Qu'est-ce que la conscience ?

Publié le par Ysia

D’abord vint l’Inconscient, alors vint la Conscience.

La vie passe le seuil décisif de l'avènement de la pensée par lequel le pouvoir inné de réflexion est mis en œuvre et façonné au fil du temps et au gré des sensibilités. L'art premier des mots et des images relève du rapport initial entre la forme véhiculée par l'image et le contenu articulé par les mots. Qu'est-ce qui a précédé la découverte de l'art? L'image née de la perception visuelle ou le contenu issu du langage intérieur? Mais la conscience illusoire et limitée est fondamentalement fragmentée alors que l'inconscient perdure et s'infiltre dans les crevasses qui fissurent le temps et l'espace. Au-delà des choses tangibles, de quelle étoffe est fait l’univers ?

Et si le simple battement d'ailes du papillon était cause d’une tornade comme si les mondes transversaux sur les deux axes de l’infiniment petit et de l’infiniment grand s'influençaient mutuellement. N'est-il pas avéré qu'une aussi petite surface de l’Afrique que la dépression du Bodélé, fournit,à elle seule, une bonne partie des minéraux nourrissant la forêt amazonienne? Les vents chauds apportent la vie au gré des mouvements tectoniques qui embrasent la croûte terrestre sous l’impulsion du magma souverain.

Y-a-t-il un monde au-delà du nôtre qui ne soit pas à la portée de notre entendement ? Si je parle de conscience dans une symbolique de la pieuvre et de l'univers ou du dauphin ou comme d’autres ont pu le faire si bien de l'effet d’être un papillon ou de celui d’être une chauve-souris (article de Thomas Nagel traduit par Pascal Engel, 1983), est-ce une frontière invisible qui sépare l’un de l’autre et se matérialise en d’apparentes propriétés physiques ? Sur les branches de l'arbre phylogénétique, gage de l'immortalité de la Conscience, perchent la pieuvre, le dauphin, le papillon et la chauve-souris dont la pratique de l’écholocalisation rappelle le rôle de la résonance dans la production de l'art pariétal par les artistes de la préhistoire. C’est dans les grottes et cavernes que les sons ont influencé la psyché de l'homme ancien. 

Mon corps fonctionne mécaniquement selon les lois de la nature. Je suis directement responsable des mouvements et actes de mon corps. Par conséquent, je contrôle les mouvements des atomes qui m'habitent. Où s'arrête la mécanique de nos gestes et actions, miroir des rouages de notre cerveau, et où commence la conscience? Sommes-nous de simples automates reproduisant les mêmes comportements et pensées face aux situations présentant de vagues similitudes avec le passé par le fait de réactions gravées dans notre ADN ou dans les premières années de notre enfance?

La conscience n'est plus alors qu'un simple tuteur supervisant l'éducation de la substance vivante que nous sommes (Erwin Schrödinger, What is Life?, Mind and Matter, p.97). Entre Ontogénèse et phylogénèse, la conscience serait essentiellement "présente" lors de situations nouvelles ou de prises de conscience nouvelles et elle serait absente quand des niveaux de maîtrise ou de maturité sont atteints. La conscience n'est-elle qu'un dialogue à deux voix voire à voix multiples ? Y-a-t-il unité de la conscience à savoir du phénomène sensoriel et et non sensoriel à l'intérieur de l'être? S'il s'agit d'un dialogue ou d'une discussion interne, il est à douter qu'une seule voix existe parce que temporelle et limitée aux circonstances physiques ou environnementales. Le dépositaire de la conscience est matériel et trouve sa source dans la biologie quantique.

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A la recherche de sa propre authenticité

Publié le par Ysia

I may have used the veil so successfully that I have made my performance believable to myself.

Finite and infinite games, James P. Carse, p.14

C’est quoi l’authenticité? Suis-je aussi sincère que je veux bien l’admettre? Faire tomber le masque et chercher au fond de soi la sincérité.

 

Être authentique vis-à-vis de soi et des autres, c’est être à nu sans angoisse ni peur ni doute dans ses relations, dans ses conversations,  sa présentation aux autres. Le manque de confiance en soi et le besoin de sécurité sont aux antipodes de l’authenticité.

L’authenticité, c’est de reconnaître le cocon dans lequel on s’est soi-même installé. Cocon ou entrailles telluriques si confortables à l’âme sensible qui rôde dans le dédale de galeries souterraines l’emmenant inexorablement vers d’autres accomplissements, vers d’autres lumières. Cocon humble et ordinaire mais si nécessaire à la transformation de l’être. La vanité, elle, reste en soi, tapie dans le for intérieur.

La vanité sommeille et s’éveille tour à tour, dans un soubresaut, à la faveur d’une rencontre inattendue, face à un échec ou à un refus. Il faut alors reprendre obscurément la voie de l’authenticité.

Si la vie était un art, l’authenticité serait l’œuvre ultime de l’artiste. Résonance ou vanité marque un cheminement, un processus dont le but est l’authenticité. Chaque instant, j’oscille entre les deux dans un équilibre imparfait. L’authenticité est la finalité, l’humilité est la boussole, le compas d’une odyssée  à travers le temps et l’espace. Résonance ou vanité n’est pas une sentence mais un questionnement. Combien de vanités, au cours d’une vie, sont piétinées sur la voie de l’authenticité ?

L’authenticité, c’est d’accepter ses propres limites, ses propres  lacunes et  les étaler sur la place publique.

Mais l’authenticité, c’est aussi d’avouer ce qui nous fait vibrer aussi insensé soit le rêve, contre tous les établis. Les passions sont de celles-là parce qu’elles transcendent une existence ordinaire. Ce ne sont pas des vanités. 

Que dire de l’authenticité chez l’autre ? J’avoue rechercher avec un œil trop inquisiteur l’authenticité chez l’autre. Le regard est une fenêtre sur l’âme. Le manque d’authenticité dans notre vie quotidienne peut-il se concilier avec notre aptitude innée à être authentique ? En quoi nous oblige l’exigence d’authenticité ?

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Univers matériel

Publié le par Ysia

L'observatoire spatial Fermi de la NASA lancé le 11 juin 2008 scrute le cosmos grâce à la plus forte forme d’énergie, les rayonnements gamma que sont les particules les plus énergétiques du spectre des radiations électromagnétiques. Il orbite la Terre à une latitude de 565 km, ce qui correspond à une période de 96,5 min. Son instrument principal, le télescope à grand champ à rayons gamma (ou LAT) (Large Area Telescope) détecte les rayons gamma. Il aide à étudier la stabilité et l’évolution des amas globulaires faits de centaines de milliers d’étoiles et fait découvrir, dans ce ballet d’étoiles,  les objets qui émettent les rayons gamma comme les pulsars millisecondes, les magnétoiles, les trous noirs et leurs disques d’accrétion ou encore les éruptions solaires sur l’autre face du soleil. Plus fascinant encore la possibilité qu’il puisse détecter ce « truc » mystérieux que l’on nomme  la matière noire. Le LAT a capté un même signal au centre de la galaxie voisine Andromède que celui constaté précédemment au centre de la Voie Lactée.  S’agit-il de la preuve de l’existence de la matière noire ou une forte concentration de pulsars ? Matière noire, cette substance mystérieuse qui constitue la plus grande partie de l’univers matériel. Et c’est bien son caractère insaisissable qui la rend fascinante. Insaisissable, et pourtant les astronomes en voient ses effets à travers le cosmos, notamment dans la rotation des galaxies.

