Fleurs indigènes du printemps

Publié le par Ysia

Comment renverser la tendance de milliers d'années durant lesquelles l'être humain ne voit de beauté que dans une nature cultivée c'est-à-dire civilisée ? Un gazon obstinément arrosé malgré la sécheresse, des plantes et arbres non indigènes plantés en hâte pour le regard ou par convenance sans considération pour les conséquences à plus ou moins long terme.

Sur l'importance des plantes indigènes

Spiderwort, Geranium
Spiderwort, Geranium

Spiderwort, Geranium

Blue flag iris, Trillium
Blue flag iris, Trillium

Blue flag iris, Trillium

Serviceberry, Eastern Red Columbine
Serviceberry, Eastern Red Columbine

Serviceberry, Eastern Red Columbine

Ninebark, Green-and-gold
Ninebark, Green-and-gold

Ninebark, Green-and-gold

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

L'émotion du temps

Publié le par Ysia

L’écriture est un mystère qui se nourrit des sons, des émotions, des éclairs de lumière, que le temps sans cesse remet en question. Il y a des rêves qui s’entassent sur d’autres rêves si bien qu’on ne sait plus où est la réalité. Le cœur de l’Univers recèle l’émotion du temps qui se propage dans l’espace, glisse sur les ondes gravitationnelles, dévorant sur son passage les gravitons. Elle est trahie par l’éruption des taches solaires et quand elle communique des arcs-en-ciel de lumière aux nébuleuses et filaments,  aux océans de terre, d’eau et aux êtres sensibles. L’ontologie de l’Univers se manifeste dans le flot de la conscience engorgée par l’émotion du temps qui grandit, secoue les grains de poussière au frottement des rayons cosmiques, qui se fragmentent, se coagulent et se transforment sous les effets de la lumière. L’émotion du temps est partout et nulle part à la fois. Elle se cache dans l’obscurité de l’énergie sombre, est contenue dans les formes géométriques des objets célestes et réapparaît dans des transferts d’énergie. Elle se donne le vertige à force de tourner sur elle-même comme la roue d’un char et roule sans fin emportant avec elle le char de l’Univers. Elle se débat à l’intérieur du film transparent réflecteur qui enveloppe l’Univers, emprisonnée sur la surface du miroir aux formes fantômes et aux feux follets. L’émotion du temps laisse un lourd sentiment de perte sur le cœur de l’Univers. Il n’y a plus que les piailleries des oiseaux qui assourdissent mes matinées. Le bruant à gorge blanche migrateur, lui, s’en est allé. Qu’importe! Il y a toujours le colibri à gorge rubis qui reviendra bientôt savourer le nectar des lobélies et l’an prochain quand je pourrai retourner au bord du ruisseau au pied des trois abris de pierre à Glenstone pour entendre l’Univers respirer.

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

Clair-Obscur

Publié le par Ysia

Violette

Violette

 

Pour les réalistes, une particule devient “une sorte de singularité au sein d'un phénomène ondulatoire étendu, le tout ne formant qu'une seule réalité physique. Le mouvement de la singularité étant lié à l'évolution du phénomène ondulatoire dont elle était le centre se trouverait dépendre de toutes les circonstances que ce phénomène ondulatoire rencontrerait dans sa propagation dans l'espace” (De Broglie ). Aux faces complémentaires de la réalité se substitue la toute-puissance du principe de localité. Existe-t-il une réalité physique indépendante de l'observateur? Il faut entendre par là une réalité objective. Dire que tout existe en tant que potentialités néglige le fait qu'il y ait différents degrés de probabilité calculés en fonction du contexte. 

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

La grenouille poète

Publié le par Ysia

Michael Heizer, Compression Line, Glenstone

Michael Heizer, Compression Line, Glenstone

 

Je suis allée assister à un débat littéraire sur le livre  Vigil: Hong Kong on the Brink de Jeff Wasserstrom et en suis sortie avec, dans l'esprit, l'allégorie de la grenouille qui représente, pour moi, le niveau d’accoutumance aux dangers auxquels fait face l'humanité dans son ensemble, notre acceptation de la misère humaine. Chaque grenouille, suivant ses dispositions individuelles, fait face à plusieurs choix: elle peut continuer à ignorer la situation ambiante, protester ou s’échapper physiquement ou mentalement pour philosopher sur la nature de l’eau.  Il nous appartient de revaloriser la sensibilité et d'étendre notre cercle de compassion de tous les êtres à la planète.

