La tentation métaphysique

Publié le par Ysia

Une bataille fait rage entre la conscience et l’inconscient. Le rêve est le flot déferlant de notre imagination involontaire, le débordement de notre imaginaire. L’imagination, trait héréditaire depuis le pléistocène précoce et nos ancêtres Homo erectus, assiste l’acte de réflexion. Si les chercheurs désassemblent les pièces du cerveau pour mieux comprendre son fonctionnement, c’est le rôle du philosophe et la prédilection du poète de s’interroger sur l’inconscient. L’inconscient est l’inspiration de l’artiste. L’imagination marque l’imbrication des informations qui nourrissent le processus cognitif.

Comment nos ancêtres se parlaient-ils à eux-mêmes? Ni les rêves ni l’imagination que sont les moyens d'expression de l’inconscient n’ont attendu le langage pour se manifester. La théorie controversée de Julian Jaynes tirée du livre The Origins of Consciousness in Breakdown of the Bicameral Mind, 1976, invite cependant à un questionnement sur le devenir de la conscience. Imaginons une période avant la conscience, en tant que langage intérieur, lorsqu’une conscience sourde, imagée, animait l’esprit prélinguistique, et imaginons encore l’aube d’une période future dans laquelle la conscience de l’esprit linguistique laisserait la place à une forme nouvelle... un retour en force de l'inconscient?

La conscience, nichée dans l’esprit, est-elle un legs de sagesse ou un legs trompeur de l’évolution des espèces ?

Comment procède-t-elle? A-t-elle besoin de repos pour mieux prendre la mesure des choses? A-t-elle besoin de se replier sur elle-même pour mieux se manifester dans les gestes et les mots, les actes et les intentions ? L'être est affecté d'une propension à la gestation, une disposition naturelle que Darwin aussi portait en lui.

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Legs de sagesse

Publié le par Ysia

Chaque jour offre son lot de découvertes ou l’affirmation d’observations faites au hasard d’un instant.  Dans le froid du matin hivernal, il ne reste plus que la nuée de merles d’Amérique sur les branches du chêne mort pour offrir un doux réconfort. Leur sifflement, comme un murmure de l’âme à l’esprit, est l’énergie de la guérison et me glisse à l’oreille :  « Ne porte plus en toi de blessure intérieure dans ce passage vers la nouvelle année »

 

Parmi les théories développées par les neuroscientifiques  est la théorie de l’information intégrée de Giulio Tononi de l’Université de Wisconsin-Madison qui affirme qu’un système n’est conscient que dans la mesure où les différentes parties qui le composent tendent à agir d’une façon apparemment indivisible et unifiée. J’admets que la théorie n’autorise pas l’octroi d’un niveau de conscience à un groupe d’individus et, a  fortiori, à un amoncellement de grains de sable, mais mon esprit se laisser à imaginer l’effet papillon transposé dans un même corps dans lequel les interactions quantiques entraînent des réactions moléculaires qui, à leur tour, provoquent un mouvement physique. Imaginons la terre comme un corps physique unique dans lequel un battement d’ailes soulève l’ouragan. Et imaginons encore l’univers en tant que corps physique unique dont chaque galaxie suscite des réactions en chaîne...

Mais de quelles parties parle-t-on ? Si le cerveau contient des neurones et les neurones des atomes, ainsi de suite, faut-il parler de conscience à chaque strate du système ? Où réside notre conscience individuelle ? Du microsystème au macrosystème enchevêtrés les uns dans les autres pour ne faire plus qu’Un. C’est l’attention consciente qui détermine lesquels de ces composants du cerveau se mobilisent dans l’exercice de leurs fonctions selon la situation.

Si la conscience d’un système, selon la théorie de l’information intégrée, est tributaire de l’amas d’information collective qui y circule, faut-il en déduire que la toile mondiale, le World Wide Web, est un système conscient ? Peut-on parler de conscience planétaire, de cerveau global de la Terre, de sa noosphère ?