La vision de l’univers diffère selon que l’observateur le voit à l’œil nu ou au moyen d’un télescope. Depuis 25 ans que la NASA emploie la science des rayonnements gamma, elle n’a pas fini de nous étonner. Au nord et au sud du centre galactique se trouvent deux bulles de rayonnement gamma qui s’étendent sur 25 000 années lumières !!!! Quelle est leur nature et quelle est leur origine ? Elles semblent avoir été le résultat d’une période active, d’un-demi million d’années au plus, du noyau galactique que constituent un trou noir supermassif et un disque d’accrétion produisant des jets de particules. Le fait que ces bulles soient apparues il y a 1 à 3 millions d’années signifie que la Voie Lactée était bien différente au temps de l’Homo Erectus et autres espèces du genre Homo.    

 

Sa contrepartie sur terre, le grand collisionneur de hadrons (Large hadron collider), sonde les constituants élémentaires de la matière et leurs interactions à des échelles incroyablement petites et à des énergies colossales comme le fait le LAT qui étudie les particules cosmiques qui se déplacent à la vitesse de la lumière et produisent des rayonnements gamma lors de leur interaction avec les nuages de gaz interstellaires et lumières stellaires. Physiciens, Astronomes, Astrophysiciens, leurs investigations se complètent.  

Publié dans Les deux infinis

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Démocraties

Publié le par Ysia

La démocratie n’est pas un fait ponctuel qui n’arrive qu’une fois. Elle vient et va et est très difficile à maintenir.

Richard Blanton, Université Purdue

 Grâce aux travaux menés par Richard Blanton, un anthropologue à l’Université Purdue de West Lafayette dans l’Indiana, Tlaxcallan fait partie d’un certain nombre de sociétés prémodernes dans le monde que les archéologues considèrent organisées collectivement et dans lesquelles les dirigeants partageaient le pouvoir et les citoyens avaient leur mot à dire dans le fonctionnement du gouvernement. Ces sociétés étaient radicalement différentes des régimes autocratiques héréditaires constatés ou présumés de la plupart des sociétés dites primitives. S’appuyant sur la théorie originale de Blanton, les archéologues disent à présent que ces sociétés collectives ont laissé des traces physiques de culture matérielle, telles qu’une architecture répétitive, une plus grande importance accordée aux espaces publics plutôt qu’aux palais, une production locale privilégiée sur des marchandises exotiques et des écarts de richesse réduits entre les élites et les citoyens ordinaires. Par exemple, à Tlaxcallan toutes les classes sociales semblent avoir possédé et utilisé des poteries ornées de dessins multicolores. Les ratios isotopiques de carbone entre les squelettes indiquent que le maïs produit et stocké localement dominait l’alimentation de la population, ce qui suggère que Tlaxcallan devait dépendre de ses propres citoyens, plutôt que du commerce et des ressources naturelles pour financer ses activités. Seulement 3 ou 4 pièces sur 10 tonnes de céramiques étaient de style Mexica et donc importées.

« Blanton et ses collègues nous ont montré une autre façon d’examiner les données à notre disposition » a declaré Rita Wright, une archéologue à l’Université de New York qui étudie la civilisation de l’Indus vieille de 5 000 ans qui couvre l’Inde et le Pakistan d’aujourd’hui et qui présente également les signes indicateurs d’un régime de gouvernement collectif. Notamment dans la capitale de la civilisation de l’Indus, Mohenjo-daro, située au Pakistan actuel, les œuvres d’art représentent rarement des individus, les maisons sont en briques de même taille et les quartiers sont régulièrement espacés et équipés des premiers réseaux d’égouts.

« Je pense que c’est une avancée » s’accorde à dire Michael E. Smith, un archéologue de l’Université de l’Etat de l’Arizona à Tempe. « Je considère qu’il s’agit de la plus grande contribution de ces 20 dernières années dans l’étude archéologique des structures politiques ». Avec d’autres, il travaille à développer l’idée de Blanton en une méthode vérifiable dans l’espoir d’identifier, à partir des objets recueillis, les États de type collectif. « Sans un modèle rigoureux et acceptable par tous, cela restera hypothétique et subjectif ». David Carballo, archéologue à l’Université de Boston estime que le mode de gouvernement  pourrait ne pas être la mesure la plus importante pour définir ce que Blanton appelle une structure collective. Il mentionne un énorme atelier en obsidienne qu’il a découvert lors de ses fouilles dans un quartier périphérique de Teotihuacan comme étant le signe que les hommes du commun s’organisaient à partir de la base quel que soit le gouvernement en place, ce qui fait de Teotihuacan une société collective, même si elle avait un roi.

Dans les années soixante, les enseignants et confrères de Blanton ne pensaient pas que des sociétés collectives existaient en Méso-Amérique précolombienne. Les républiques prémodernes telles que l’Athènes classique et la ville de Venise médiévale étaient considérées comme un phénomène strictement européen. Il était généralement admis que dans les sociétés non-occidentales prémodernes, les despotes exploitaient leurs sujets et soutiraient leurs richesses. Certaines cultures mésoaméricaines semblent effectivement correspondre au modèle de régime despotique. Il y a plus de 2 000 ans, dans les capitales olmèques de San Lorenzo et La Venta le long du Golfe du Mexique notamment, les rois avaient leurs portraits gravés dans des pierres gigantesques et vivaient dans des palais garnis de produits de luxe exotiques comme des miroirs en pyrite de fer et des roches vertes. Des siècles plus tard, les souverains de la période classique Maya dans le Sud du Mexique et au Guatemala enregistraient leurs conquêtes, mariages et dynasties en glyphes gravés dans la pierre. Les hommes du peuple vivaient toutefois humblement dans des hameaux dispersés autour des centres urbains où se dressaient pyramides et monuments.

Mais au fur et à mesure des fouilles archéologiques et des données recueillies au fil des ans au Mexique, Richard Blanton a constaté qu’un nombre croissant de sites ne se conforment pas au cadre établi. Par exemple, Monte Albán, la capitale des Zapotèques en Oaxaca entre 500 AEC et 800 EC est exempte des représentations ostentatoires des gouvernants si répandues chez les Olmèques et dans l’art classique Maya. Elle semble également être dépourvue des palais et des tombes royales qui regorgent de biens précieux. Par contre, les signes d’autorité restent plus anonymes, liés aux symboles cosmologiques et aux habituelles divinités plutôt qu' à des individus en particulier.