Andy Goldsworthy, Boulder, Glenstone

Andy Goldsworthy, Boulder, Glenstone

 

S’il faut se confronter à la misère du monde, alors si on parle de Hong Kong, il faut aussi parler du Xinjiang. Si on parle de l'Irak, il faut aussi parler du Yémen. Si on parle de la Somalie, il faut aussi parler de la République centrafricaine. Si on parle de la République démocratique du Congo, il faut aussi mentionner le Sud du Soudan. Et si on parle de l'Afghanistan, il faut parler de la crise des opioïdes et de l'augmentation des taux de suicide parmi les militaires. Et pourquoi ne pas parler non plus des sans-abri ?

Glenstone

Glenstone

 

Mais la grenouille qui médite sur la nature de l’eau préfère la poésie. L’Univers, croit-elle, est une poésie et l'humanité, une forêt de cerveaux ambulants. Elle préfère étancher sa soif aux fontaines du passé, à celles que l’on croit taries parce que devenues souterraines, retranchées dans l’inconscient de l’humanité. Entre les paroles d’Utpaladeva et les mots de Miguel de Unamuno, elle reprend juste pour un bref instant son dialogue intérieur. Il y a tant à dire sur la nécessité de mettre en lumière et de développer les idées de ceux qui nous ont précédé, sur le fait que nombre de concepts ont été énoncés au cours des siècles et d'autres reformulés et que les idées sont des graines que l’on se transmet les uns les autres et que l’on puise au fond de chaque être, comme l’eau d’un puits. Mais les idées, comme des rayons cosmiques, portent en elles la quintessence de leur devenir: elles ne forment pas de ligne droite. Elles se heurtent à d’autres formes de pensée et s’entremêlent pour en créer de nouvelles. Entraîné dans les flots de la conscience, l’être se retourne inexorablement vers l’amont dans l'espoir de garder en mémoire l’empreinte de l’Univers. Je trouve vérité dans le fait que la conscience, affublée des oripeaux de l’existence humaine, n’est qu’un « éclair entre deux éternités de ténèbres »*(p.19) entre ce qui n’est plus et ce qui sera, entre l’abysse fantôme et le monde de matière car elle n’est en apparence qu’une fragile étincelle mais, en réalité, je crois que mon tout dernier souffle de vie, emporté par le vent vers les ondes cosmiques, rejoindra ceux qui m'ont précédé dans la ronde incessante de l'Univers. Du sentiment tragique de la vie au sentiment tragique de l’isolement de la conscience individuelle, est-ce l'Univers qui est une série infinie de structures auto-organisées ou la Conscience qui se structure et se déstructure indéfiniment? Ainsi l’avait écrit Miguel de Unamuno que « la conscience de l’Univers est composée par intégration des consciences des parties qui forment l’Univers et que même si elle se structure et se déstructure, elle n’est pas distincte des consciences qui la composent » * (p.183), que c’est bien  « la Conscience du tout qui s’efforce de devenir conscience de chaque partie »* ( p.282), et c'est d'elle que tient chaque conscience partielle. La conscience, au rythme de l’évolution et par le jeu de mutations génétiques, s’exprime à travers tous les êtres. Comme une lame de fond, elle s’engouffre dans l’être, récepteur d’émissions, qui y répond. Ce qui les sépare est la capacité inhérente à chacun de la véhiculer. On pourra me reprocher de commettre l’erreur de projeter la conscience dans l’Univers, ce que Miguel explique par le fait que l’être sensible ne saurait se résigner à être seul dans l’Univers et qu’il souhaite « sauver sa subjectivité vitale ou passionnelle en rendant tout l’Univers vivant, personnel, et animé » *(p.174). Mais si la conscience n’est que le fruit de l’imagination de l'être sensible, faut-il dès lors accepter que l’Histoire n'est qu’une « fatidique procession de fantômes allant du néant au néant» ? * (p.54). Il n’y a pas d’essence strictement individuelle. La conscience a pour attribut sa mémoire cellulaire. La conscience universelle, archive du passé en nous recelée, se dérobe sous les éboulis du temps. Comment appréhender une conscience infinie? D'où est née l’apparente division des consciences? Et comment la dépasser? Je trouve par ailleurs particulièrement frappant la métaphore du diamant, que l’on trouve notamment dans les œuvres bouddhiques.  Et si ce dont parlait le Sûtra du diamant était la Conscience dont l’absence de demeure est la Substance et la subtile réalité son Usage ? Miguel écrit: «si ce diamant est au même titre que ma conscience, idée ou esprit - dès lors que tout est bien, ou que tout est esprit - on ne voit pas pourquoi le diamant ne devrait pas persister éternellement puisque ce devrait être le cas pour ma conscience, du simple fait qu’elle serait idée ou esprit»* (p.105).