Cette description du monde physique en tant qu’accumulation de strates rappelle la cosmologie bouddhique.

L’espace-temps coupé en tranches, chaque tranche représentant un univers,  chaque parcelle de l’univers contenant le cosmos dans son ensemble, les molécules formant notre corps, les atomes structurant ces molécules provenant du même creuset qui est le noyau de l’univers.

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La boîte de Pandore

Publié le par Ysia

Si le principe anthropique retourne l’affirmation «  je pense donc l’univers existe » dans le sens inverse - c’est-à-dire que l’univers ne peut exister qu’avec l’être humain pour dessein et que des conditions préalables existent dans l’univers qui ont conduit à sa création - alors faut-il en conclure de même pour les abeilles dont l’évolution a dévié de la nôtre il y a 250 millions d’années ? Les abeilles sont-elles une condition préalable de notre existence ou une autre manifestation dans le temps du processus universel ? Le cerveau de l’abeille est doté de tous les éléments constitutifs essentiels dont dispose celui de l’être humain  et si elle reconnaît l’apiculteur, n’est-ce pas le signe du niveau de conscience qui est le sien ? Et d’en conclure que sa vie est tout aussi sacrée que la mienne.

Une autre question se pose: Pourquoi ce corps que j’habite, ce processus physique que je vis, a-t-il besoin d’une conscience? Pourquoi ne peut-il marcher, manger, dormir sans transmettre aucun message intérieur ni ruminer aucune information ?

Et si la matière peut être décrite en termes mathématiques comme une particule et une onde tout à la fois,  ne saurait-on parler d’une onde de conscience qui traverse tous les êtres ?

Avant la conscience, il y avait l’inconscient. Lorsque je rêve, pourquoi les rares mots articulés sont le plus souvent dénués de sens réel ? D’où vient la connaissance de l’inconscient, l’inspiration des rêves ? Ce sont rarement des instructions verbales qu’il y a dans les rêves, plutôt des situations qui laissent une empreinte sur le rêveur. La rareté des mots dans cet état inconscient qu’est le sommeil est l’héritage de nos ancêtres avant le langage. L’être rêvait avant de pouvoir s’exprimer.

Et la mémoire qui enregistre moins des mots parlés ou lus que le contexte d'une situation ou des représentations visuelles, elle aussi a précédé le langage.

Pourtant sans langage, il n’y a pas de dialogue intérieur. Faut-il en conclure que notre voix intérieure est née du langage ? Il reste à différencier le monologue intérieur et les jets d’information qui alimentent le fonctionnement de la conscience.

Au temps du langage gestuel et de la communication par signes, comment nos ancêtres se parlaient-ils à eux-mêmes? Avec la perte du groin animal qui a permis l’adaptation au langage chez l’Homo, a-t-on assisté aux balbutiements de la conscience individuelle?

Mais si l’art a commencé il y a plus de deux millions d'années et si nos ancêtres Homo erectus, habilis, ergaster ... avaient sans doute des pulsions artistiques, alors je ne peux concevoir qu’ils n'aient été animés d’une conscience muette originelle.

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L'esprit quantique

Publié le par Ysia

Si la physique quantique montre comment une particule est  jusqu'à un moment précis une probabilité attendant de se matérialiser, nos pensées, indices de notre conscience, surgissent dans l’esprit suivant un modèle étrangement similaire. La conscience et la physique quantique se reflètent l’une dans l’autre comme dans un miroir.

L'introspection  pareille à une conscience réfléchie mène au sortir de l’ignorance, ce lourd sommeil qui engourdit le bouddha ontologique intérieur.  C'est un effort soutenu pour discipliner l’esprit désorienté dont il s'agit.

Pourra-t-on combler le fossé entre le monde physique et le monde immatériel ? L'univers se décrit en termes fractals, de la structure spirale des galaxies au battement du cœur humain. Le concept désigne un processus décrivant un schéma dans un autre de l’infiniment grand à l’infiniment petit dans une compréhension multidimensionnelle des choses. 