A Tlaxcallan, les espaces publics s'éparpillaient à travers tous les quartiers sans aucune marque de hiérarchie. Plutôt que de gouverner du cœur de la cité, comme le faisaient les rois, le sénat de Tlaxcallan se réunissait probablement dans un grand bâtiment découvert à un kilomètre dans la périphérie de la cité. Cette disposition est également le signe d’un partage du pouvoir politique. Les archéologues ont découvert cet aménagement inhabituel dans un certain nombre d’autres cités mésoaméricaines. L’une est Tres Zapotes sur le littoral du Golfe, qui a prospéré entre 400 AEC et 300 EC après la chute de La Venta, la dernière capitale olmèque. « Bien que les habitants de Tres Zapotes aient conservé un grand nombre de pratiques culturelles olmèques, leur cité ne ressemble en rien aux capitales qui l’ont précédée », déclare Christopher Pool, un archéologue à l’université du Kentucky à Lexington qui a entrepris des fouilles ces 20 dernières années. Tres Zapotes possède quatre esplanades avec la même disposition de pyramides en terre et d’espaces publics. La datation au radiocarbone révèle qu’elles ont servi au même moment. Pool en déduit que quatre factions coopéraient pour gouverner Tres Zapotes.

Ces cités confirment la théorie de l'archéologue Lane Fargher et de son mentor Blanton selon laquelle le meilleur indice d’une structure collective d’État est une solide source de revenu fiscal – c’est-à-dire, des impôts. Après avoir examiné les données ethnographiques et historiques d’une trentaine de sociétés prémodernes, les chercheurs ont constaté que les États dotés de sources de revenu fiscal étaient caractérisés par un haut niveau de biens et services publics, une importante administration gouvernementale et des citoyens habilités à juger les actions de leur dirigeant. Une autre caractéristique qui a pu être mise à jour grâce aux fouilles est le fait que ces structures collectives d’États attiraient des gens par-delà les frontières qui ont apporté avec eux des artéfacts pouvant être liés à d’autres cultures. Tlaxcallan accueillait plusieurs groupes ethniques, dont beaucoup étaient des réfugiés fuyant la domination des Mexica.

Selon Blanton, l’avènement et la chute des structures collectives de gouvernement tendent à se produire par cycles. A Oaxaca, le pendule politique oscille tous les 200 à 300 ans. (trad. par Ysia)

Publié dans Cheminement

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Voyage en pays austral

Publié le par Ysia

Une étude a conclu que tous les aborigènes d’Australie descendent d’une population fondatrice unique arrivée lors d’une vague de migration unique il y a 50 000 ans.  Des squelettes humains et des restes archéologiques remontent à prés de 50 000 ans. Avant cela, il n’y avait aucun être humain en Australie.

Alors comment sont-ils arrivés là et quand? Où exactement a commencé leur colonisation du continent ? Et comment se sont-ils par la suite dispersés sur l’ensemble du continent ? Quelques pistes se trouvent dans l’ADN de 111 Australiens aborigènes qui provient des cheveux collectés au cours d’une série d’expéditions qui ont eu lieu entre 1926 et 1963.

Il y a 50 000 ans, le niveau des eaux était si bas que l’Australie et la Nouvelle-Guinée formaient un seul continent. Les humains ont migré d’Asie du Sud-est jusqu’à cette masse de terre continentale, certains s’installant dans ce qui est aujourd’hui la Nouvelle-Guinée et d’autres plus loin jusqu’en Australie. Ils se sont dispersés le long des côtes en quelques siècles et, pendant des dizaines de milliers d’années, ces populations ont vécu isolées à la différence de l’Europe où des vagues de migration successives se sont au cours de milliers d’années mélangées aux sociétés en place.

Les découvertes archéologiques montrent toutefois l’emploi d’outils qu’utilisaient d’autres cultures aborigènes pourtant fort éloignées ainsi qu’une famille de langues parlées par de nombreux groupes aborigènes. Dr. Bellwood, archéologue à l’Université nationale d’Australie doute que ces populations aient été isolées ou soient restées sédentaires alors que les langues et les outils se sont disséminés. « Si les êtres humains sont restés immobiles, comment les langues et les outils ont-ils pu se déplacer ? »  Dr. Schiffels, un généticien des populations de l’Institut allemand  Max Planck et d’autres chercheurs suggèrent que l’ADN mitochondriale ne brosse qu’un tableau partiel de l’histoire de l’Australie. L’ADN dans le noyau de chaque cellule, des deux parents, pourrait éventuellement offrir des pistes permettant d'identifier un plus large ensemble d’ancêtres.

Des adonis de Donald Friend aux Hitsuzendo de Peter Upward,

Des serpents de Mithinari Gurruwiwi aux lignes tracées de Doreen Reid Nakamarra,

Des imageries aborigènes d’Hector Burton aux totems funéraires Tutini... Voyage en pays austral.

De l’arbre des songes de David Daymirringu Malangi aux rites mortuaires Gupapuyngu,

De l’échassier de Glen Farmer Illortaminni à l’Oiseau dans l’espace de Brancusi,

J’aperçois Nüwa et Pangu sur l’écorce du rêve aborigène !

Errant dans les salles des musées d’Australie

Mon esprit tombe dans la rêverie...

Des feuillages de Djirrirra Wunungmurra aux labyrinthes de Charlie Tanaru Tjungurrayi,

Les formes allongées de Gela Nga-Mirraitja Fordham me rappellent les figures tanzaniennes de l’Art pariétal et les crapauds anthropomorphes des poteries néolithiques chinoises

Pourquoi ces formes allongées sur les deux continents?

Tout s’enchaîne dans ma tête

Comme une bobine de fil qui se déroule à l’infini...

Publié dans Génétique

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Le tronc calciné

Publié le par Ysia

Tronc calciné (4)

Suis-je pareille à un ptéropode qui, incapable de s’adapter à son environnement,

N’arrive plus à créer sa coquille calcaire ?

De la diversité morphologique à la diversité biologique,

Les protubérances solaires continuent leur danse.

Le tronc calciné, mémoire d’Australie, symbole aborigène

Pareil au lettré chinois portant la sagesse du monde sur son dos

S’en va en silence en quête de vérité brûlée au gibier de la bêtise humaine.

Koru ou le point d’interrogation…

 

Imaginer une planète où nous aurions provoqué notre fin tragique par la combustion des carburants fossiles créant un couvercle baudelairien de gaz carbonique au profit des plantes et l'avènement de leur règne. Ironie de la vie. Sommes-nous des parasites sur la terre qui se réjouira sur la tombe de notre humanité perdue?

Qu'est-ce que la vie ou qu'est-ce que vivre? Vivre est un processus énergétique qui se manifeste par le transfert d'électrons d'une molécule à l'autre dans la chaîne respiratoire. Ainsi se produisent photosynthèse chez les plantes et respiration chez les animaux suivant les règles d'une chimie gouvernée par la thermodynamique et la cinétique (Nick Lane, The vital Question, p.148). Le magma du tréfonds de la Terre est-il à l’origine des vents chauds qui tourbillonnent autour du globe ?