Dans l’Univers existentiel, il y a la montagne de l’ego.
A l’intérieur de la montagne de l’ego, il y a la mine des passions.
Dans la mine des passions, il y a le joyau de la nature bouddhique.
Au cœur du joyau de la nature bouddhique, il y a l’orfèvre de sagesse.
Que l’orfèvre de sagesse perce la montagne de l’ego et découvre la mine des passions.
Par la fonte du minerai sous le feu de son illumination, il verra le diamant de la nature bouddhique qui brillera par la pureté de son éclat.

Préface du commentaire sur le Vajracchedikâ Sûtra

 

* Miguel DE UNAMUNO, DU SENTIMENT TRAGIQUE DE LA VIE chez les hommes et chez les peuples (1913) et quelques textes inédits. Traduction de l'espagnol (castillan), édition numérique, index et notes par Olivier Gaiffe 

Glenstone

Glenstone

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

Le regard

Publié le par Ysia

 

La forme, affirme l’exposition sur Léonard de Vinci à Paris, n’est qu’une illusion que le monde, dans sa perpétuelle mobilité, ne cesse d’arracher à elle-même. Si l’on note la tendance à l’inachèvement chez l’artiste, la vie elle aussi est une œuvre fatalement inachevée. Le pouvoir de l’imaginaire tente de remédier à cette fatalité et de porter l’humanité vers le dévoilement de vérités futures. Outre sa magnifique habileté à capturer le regard de ses sujets comme celui de l’enfant qui se fige sur une fleur éphémère, Léonard de Vinci étudia la mécanique des fluides, des phénomènes tourbillonnaires et les interférences d’ondes circulaires, le vol des oiseaux dans et contre le vent, la réflexion du soleil sur les vagues, la lumière cendrée comme réflexion de la lumière solaire sur les mers terrestres, la nature des vagues et la croissance des arbres. Au retour de Paris, j’ai vu le reflet argenté sur l’océan des paillettes d’or blanc que jetait la lumière du soleil automnal le long des rives de Long Island comme le lent écoulement, presque statique, d’un épais liquide d’argent et les vagues fracassées sur le mur naturel de l’île de Feu au sud. 

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

Qu’est-ce qu’une démocratie véritable?

Publié le par Ysia

 

En 2009, le 17 septembre a été proclamé la journée de la Constitution et de la citoyenneté car c’est ce jour-là en 1787 qu’a été signée la Constitution américaine. S’il faut faire un bilan de sa mise en œuvre, il appartient d’observer les tendances actuelles. L’Amérique se récrie contre l’inaction de ses représentants et la sclérose de la branche législative. Le dernier amendement à avoir été adopté remonte à 1992. Il n’était ni question d’abolition de  l’esclavage ni de droits civiques mais du salaire des membres du Congrès. À ce jour, 56 lois ont été promulguées par le 116ème Congrès depuis janvier 2019. Le nombre des lois, dont beaucoup ne sont que cérémonielles,  s’est vu graduellement baisser ces dernières décennies.  Étant donné l’incapacité du Congrès et du Sénat à faire passer des lois, c’est la branche exécutive qui a pris l’initiative de pallier la paralysie du législatif, mais elle s’est chargée non seulement de faire appliquer les lois mais aussi de les interpréter, ce qui conduit à la remise en cause de ses décisions devant les instances locales, régionales et la Cour suprême et, contribue du coup, au rôle accru du pouvoir judiciaire et à l’élargissement de la compétence de l’ensemble des juridictions. Une démocratie véritable nécessite-t-elle la réforme de la branche législative et l’élection directe et régulière de tous les représentants politiques et juridiques des trois branches du gouvernement?

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

Phylogénétique moléculaire

Publié le par Ysia

Un des domaines de recherche susceptible de nous apporter des réponses sur la vie, son évolution et la mesure dans laquelle elle s’étend dans l’univers, est la phylogénétique moléculaire. C’est ce qui nous permet de réécrire l’histoire de nos origines, d'après David Quammen, auteur du livre The Tangled Tree (2018) qui a participé au Festival national du Livre il y a deux semaines, et d’apporter une nouvelle lecture aux échantillons, fragments d'astéroïdes ou de comètes recueillis sur terre ou ramassés par les sondes exploratrices lancées à l’assaut de l’univers.

La phylogénétique moléculaire raconte l’évolution de la vie, à travers l'analyse des nucléotides et des aminoacides dans les molécules d’ADN et d'ARN. C’est par le biais de cette méthode que des découvertes ont vu le jour en trois temps : l’identification d’une nouvelle catégorie des archées, le transfert horizontal, et même latéral, des gènes, notamment de sources non-primates vers la lignée des primates et la découverte du lien avec nos plus lointains ancêtres inconnus jusqu’à il y a encore 40 ans, les archées.