Si nombre de nos actes d’expression les plus intimes ont une nature fractale, se peut-il que notre conscience possède elle aussi un caractère fractal ? L’éveil de la conscience est orchestré par les microtubules dans le cerveau qui ont la capacité d’emmagasiner et de traiter les informations et la mémoire.

Entre le cœur et le cerveau s'est établi un dialogue. Le cœur est le dépositaire de l'âme, le cerveau celui de l'esprit. Alors si le cœur est fractal, la conscience sûrement l’est aussi.

« Et le temps composé de segments fractionnés et qui se poursuit à l’infini est-il fractal lui aussi ? » demande le poète qui visualise les concepts comme d’autres voient défiler les mots devant les yeux.  Dans tout phénomène il y a une part de manifeste et une part de caché.

Et le champ géomagnétique a-t-il une influence sur le siège de l’âme ?  Quel est ce signal vibratoire de basse fréquence  qu’émet la Terre ? Murmure inaudible par l’être humain comme si elle tremblait et dansait sous les faisceaux du Soleil.  Une nouvelle étude a déterminé les fréquences sur lesquelles vibre la Terre, les mêmes qui se cachent sous le fracas des vagues, les sons sourds des fonds de mers.

Les tranches de l’espace-temps sont pareilles aux strates de la Terre. La glace et le bois sont les témoins du temps. Au gré des mouvements tectoniques gronde le magma souterrain qui embrase la croûte terrestre. La conscience transcende toutes les formes de vie.

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L'apprentissage automatique

Publié le par Ysia

Google a partagé avec la NASA son expertise dans le domaine des technologies informatiques d’apprentissage automatique. L’utilisation des algorithmes d’apprentissage automatique est une approche qui relève de l’intelligence artificielle et qui a démontré de nouvelles possibilités d’analyse des données du télescope Kepler.

La NASA a annoncé que grâce à un réseau de neurones artificiels, une huitième planète autour de l’étoile Kepler-90 a été découverte en passant en revue les milliers de données du télescope Kepler. Les huit planètes de ce système sont plus proches de leur étoile puisqu’elles ont toutes été localisées à des distances inférieures à celle qui sépare la Terre du Soleil.

Une autre planète a également été découverte autour de l’étoile Kepler-80.

Publié dans Les deux infinis

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L'ordinateur quantique

Publié le par Ysia

La prochaine menace, dit-on, est l’ordinateur quantique, ces machines qui, en théorie pour le moment, seront beaucoup plus puissantes que les ordinateurs que nous utilisons aujourd’hui. Microsoft et d’autres entreprises numériques aux États-Unis et dans le monde se livrent une concurrence féroce pour créer ces ordinateurs de demain. Avec l’intelligence artificielle et  la réalité augmentée, l’ordinateur quantique fait l’objet d’une course contre la montre. C’est son application dans le domaine de la cryptologie qui inquiète aujourd’hui les gouvernements.

Publié dans Les deux infinis

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La taupe et le papillon

Publié le par Ysia

堯讓天下於許由,曰:「日月出矣,而爝火不息,其於光也,不亦難乎!時雨降矣,而猶浸灌,其於澤也,不亦勞乎!夫子立而天下治,而我猶尸之,吾自視缺然,請致天下。」許由曰:「子治天下,天下既已治也。而我猶代子,吾將為名乎?名者,實之賓也,吾將為賓乎?鷦鷯巢於深林,不過一枝;偃鼠飲河,不過滿腹。歸休乎君!予無所用天下為。

Zhuangzi, 逍遙遊

Si l’on mentionne souvent le rêve du papillon dans l’œuvre Zhuangzi, le passage précédent tiré du chapitre premier  fait allusion à deux autres animaux qui me ramènent à mon quotidien.