Chimiosmose... Les eucaryotes ont 200 000 fois plus d'énergie par gène que les procaryotes, ce qui expliquerait leur bond dans l'évolution. Ils consument environ 5 000 fois plus d'oxygène par seconde qu'une bactérie étant donné l'amas d'ADN mais surtout l'énergie utilisée pour la synthèse des protéines.

Dans un processus énergétique préludé par Anaxagore, tous les êtres vivants se divisent entre les eucaryotes et les procaryotes. Un abîme pourtant sépare les deux.

Le corps est un écosystème d'éléments humains et non-humains connectés entre eux.Un univers à l’intérieur de nous vit.

L’avenir de la vie est un voile invisible. Son expérience est immédiate dans un appel constant à la créativité. Sous le commandement de la Raison universelle, l’humanité reçoit l’Ordre impersonnel de la nature.

C’est à partir des composés inorganiques que sont apparus les composés organiques, suivant l’expérience de Miller-Urey, loi mécanique de cause à effet. Peut-on par la biologie de synthèse reproduire la première bactérie à l’origine de la vie ?

La vie se définit comme une excroissance des organismes microbiens que sont les bactéries, les eucaryotes et les archées voyageurs de l’espace universel d’astre en astre, de planète en planète. Ainsi est la théorie de l’origine de la vie appelée panspermie, autrefois ridiculisée mais devenue aujourd’hui une possibilité indéniable. (The future of life, Edward O. Wilson, p.7).  Si la biosphère est le corps, l’humanité est l’esprit (ibid., pp.98-132), « nappe pensante », qui, après avoir germé au Tertiaire finissant, s’étale depuis lors par-dessus le monde des Plantes et des Animaux : hors et au-dessus de la Biosphère, une Noosphère  (Teilhard De Chardin, Le phénomène humain, p.121), nappe pensante aussi appelée conscience collective. Notre place dans un hypothétique avenir est de protéger la vie de la planète, conscients des connexions de la création.

Familles, ordres, classes, phyla, royaumes – tout s’enchevêtre pour former la biosphère des trois domaines que sont les espèces, les écosystèmes et les gènes qui constituent l’hérédité individuelle et à la base de laquelle résident bactéries, eucaryotes et archées. Chaque espèce se limite à sa propre communauté dans la mesure où les espèces se consomment les unes les autres, sont consommées, se font concurrence et coopèrent. (ibid., p.11)

Comment expliquer l 'élan vital? Si la composition chimique de l'être vivant n'est pas franchement différente de celle d'une créature inanimée, qu'est-ce qui nous sépare de l'arbre si ce n'est peut-être un autre niveau de pensée? Comment des produits chimiques au sein de la cellule délivrent-ils l'information nécessaire à la transmission des traits héréditaires fondamentaux? Il s'agit bien de briser le code. Protoplasme à l'intérieur de la cellule vivante...

Il n'est pas correct de dire que les gènes doivent aux lois statistiques de l'ordre et du chaos la rigueur de leur modèle de reproduction. La vie est un phénomène qui se produit au niveau quantique. Les enzymes sont les moteurs de la vie. Mais que sont les enzymes? Et qu'est-ce qui leur permet d'accélérer le processus de transformation de la vie ? Les enzymes sont une forme de catalyses biologiques. De l'enzyme à la théorie de l'état en transition...

Mais pourquoi a-t-il fallu attendre les années soixante pour que l'on s'intéresse sérieusement au monde infiniment petit de Pascal?

De la décohérence aux battements quantiques...

L'effet tunnel est le processus permettant aux particules, notamment radioactives, de traverser des barrières impénétrables aussi facilement que le son traverse les murs. Comment les amphiprioninae peuvent-ils retrouver le chemin de leur origine et prendre refuge dans les mêmes coraux qui les ont vu naître? Et comment des papillons naviguent-ils avec une telle précision qu'ils peuvent atteindre un lieu à des milliers de kilomètres de leur origine ? Est-ce leur sens de l'odorat ou est-ce une mémoire ancestrale gravée dans leur ADN? Magnétoréception, application de la biologie quantique, ou comment les êtres vivants utilisent le champ magnétique de la terre pour se diriger grâce aux cellules magnétoréceptrices. Les rouges-gorges européens migrent depuis l'Afrique du nord jusqu'à l'Europe du nord. Qu'en est-il des rouges-gorges solitaires à ma fenêtre qui bravent les températures frigides de l'hiver?
Intrication ou enchevêtrement quantique... C'est la lumière qui est nécessaire pour permettre à l'oeil de l'oiseau la visualisation du champ magnétique.

Les organismes vivants ne pourraient se reproduire que s'ils n'avaient pu la toute première fois répéter l'information nécessaire pour se faire. Les gènes sont des entités mécaniques quantiques.
La vie est-elle une succession ininterrompue de faits al
éatoires ?

Les mutations sont des sauts quantiques. De l'évolution quantique à la mécanique quantique, quel est le lien entre la mécanique quantique et la génétique? La première est fondamentale dans la transmission des traits héréditaires car notre code génétique s'écrit en lettres quantiques. Les gènes quantiques codifient la structure et la fonction de chaque microbe, plante et animal.

La vie s'inscrit dans le royaume quantique. Comment des informations codifiées dans différentes régions du cerveau s'accordent et s'organisent dans notre esprit conscient? Ainsi se pose la question de la collecte et de la fusion de l'information dans l'esprit. Qu'est-ce que la conscience et comment interagit-elle avec la matière cérébrale? De la mécanique de la pensée... Du réseau neuronal à la main de l'artiste...
Le cerveau est un ordinateur quantique. Le champ électromagnétique est pr
ésent dans le cerveau et c'est cela la conscience. L'âme est l'étincelle vitale quantique tandis que la conscience collective est le champ magnétique de la terre....L'ombre de l'esprit.

Si les fossiles appartiennent à la période du Visible (Phanérozoïque) commencée il y plus de 500 millions d'années, la période de la vie antérieure ou précoce (Protérozoïque) fut quatre fois plus longue. Avant cela, il y eut la période archéenne qui commença 3.8 milliards d'années à la suite de la formation de la croûte continentale et  encore avant il y eut peut-être, après l'impact géant avec un hypothétique corps céleste symboliquement nommé Théia, le temps premier de l'Invisible (Hadéen) qui débuta il y a 4,5 milliards d'années. Rappelons que l'émergence de la vie date de 3.8 milliards d'années. Les premiers Eucaryotes ont entamé leur évolution il y a 2.7 milliards d'années et formé des colonies entre 2.1 et 1.9 milliards d'années. Il y a 900 millions d'années, des organismes multicellulaires complexes apparaissent enfin et s'essayent progressivement à créer champignons, plantes, animaux et chromistes.(The Book of barely imagined beings, Caspar Henderson, The University of Chicago Press, 2013)

Issus des océans, nous avons évolué. C'est parce que nos poumons et nos membres se sont lentement modifiés les premiers. Et de créatures aquatiques, nous sommes devenues des créatures terrestres ou... aériennes, devrais-je dire, prisonnières de la loi de la pesanteur. Qu'est-ce que cela révèle ? Que nous dépendions avant tout de nos membres et de nos poumons. Que marcher, respirer et toucher voire manier nous importait davantage que le reste. Que les sens du toucher et de l'odorat sont essentiels et que l'air est la vie. L'air est l'agent de transmission.