Une matière organique est un agrégat de molécules de carbone assemblées. C’est la découverte de l’astromobile Curiosity dans un cratère de Mars, Gale, de 96 miles de diamètre. Dans la vaste dépression au creux du cratère Gale, appelée la baie du Couteau jaune, ont été trouvés un agglomérat fluvial et des pierres d’argilite, indicateurs d’une atmosphère humide il y a 3 milliards d'années. A un point donné de son histoire, Mars a été dépouillé de son champ magnétique. Est-ce le fait de l’impact cosmique débilitant avec un objet céleste ou le fait que la planète Mars soit relativement petite, à peu près la moitié de la Terre? S’en sont suivis les effets dévastateurs du rayonnement ionisant. A bord de l’astromobile se trouve cette remarquable boîte de mesure, de la taille d’un microonde, SAM qui a permis l’analyse des échantillons sur place. Sous la surface oxydée de Mars, une diversité moléculaire persiste. 

 

La vie existait-elle sur Mars? Les prochaines missions de la NASA et de l'ESA en 2020 pourront apporter une réponse à la question de savoir si cette matière organique est le produit de l'évolution de la vie sur Mars ou les vestiges d’une comète pulvérisée.  Quoi qu’il en soit, s’il faut imaginer ce à quoi Mars ressemblait, sur la base des données disponibles, il est possible de comparer le sol de l’ancienne planète Mars au sol jurassique de la Terre. La vie existe-t-elle toujours sur Mars dans un recoin enfoui inexploré? Il est déjà remarquable qu’une matière organique subsiste en dépit des conditions extrêmes qui ont frappées Mars depuis la perte de son champ magnétique. La recherche d’organismes extrêmophiles sous la surface du sol ou dans la glace, présente sur Mars, est une des voies à suivre.

Publié dans Génétique

Partager cet article
Repost0

A quoi tout cela aura-t-il servi ?

Publié le par Ysia

 

Dignité et Fierté nous animent. L’un des défis pour une personne âgée est d’apprendre à demander et recevoir l’aide des autres. L’indépendance qui marque les habitudes de vie oblige à redouter son déclin. Alors que la vanité pousse à croire en l’existence du soi et de sa propre individualité, le corps ancré dans le temps sent imperceptiblement la vie lui échapper. A 97 ans, le philosophe Herbert Fingarette a fait face, jusqu’au seuil de la mort, à l’énigme de sa vie dans un état de vulnérabilité extrême. Il s'agit de démontrer la dimension collective, communautaire, de la vie dans le cadre d’une évolution transcendante de l’humanité.

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

Misère

Publié le par Ysia

Théodore Géricault, Pity the Sorrows of a Poor Old Man! Whose Trembling Limbs Have Borne Him to Your Door, from Various Subjects Drawn from Life and on Stone, also known as the English Series, 1821. Lithograph. Yale University Art Gallery, Gift of Charles Y. Lazarus, B.A. 1936

Théodore Géricault, Pity the Sorrows of a Poor Old Man! Whose Trembling Limbs Have Borne Him to Your Door, from Various Subjects Drawn from Life and on Stone, also known as the English Series, 1821. Lithograph. Yale University Art Gallery, Gift of Charles Y. Lazarus, B.A. 1936

 

Alors que je terminais la rédaction d’un article sur les mille et une façons d’être, j’ai pris le temps de parcourir le livre de l’historienne de l’art Linda Nochlin, intitulé Misère (2018). Les artistes qui contemplent la misère du monde et trop souvent la vivent savent brosser des tableaux poignants et se servent parfois de la satire pour décrire la société rendue insensible. Dans le cadre du vieux débat sur les choix économiques résonnent les paroles d’Eugène Buret :

 

“A côté du grand phénomène de l'accroissement des richesses, il est, chez les nations les plus avancées en civilisation et en richesse, un autre phénomène, bien aussi digne que le premier, d'appeler l'attention des économistes, et qu'ils ont tous plus ou moins négligé ; nous voulons parler du phénomène de la misère. Et cependant l'étude de la misère , s'il est vrai que la misère existe , s'il est vrai surtout qu'elle marche du même pas que la richesse, qu'elle se développe sous l'influence des mêmes causes, qu'elle en soit le contre-poids , la compensation fatale, l'étude de la misère n'est-elle pas une partie intégrante et nécessaire de l'économie politique ou sociale, ou de la physiologie de la société, comme on voudra l'appeler? Nous ne croyons pas faire un jeu de mots en disant, qu'en regard du tableau de la richesse des nations, il faut placer aussi le tableau de la misère des nations” (De la Misère des classes laborieuses en Angleterre et en France : de la nature de la misère, de son existence, de ses effets, de ses causes, et de l'insuffisance des remèdes qu'on lui a opposés jusqu'ici, avec les moyens propres à en affranchir les sociétés, 1840, p.13)

