investir dans cet apprentissage du monde s'il ne reste plus de temps pour mettre ces enseignements, ces leçons de la vie à profit ?

La pieuvre est pareille à un maître zen pour lequel seul le présent, le ici et maintenant, n'a de sens et mérite son attention.

Et pourquoi ne vit-elle pas plus longtemps ? Si les colibris qui reviennent chaque année butiner les plantes indigènes vivent dix ans, pourquoi  les pieuvres ne peuvent-elles pas vivre plus longtemps ? Il y a pourtant la pieuvre du tréfonds de l'océan pacifique (graneledone borreopacifica) qui couve ses œufs quatre années et demi et qui pourrait vivre, en déduit-on, 16 années environ parce que les températures froides du fond de l'océan ralentissent le vieillissement de son métabolisme. Une telle durée d'incubation a pour conséquence un état physique plus avancé et plus large à la naissance.

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Vénus

Publié le par Ysia

Vénus semble être le parent pauvre des missions spatiales. Des 26 propositions d’étude soumises à l'agence spatiale NASA au cours des trente dernières années, aucune n'a été retenue. Notamment dans le cadre du programme Discovery,  le projet DAVINCI, (Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry, and Imaging) d'un demi-milliard vient d’être rejeté. Cette année, la NASA a préféré deux missions d’étude d’astéroïdes Lucy et Psyché. On attend pour savoir si, parmi les projets de plus grande envergure dans le cadre du programme New Frontiers, dont trois ont pour objectif Vénus, un sera retenu cette année.

Il y a 4 milliards d’années, Vénus avait un océan, ce qui pourrait indiquer l’habitabilité de la planète à l’origine. Approximativement de la même taille que la terre, elle a une période de rotation (243 jours) supérieure à sa période de révolution (225 jours). La similarité des deux planètes  au commencement pousse à vouloir comprendre pourquoi leur évolution a été si différente afin de déduire quelles exoplanètes seraient éventuellement habitables sur le long terme.

Il n’y a pas de plaques tectoniques et il y a moins de 1 000 cratères sur la surface de Vénus. D’après les missions d’exploration qui ont précédé,  la formation des plaines semble remonter à 500 millions d’années à l’époque de l’ancêtre humain-pieuvre sur terre...  Le basalte dans le sol montre le  resurfaçage de la planète par les coulées de lave. Il reste impossible à déterminer avec certitude si Vénus est aujourd’hui volcaniquement  active.  Les  formations plus élevées qui forment des quadrillages ou tessarae paraissent plus anciennes.  Le rapport Deutérium/Hydrogène est un  paramètre qui a donné la preuve de la présence d’eau il y a un milliard d’années.

Bien que nous connaissions la composition des gaz qui forment son atmosphère  - néon, argon, krypton et xénon  - les précédentes missions n’ont pas permis d’enregistrer des données en-dessous d’une altitude de 30 km. 75% de l’atmosphère demeure donc inexploré. Toute mission projetée devrait permettre l’exploration de  Venus en dessous de 12 km.

Publié dans Les deux infinis

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Réceptacle des consciences

Publié le par Ysia

Peut-on élaborer un système de spiritualité qui réponde à la demande de la période actuelle ? Un modèle qui tirerait sa source de  l’abreuvoir de sapience universelle. Peut-on embrasser l’avenir dans une approche participative spirituelle ?

Il n’y a d’existence que dans le temps. Cela implique un processus à la fois sur les plans physiologique, mental et spirituel. De ce que nous étions enfants ou même de ce que nous étions il y a dix ans, que reste-t-il ? Ce moi passé ou présent aura-t-il encore une existence demain ou faut-il parler de brèves étapes ontologiques successives dans un processus dont le produit que je suis évolue à chaque instant ? Parce que le cycle de vie des organismes se déroule sous des formes multiples temporelles, y a-t-il une entité aux niveaux microscopique ou macroscopique qui subsiste ?  Et quel est le but de ce processus s’il y en a un ? Philosophie du processus ou ontologie du devenir : ainsi se comprend la nature de la vie et des êtres. 

Si l’âge de bronze rappelle une période glorieuse de notre histoire limitée géographiquement à l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient,  la triste appellation d’« âge de la dépression » revient à notre époque actuelle. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la dépression est désormais la première cause d'incapacité dans le monde.  Les statistiques à cet égard sont alarmantes. Aujourd’hui la dépression est plus répandue et nettement plus précoce. Des chercheurs de l’Université du Queensland en Australie ont tenté de délimiter son étendue géographique. On entend par « approche participative spirituelle » la participation cocréatrice de tous les êtres de bonne volonté dans un mystère dynamique et indéterminé ou une puissance génératrice de vie que sont le cosmos ou/et la conscience universelle. La cocréation spirituelle est tridimensionnelle :

  • Intrapersonnelle, elle caractérise la collaboration à parts égales des cinq attributs d'un être  – son corps, son énergie vitale, son cœur, son esprit et sa conscience.
  • Interpersonnelle, elle consiste à établir une communication entre les êtres, humains ou non-humains, dans un esprit de solidarité, de respect mutuel et d’échange constructif.
  • Transpersonnelle,  elle définit un effort de dépassement de soi et de transcendance dans le cadre, notamment, d’états modifiés de conscience.
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