Les plantes ont-elles leur propre manière de pensée ? La forêt tropicale disparaît au rythme de 1,5 acres par seconde...

Et les arbres sur les branches desquels se posent les buses sont-ils des humains pétrifiés, condamnés au silence ?

L’arbre est-il une créature inanimée ?

Qu’est-ce que la sève d’un arbre ? Est-ce la vie ?

Est-ce la conscience quand le tronc devient branches ?

Peut-on croire en la transmigration des âmes d’un individu à l’autre, d’un être vivant à l’autre, de l’inconscience à la conscience ?

Tout au bout de la terre, le scientifique est un poète.

Au cri des écosystèmes éradiqués et des espèces disparues, il répond en leur mémoire. Sommes-nous ignorants, aveugles ou crédules qu’il ne nous est possible de constater la mort du chêne blanc ?

Dans la gestion des milieux naturels, quelle doit être l'éthique qui gouverne le monde ? c’est l’Ethique universelle qui doit guider le développement durable. Parmi les douze menaces à l'environnement se trouvent selon Jared Diamond, auteur de Collapse :

  1. déforestation et destruction de l’habitat
  2. déficience des sols (salinité, érosion, baisse de fertilité)
  3. problèmes liés à la gestion des eaux
  4. surchasse
  5. surpêche
  6. effets des espèces introduites sur les espèces indigènes
  7. croissance démographique
  8. impact accru par habitant/ responsabilité individuelle accrue dans la gestion de l’environnement
  9. changements climatiques causés par l’être humain
  10. accumulation de produits chimiques toxiques dans l’environnement
  11. pénuries d’énergie
  12. utilisation par l’être humain de l’entière capacité photosynthétique de la terre 

Que peut-on apprendre des habitants de l’île du Pacifique,Tikopia ? Que c’est à la société dans son ensemble de répondre à l’urgence des problèmes liés à l’environnement. Combien d’arbres sont abattus chaque année par hectare de terre ? Combien germinent et avec quelle rapidité croissent-ils  ? Ainsi se définissent la fragilité et la résilience de notre environnement. De l’anthropocentrisme, n’est-il pas temps de parler de biocentrisme pour le salut de toutes les créatures, végétales, animales et humaines ? La biophilie est l'inclination innée à privilégier toute expression de vie auxquelles nous sommes irrésistiblement associés (The future of life, Edward O. Wilson, New York, 2002, p.134).

"Sagesse, où es-tu ?" demande la Terre.

Tribus et populations aborigènes d’ Amérique, d'Asie ou d’Afrique partagent-elles une même ADN de la sagesse humaine ? Descendants d’Antée, notre force vient de Gaia. Si nous nous coupons d’elle, nous commettons le suicide de la civilisation humaine. Est-ce dans la fosse tectonique de l’Afrique orientale que le berceau d’Antée se trouve, lui qui fut nourri au sein de Gaia ? Les fossiles anciens jonchent la terre aux quatre coins du monde, évidence de notre histoire commune.

Le savant, détenteur de vérités, énonce la raison de son désespoir. Terre, cimetière des hommes et des espèces éclipsées ou menacées par le blanchiment du corail. Jungle humaine où la loi des plus puissants règne. Mais c’est en compagnie des autres créatures et dans une matrice de conditions données que nous évoluons sur le chemin de la croissance collective future.

Est-ce la folie des grandeurs qui fait que l’homme, divinité déchue, se rue vers sa propre destruction et celle des espèces terrestres, aériennes ou aquatiques comme la baleine bleue ? Pourquoi la sagesse, à l’état de graine dans l’homme préhistorique semble s’être stagnée au stade paléolithique ?

Créer une éthique de l’écologie universelle. La terre n’est pas une esclave, tout au plus un véhicule dont nous sommes les passagers.

L’évolution est indissociable de son environnement. Au fur et à mesure des changements directs ou indirects opérés sur l’environnement se poursuit l’évolution humaine et des autres espèces vivantes. Les silures arrivés tardivement dans le Tarn se sont adaptés depuis 1983 à leurs nouvelles circonstances, chassant le pigeon qui constitue aujourd’hui 80% de leur alimentation. Premier pas vers une nouvelle étape de leur évolution ? Peut-on imaginer qu’une mutation s’est enclenchée, comme celle provoquée par la surexpression du gène Hoxd13 qui déclencha la pousse de membres il y a 400 millions d’années sur des poissons, conquérants de la terre ferme (Developmental Cell) ?  

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Le mot n’est pas la chose

Publié le par Ysia

En dépit des deux découvertes majeures d'Abel daté de 3,5 millions d’années et de Toumai de 7 millions d’années, dont le paléontologue Michel Brunet est à l'origine, la genèse du genre humain est  obscure du fait de la dispersion des données et de la sporadicité des ossements fossiles dans le temps et l'espace. Il semble qu'il ait connu une première évolution dont la preuve constatée sont les fossiles humains découverts après les plus vieux outils de pierre à partir de 2,6 millions d’années. C'est au cours de ces trois millions d’années que nous sommes devenus humains par un processus ascendant - des pieds à la tête - car  c’est l’ancêtre doué de ses mains et debout qui a précédé le penseur. Les espèces sporadiques se sont tout autant succédées qu’elles ont cohabité de l'Afrique à l'Asie et l'Europe jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une, l'Homo sapiens.

 

 En rétrospective, il apparaît qu'un modèle mental s'est instauré et a évolué au gré de l'ingénuosité humaine, de cause à effet. Le genre humain se caractérise par une longue période de l’enfance qui s'est allongée dans le temps permettant l'apprentissage et l'enseignement des connaissances acquises au fil des générations. Depuis le moment où l'Homo a développé des instincts carnivores, ses outils oldowayens il y a 2,6 millions d'années ont servi à dépecer avant  l'adoption de techniques de fabrication plus sophistiquées, pierres de silex acheuléennes il y a 1,7 millions d'années. Premier omnivore diurne, l'Homo erectus a donné la preuve d'une incroyable endurance pour chasser et migrer vers l’Asie et l’Europe. De cause à effet... le cerveau en ébullition s'est emballé dans une fuite en avant fulgurante. C'est un apport de ressources energétiques nouvelles qui a alimenté l'évolution progressive du genre humain. Son ingénuité a créé les conditions nécessaires lui permettant d'extraire les ressources de son environnement et engager une nouvelle stratégie de vie. Deux détails sont à considérer:  un dimorphisme sexuel impressionnant, comme le montrent les expositions des musées d'histoire naturelle, a toutefois diminué avec le temps passant de 20% à 8% de l'Homo erectus à l'homme moderne tandis qu'un commencement d'expression orale a découlé des transformations avérées du larynx chez l'Homo erectus. Sur les circonstances qui ont entouré la naissance de ce qui constitue aujourd'hui l'outil essentiel de communication de l'homme moderne, à savoir le langage, il y a toutefois en désaccord (The Evolution of the Human Head, p.477-520).