La misère, "...c'est le dénûment, la souffrance et l'humiliation qui résultent de privations forcées, à côté du sentiment d'un bien-être légitime, que l'on voit tout le monde se donner à peu de frais , ou que l'on s'est longtemps donné à soi-même” (ibid. p.112)

“...c'est la pauvreté moralement sentie. Il ne suffit pas que la sensibilité physique soit blessée par la souffrance, pour que nous reconnaissions la présence du fléau : il intéresse dans l'homme quelque chose de plus noble , de plus sensible encore que la peau et la chair ; ses douloureuses atteintes pénètrent jusqu'à l'homme moral. A la différence de la pauvreté qui, comme nous allons le voir, ne frappe souvent que l'homme physique, la misère, et c'est là son caractère constant, frappe l'homme tout entier, dans son âme comme dans son corps. La misère est un phénomène de civilisation; elle suppose dans l'homme l'éveil et même déjà un développement avancé de la conscience”. (ibid., p.113)

 

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

Nos petits monstres

Publié le par Ysia

Y-a-t-il une échelle des êtres,  une échelle que l’on est condamné à redescendre si l’on ne s’applique pas à la monter ? "Je souhaite que tous, nous puissions éprouver la joie d’une éducation véritable" écrit Chris Lydgate, "Je souhaite que tous, nous puissions avoir l’occasion d’embraser l’étincelle de l’inspiration..., je souhaite que nous nous souvenions tous que nous sommes, nous aussi,  des œuvres inachevées, des ébauches, des pièces grossières, des chantiers. La différence principale est que certains d’entre nous continuent de l’être plus longtemps que d’autres."

The Monsters We Make, Akim Farrow, 2019, Reed College
The Monsters We Make, Akim Farrow, 2019, Reed College

The Monsters We Make, Akim Farrow, 2019, Reed College

 

A l’issue de quatre années, la thèse de licence vient couronner l’effort des étudiants. Lors de la 105ème cérémonie de remise de diplômes sont révélés les divers sujets sur lesquels les étudiants avaient planché à Reed College, Portland dans l’Etat de l’Oregon.

 

Théatre, danse, musique…

De la muographie  à l’informatisation du langage de la vie.

Du processus de décolonisation de la culture de résistance à une analyse institutionnelle des bureaux de l’enseignement supérieur du Nord-Ouest américain chargés de promouvoir la diversité et l’intégration.

De l’affaire Carpenter contre Murphy relative à la souveraineté du peuple amérindien toujours en instance devant la Cour Suprême dont la décision est attendue pour le mois prochain  aux représentations des peuples indigènes dans les manuels d’histoire américains et la construction des récits historiques.

D’une lecture allégorique des théories du langage à partir de l’œuvre de William Faulkner intitulée Tandis que j’agonise au rôle des dénonciateurs d’abus dans le débat sur les drones américains.

D’une étude relative au bouddhisme, à la nature et vision mystique du moine Huiyuan aux effets de la pollution sur les séquoias géants en milieu urbain.

De la recherche d’exoplanètes dans les données de Kepler à la nature de la tolérance.

 

Nos petits monstres
Nos petits monstres

Une thèse qui étudie le cas de Portland  m’a paru d’actualité au détour de passages répétés à Manhattan, à savoir l’importance d’une gestion et mise en valeur du patrimoine urbain dans un souci d’équité sociale et de développement durable.

 

Sur le campus de Reed College sont exposées quelques sculptures dont trois du même étudiant-artiste. L’une d’elle incarne l’image du Centaure, être rebelle réinventé en butte contre les carcans institutionnels de notre société. Le fait même qu’elle ait été démontée le lendemain de la remise des diplômes confirme la difficulté de lutter contre coutumes et préjugés établis. Le titre de la sculpture d’acier et de résine, qui n’est plus aujourd’hui que du domaine du souvenir, représente tout à la fois l’image vilipendée de l’autre et l’influence pernicieuse des démons de l’Histoire en référence aux statues érigées en mémoire de figures du Sud esclavagiste et sécessioniste.

Nos petits monstres
Nos petits monstres

Publié dans Cheminement

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>