 L'évolution du visage humain, aspect marquant de l'homme, a commencé il y a cinq cent millions d'années avec l'apparition des vertébrés et des traits distinctifs que sont les yeux, la bouche et le nez. Ce faciès, quartier général des sens, devint un peu plus expressif avec les figures poilues des mammifères, pourtant capables de quelques expressions faciales. Des mammifères aux primates, les visages nus montrent un plus grand éventail d'expressions avec six expressions faciales fondamentales et 20 expressions mineures pour l'être humain. Ce sont les multiples muscles faciaux qui donnent vie au visage. Peur, surprise, amour ou peine se lisent sur nos visages au point qu'il devient presque possible de deviner le caractère d'un être humain.
Trois hypothèses ont été retenues pour expliquer ce qui a été le moteur de cette évolution: une meilleure nutrition, le développement d'une ingéniosité nécessaire pour la recherche et la gestion des aliments et l'hypothèse du cerveau social que soutient Adam Wilkins dans le livre Making Faces :The Evolutionary Origins of the Human Face, Harvard University Press, 2017.

Chaque nouvelle découverte apporte son lot d’interrogations nouvelles..

Si la fabrication d’outils par les hominidés a commencé il y a 2,6 millions d’années, il a fallu longtemps pour maîtriser les facultés motrices et cognitives mises en cause et ainsi allier le geste à la pensée. Les premières industries soulignent un processus ayant pour aboutissement la création d’un produit fini et implique l’acte de volition. La volonté, voire velléités, est une manifestation primitive de l’être. Toutes les variations de l’organisme s’expliquent par l’usage et le non-usage, sous la pression de l'environnement, de ce potentiel biologique, moteur ou culturel, confirmant l’intention première de l’être préhistorique. La coordination entre le geste et la pensée implique la capacité innée d’emmagasiner l’information et de la reproduire dans un but utilitaire.

Le cerveau est une éponge qui s’imprègne du fluide de la connaissance. La conscience est sans cesse en évolution du néant à l’infini. Le facteur génétique explique l'architecture crano-faciale, en particulier deux gènes ont été identifiés comme essentiels dans la formation des traits du visage.

Mais c'est ce cerveau social qui m'intrigue davantage aujourd'hui.

Au cœur du paysage sonore aux allures de laboratoire scientifique, quatre paramètres successifs, à présent concomitants, ont marqué la vie sur terre depuis l'apparition des premières cellules à l'avènement  des civilisations: évolution, développement,  apprentissage, influence culturelle. La culture est un phénomène social qui dépend de la façon dont les humains se comportent et agissent les uns envers les autres (Human Head, Harvard University Press, 2011, p.2). Ces quatre caractéristiques découlent naturellement l'une de l'autre jusqu' à former aujourd'hui  un ensemble complexe interdépendant. La vie a pris origine il y a 3.8 milliards d'années environ, mais les circonstances précises qui ont conduit à l'apparition des premières formes de vie sont inconnues. Il est improbable qu'il y eut un commencement clairement défini car l'évolution passe par une kyrielle de boucles cycliques (ibid. p59). Comment un est devenu deux? Si une forme génétique élémentaire a commencé à se reproduire par la coopération et la persistance de ses éléments la composant, chaque changement dans la position des nuages de population correspond à une modification de la composition génétique des espèces. Plus l'espace occupé s'étend, plus les possibilités génétiques se multiplient sur deux échelles de grandeur, l'infiniment petit et l'infiniment grand, du fait de l'adaptation et de l'interaction des éléments qui y résident. Variation, persistance, renforcement, concurrence, coopération, richesse combinatoire et récurrence sont les sept clefs de la vie. Pourquoi parle-t-on de nuages de population? Les êtres tels des nuages flottants se sont dispersés sur la terre sous l'émission et la transformation de la lumière créatrice. C'est le temps qui régit notre vie passée et future. N'est-ce pas la date d'apparition des zébrures sur le corps de l'embryon qui décide de l'apparence du  zèbre ?

De petits groupes d’êtres humains aux regroupements en villages et villes,  en royaumes de plus en plus importants sous un chef puissant, un emblème, caractérisés d’un fétichisme latent. Des luttes entre individus aux combats entre communautés à la création par les vainqueurs de pays-nations.

Ce sont les interactions entre les êtres humains qui aiguisent et développent l'intelligence et par là même contribuent à l'accroissement de la taille du cerveau et à l'élargissement du front. Les yeux se sont rapprochés, le museau a cédé la place au vestige résiduel du nez et la mâchoire s'est rétrécie.D'un groupe au nombre restreint d'individus, une centaine peut-être, parti d'Afrique à la conquête du monde d'abord avec les espèces humaines plus anciennes puis avec les Homo Sapiens au village planétaire où les interactions entre les êtres se multiplient, s'accélèrent et s'intensifient, quel sera le devenir du visage humain?

Quelle est  la prochaine étape ? L’apparition d’un nouvel ordre mondial. La plus grande menace qui pèse sur le devenir de l’humanité est la concentration du savoir entre les mains de privilégiés et la confiscation des connaissances. Ce n’est pas la peur de la connaissance qu’il faut craindre mais la peur du néant dans lequel  les âmes perdues, dépouillées de certitudes plongent. La peur de reconnaître la fragilité de nos valeurs et l’incapacité de certains à accepter le doute. Le compas de la vérité, c’est l’humilité. Si la réalité n’est pas ce qu’elle est ? La question n’est pas « qu’est-ce que c’est » mais comment et pourquoi ces apparences trompeuses ? Par quels subterfuges sommes-nous rendus aveugles ? Quel est ce voile qui masque la réalité de l’existence ?  Ce voile réside dans l’inconscient, dans les neurones et les synapses du cerveau.

S'agissant de l'exploitation par l’être humain de ses capacités innées, l’article sur l’anthropologie psychoanalytique reconnaît la place de l’ouïe dans le cheminement de l’artiste de la préhistoire et comment le jeu des sons a favorisé son adaptation dans le milieu sombre des cavernes. De la pierre taillée à la pierre polie, l’artiste des cavernes fait penser à un animal cavernicole à l'aube de sa conquête du milieu épigé sur la route de son évolution biologique. Mais à l’opposé de cette faune soumise à une évolution régressive, l'homme évolue dans le sens de l’ouverture, preuve de la capacité d’expansion et de complexification de la nature humaine. Nonobstant les technologies et la culture dans laquelle baigne l'homme moderne depuis sa naissance, ne peut-on s'émerveiller de l'ingénuosité des artistes des cavernes peut-être égale, même si différente, à la nôtre ?

Pourtant depuis quelque 20 000 années (12 000 d'après The Evolution of the Human Head), le cerveau se rétrécit.Une thèse pour expliquer cette tendance amorcée est le fait que les hommes vivant en société font face à des circonstances beaucoup plus favorables que l'homme préhistorique, ce qui aurait provoqué la lente diminution de la taille du cerveau. Peut-être serons-nous un jour semblables à des sauropodes aux corps élancés surmontés de longs cous et de petites têtes.

Ce décroissement surprenant,  Richard Wrangham  l’explique autrement : elle est due à la diminution de l’agressivité chez homme.

 

On peut craindre cependant que la tendance se soit une fois de plus renversée depuis les temps coloniaux, selon Richard Jantz. Faut-il alors redouter avec elle, une recrudescence de l'agressivité humaine ? A suivre.

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Déhiscence et Transvaluation

Publié le par Ysia

Dans son ouvrage intitulé De la vérité dans les sciences, Aurélien Barrau nous invite à abandonner les analyses à l’emporte-pièce et la vision caricaturale des choses.

L’étantité (ou étance) des philosophes est-elle à rapprocher de l’ainsité bouddhique ? Cette étantité philosophique peut-elle répondre au gouffre béant où nous entraîne le règne de la philosophie du soupçon ? Qu’est-ce que le domaine de l’ontique ? Un brouillard obscurcit sa vision. Entre réalité et imagination, comment élaborer une voix universelle ?

Il me semble nécessaire de rappeler qu'il importe avant tout d'apprendre à penser, réfléchir et raisonner. C'est bien ce à quoi Benjamin Franklin s'était attelé avant l' âge de 16 ans avec la lecture de deux œuvres fondamentales : : L'essai sur l'entendement humain de John Locke et La logique ou l’art de penser d’Antoine Arnaud et Pierre Nicole (1662). Aurélien Barrau nous met très justement en garde contre la "contamination du savoir par le vouloir".

La science, c’est la capacité de prévoir, d’observer et d’expérimenter. Pourquoi n’est-elle pas le primat de la raison pratique? parce que les scientifiques sont les premiers à reconnaître que « La certitude, en science, n’existe pas ». Comment alors lui accorder au cœur de la société et en politique la place qu’elle mérite ? Si tout est toujours sujet au doute, comment assurer la prééminence des sciences dans une société ? Si « tout peut être remis en cause. Tout doit l’être. Rien n’est acquis. Rien n’est sacré. Rien n’est intouchable », alors comment engager le dialogue avec les sceptiques  et les anti-intellectualistes et combattre le déni de la science ? Les vérités ne sont-elles que

 

Entre une approche théologique du monde et la théorie de la vérité-correspondance à l’émergence d’une vérité logique et pragmatique, la vérité « fixe la ligne de délimitation entre le possible et l’interdit », entre la logique et ce qui définit l’essence de l’être et de l’humanité. Il me semble que l’ambigüité, l’inconfort dans lequel nous place le dilemme de la vérité réside dans la terminologie, dans le vocabulaire, dans la parole même. Le langage ajoute à la confusion. Faut-il insister sur le fait que la montée des eaux et les catastrophes naturelles peuvent porter atteinte à la sécurité nationale des états si certains refusent d'entendre parler de changements climatiques ?

La vérité est sujette aux croyances et aux présupposés. Ces mêmes croyances et présupposés aux formes temporelles qui reviennent inlassablement sur le devant de la scène. Ce sont ces vérités qui sont à l’origine de mondes multiples qui coexistent, se côtoient et parfois s’entrechoquent.

Toute révolution scientifique s’accompagne-t-elle immanquablement d’une redéfinition totale du réel ? (p.31) Imaginons l’effet papillon transposé dans un même corps dans lequel les interactions quantiques entraînent des réactions moléculaires qui, à leur tour, provoquent un mouvement physique. Imaginons alors la terre comme un corps physique unique dans lequel un battement d’ailes soulève l’ouragan. Et imaginons encore l’univers en tant que corps physique unique dont chaque galaxie suscite des réactions en chaîne.A la découverte d’une théorie de gravitation quantique...…. Le débat est ouvert (De la vérité dans les sciences, Aurélien Barrau, pp19-20).

La vérité et le vrai, faut-il les séparer ? Vérité ontologique et vérité logique. La science décrit logiquement le monde mais ne représente pas son en-soi, sa nature propre et véritable. Le problème est bien l’interprétation des faits, constamment remise en cause à chaque révolution. A travers différents prismes, la réalité est la réalité mais sa vision n’est pas la même. L’angle, le point de vue n’est pas le même.

Donc ce n’est pas que tout ce qui est vrai peut être réfuté, c’est que toute vérité est limitée par une autre qu’il reste à découvrir comme un puzzle dont chaque pièce représente une parcelle de vérité.

Publié dans Cheminement

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La révolution cognitive

Publié le par Ysia

Plus de 13 milliards d'années, lorsque la matière et l'énergie sont apparues, avaient-elles pour dessein l'homme d'aujourd'hui? Lorsque les atomes et les molécules sont apparus, avaient-ils pour finalité  les passions humaines? Il y a 4 milliards d'années quand la terre s'est formée et que sont nés les premiers organismes,  était-ce l'empreinte future de l'animal humain sans signification? Ce n'était pas seulement l'union de la matière et de l'énergie mais aussi la symbiose du temps et de l'espace.Déjà il y a 2 millions d'années, l'australopithèque partait à la conquête de l'Afrique du nord, de l'Europe et de l'Asie, qui devinrent le berceau d'espèces distinctes: l'Homo neanderthalensis en Europe, l'Homo erectus en Asie qui vécut 2 millions d'années, record que ne saura égaler l'Homo sapiens dont la disparition est prédite, selon Yuval Noah Harari, dans tout au plus mille ans. Des découvertes en Asie ont permis de dresser le portrait d'espèces aujourd'hui disparues: l'Homo soloensis et l'Homo floresiensis. Les vestiges d'un parent, l'Homo denisova, furent aussi retrouvés en Sibérie en 2010. D'autres espèces humaines continuèrent leur apparition en Afrique : l'Homo rudolfensis et l'Homo ergaster. Tous étaient des hominidés, parents de notre espèce, l' Homo sapiens, dans sa longue histoire évolutive. Il y a 150 000 ans, des êtres physiquement semblables à l'homme vivaient en Afrique de l'est et émigrèrent il y a 70 000 ans vers la péninsule arabique dans leur marche inexorable vers le continent eurasien pour enfin parvenir en Australie il y a 45 000 ans, se mêlant occasionnellement et remplaçant progressivement leurs prédécesseurs humains. La tolérance n'a jamais été le signe distinctif des Homo sapiens. La révolution cognitive s'est produite avec l'avènement de l'Homo sapiens il y a 70 000 ans. Il est à craindre qu'avec elle, la première campagne génocidaire de l'histoire de l'humanité fut lancée, emportant les autres espèces humaines.

Publié dans Génétique

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De la genèse au gène

Publié le par Ysia

Qu'est-ce que l'intervention divine? Faut-il la craindre ou l'appeler de ses voeux? Quand l'homme s'autodétruit, n'y a-t-il plus rien à attendre que la confrontation finale des forces en présence sachant pertinemment que le jugement dernier sera du côté des justes? Les hommes de Dieu furent les premiers à repenser l'histoire du code génétique et à tracer les cartes du monde, faut-il y voir,  à  défaut de la manne divine, l'inspiration divine, le divin étant d'essence spirituelle et non physique?

La sélection naturelle n'est pas à comprendre en termes de préservation mais en termes d'évolution constante. À chaque goulot d'étranglement se forme une variante mieux adaptée à la conjoncture du temps. L'évolution mène t-elle pour autant à la perfection? Y a-t-il une évolution spirituelle humaine ? Adaptation est évolution. Ce sont les opportunités offertes à chacun et les privilèges octroyés à quelques-uns qui créent les différences entre les êtres. Qu'on ne s'y méprenne : Darwin fut le premier à dénoncer l'eugénisme galtonien et à affirmer que le travail et le zèle font la différence entre les êtres encore faut-il qu'ils aient bénéficié des mêmes circonstances.
Comment le gène peut-il expliquer la forme et ses variations, l'évolution et le développement? Quelle somme d'informations contient-il pour lui permettre d'instruire la vie à l'infini? Les variations dépendent de l'environnement . À quelles variations devrons- nous nous attendre avec le changement climatique? À l'intersection de la génétique, de la sélection naturelle ou provoquée par l'homme et de l'évolution, sachant qu'un génotype est la composition génétique d'un organisme et qu'un phénotype représente les attributs et caractéristiques physiques ou biologiques de cet organisme, nous pouvons affirmer les fondements suivants : que le génotype détermine le phénotype, que le génotype et son environnement définit le phénotype, et que le phénotype est le produit non seulement du génotype et de son environnement mais aussi, dans le temps et par ses variations, il prouve être fortuit et la forme qui en résulte incertaine. Qu'est-ce que le facteur "chance" dans la bouche d'un scientifique? Y a t-il une fin en soi? Non, juste la résistance implacable, la réponse irréductible d'un organisme à son environnement. C'est ce qui anime l'évolution. Les variations génétiques sont un réservoir vital pour un organisme et, sans cette profonde diversité génétique, celui-là perdrait sa capacité à évoluer. Ces mutations ne se produisent que par réaction à un environnement particulier. C'est cela l'adaptation. L'isolation conduit à la mort du cygne...
La pauvreté, l'illettrisme, le manque d'hygiène et l'impérétie ne sont pas les preuves absurdes d'une intelligence inférieure mais reflètent l'inégalité des circonstances environnantes auxquelles une société donnée ou un groupe d'individus sont soumis et les marques d'un abus de pouvoir par ceux trop pressés de les dénoncer.

Peut-on décoder le code? Si le gène explique la transmission de l'hérédité, encore faut-il expliquer le développement de l'organisme et sa genèse et comment un organisme naît à partir d'une cellule unique. On s' étonne que certains gènes orchestrent la mort des cellules comme s'ils s'activaient pour réguler voire gouverner la mort qui s'abat en cascade sur les cellules. C'est cela l'apoptose. 

D'un phénomène abstrait transmis de générations en générations se dessine la traduction de l'information génétique.

 Les hommes modernes appelés Homo Sapiens "hommes savants" constituent un groupe jeune et homogène d'environ 200 000 ans comparativement aux prémices de la vie sur la terre qui remonterait selon une étude parue en 2015 à près de 4,1 milliards d'années, jeunesse d'une humanité en proie aux passions pérennes de l'âge de pierre.

Il reste à mieux comprendre les traces néandertaliennes dans l'ADN humaine et si ces gènes plus archaïques retiennent une fonction dans l'organisme de ceux qui en sont porteurs. Une étude de la lignée génétique des groupes de population dans le monde, dirigée en 2008 par Luigi Cavalli-Sforza, Marcus Feldman et Richard Myers de l'Université de Stanford a pu puiser dans la mémoire cellulaire  et conclure que les hommes modernes sont apparus exclusivement dans un espace relativement limité de la terre, dans la région sub-saharienne de l'Afrique et représentent les protagonistes de la première vague de migration des hommes modernes, les Homo Sapiens, il y a moins de 100 000 ans de l'Afrique vers le nord et l'est, au Moyen-Orient, à l'Europe, l'Asie et en Amérique. Ainsi l'homme arriva il y a 75 000 ans environ en Égypte et en Éthiopie puis descendit dans la péninsule yéménite dans son parcours vers l'Asie et l'Europe en plusieurs vagues à la rencontre il y a 60 000 ans des néanderthaliens. On reconnait aujourd'hui que la population la plus ancienne au monde sont les San de l'Afrique du Sud, de la Namibie et du Botswana et les pygmées Mbuti au fin fond de la forêt Ituri du Congo et la plus jeune constitue la dernière des vagues de migration en Amérique du Nord  il y a plus de 12 000 ans venant d'Europe en passant par la péninsule Seward en Alaska et par le détroit du Béring. L'histoire génétique de l'humanité est corroborée par les découvertes archéologiques et les structures linguistiques.

Qu'est-ce l'intelligence ? L'intelligence dans le monde moderne est considérée dans son opposition à la sensibilité. De quoi parle-t-on ? D'intelligense sociale ou affective, d'intelligence intellectuelle ou émotionnelle, d'intelligence mnémonique ou de perception visuospatiale. Le problème avec l'intelligence, c'est qu'on prétend qu'elle est une qualité biologique mesurable et héritable alors qu'elle est fortement déterminée par des priorités culturelles. Ce n'est pas un décodeur du gène. La société tend à présenter comme biologique des marqueurs qui ne sont que culturels. À la diversité biologique s'ajoute  la diversité culturelle qui  exacerbe les différences. Dans l'article du New York Times paru en 2014 du psychologue Jay Belsky sur le "gène de la résilience", suite à l'étude réalisée en Géorgie sur 600 familles noires américaines sous le nom de Strong African American Families project (SAAF), Belsky déclare que certains enfants sont pareils à des orchidées fragiles. Nés avec une sensibilité à fleur de peau, ils seront plus sensibles aux changements de leur environnement. D'autres pareils à du pissenlit sont moins sensibles à leur environnement.

Ce que la famine aux Pays-Bas en 1944 nous a appris est qu'un seul événement peut avoir des conséquences sur la santé de générations successives. La famine aux Pays-Bas a altéré l'expression des gènes comme si le corps était reprogrammé pour sa propre survie. La mémoire épigénétique est réelle mais limitée. Toutefois il faut se demander quel a été l'impact à long terme de l'esclavage sur les populations noires de l'Amérique et des Caraïbes ?Quel a été l'impact de la conquête brutale du nouveau continent sur les générations successives d'Amérindiens? Ainsi est la mémoire génétique, le souvenir ancré dans nos gènes de la souffrance de nos ancêtres. Un message environnemental s'est transformé en un message héritable.

Au fil du temps se renforce tristement l'impact de l'environnement sur la population en général et les individus en particulier. De la mémoire historique à la mémoire cellulaire.

Publié dans Génétique

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