 

Un jardin de plantes indigènes offre l’occasion inespérée d’observer le comportement des tamias, des merles d’Amérique, des lapins, des écureuils, des cardinalidés et des troglodytes de Caroline notamment. Serpents, musaraignes ou taupes, buses à queue rousse,  grands corbeaux,  sauterelles,  la nature dans toute sa diversité  s’épanouit et présente les phénomènes les plus extraordinaires comme les Tettigoniidae et la floraison en automne des hamamélis.  La nature rappelle à chacun qu’aucun être humain, individuellement ou collectivement, ne vit en vase clos et que la vie est par essence plurielle.

 
La taupe et le papillon
L'empereur Yao voulait céder son royaume à Xu You. Il lui dit: « Au clair de lune ou sous les rayons du soleil, n’est-ce pas difficile pour une torche qui n’est pas encore éteinte d’illuminer par sa clarté ? Et si une averse tombe, n’est-ce pas gaspiller l’eau que de continuer à irriguer le champ ? Si vous occupiez le trône, l'empire serait bien gouverné, et pourtant c’est moi qui vainement le gouverne. Je reconnais mes propres lacunes, et vous prie de prendre les rênes du pays ». Et Xu You de lui répondre : «Vous régnez sur le royaume, et l'empire est déjà bien gouverné. Est-ce pour me faire un nom que je devrais vous remplacer ? Un nom n'est que le substitut de la réalité, pourquoi me substituerais-je à vous ? Le troglodyte mignon au fond des bois  ne fait son nid que sur une branche. La taupe ne boit l’eau de la rivière que pour remplir sa panse. Allez tranquille ! Je n’ai que faire de votre empire ». 
 
D’après l’histoire naturelle des taupes (Martyn L. Gorman, R. David Stone – 1990), on rapporte en effet qu’une taupe portant une étiquette radio a parcouru plus d’un kilomètre pour trouver un point d'eau et s'y remplir la panse avant de retourner dans son antre. La taupe est un nom vernaculaire qui n’explique pas à quoi l’animal pouvait bien ressembler puisqu’il existe plusieurs espèces de taupes asiatiques.  

 

 Le troglodyte mignon fait penser au troglodyte de Caroline qui fait son nid à moins de deux mètres du sol et qui souvent sautille au raz du sol si bien qu’il évoque par les couleurs de son plumage le tamia.

 

Si j'étais une taupe, je regarderais le papillon avec envie. J'imaginerais dans chaque recoin de mon antre souterrain un prédateur. Les émotions comme la peur sont souvent considérées comme l'héritage de nos ancêtres animaux. La peur est un état émotionnel de la conscience qui dépend d'une série de circuits du système limbique lié aux noyaux amygdaliens. De nombreuses recherches ont prouvé qu’une lésion causée à cette région entrave la capacité des animaux et des êtres humains à réagir aux menaces auxquelles ils sont confrontés.   La définition de ce qu'est la peur est subjective car elle est tributaire de l'expérience individuelle. C’est au fil d’un processus phylogénétique que les circuits défensifs de survie ont appris à détecter les menaces et à y répondre machinalement.

 

Ce sont essentiellement les cortex préfrontal et pariétal qui permettent à l'expérience phénoménale du cortex visuel d’entrer dans le champ cognitif. La conscience existe dans le cadre d’une relation qui s’engage entre, d'une part, le premier ordre de la conscience que sont l’observation et l’anticipation de l’environnement perceptif direct et, d'autre part, l'ordre supérieur de la conscience qui est la conscience du déroulement des processus cognitifs. La double conscience. La rumination du « je pense donc je suis »,  du « je pense donc l’univers existe ».  C'est l'introspection qui conduit à un ordre supérieur de la conscience. Avant la conscience, il y a l'expérience. Il n'y a pas de conscience sans l'expérience de quelque chose. Les circuits sous-corticaux véhiculent les représentations non conscientes qui influent sur la formation de sentiments conscients d'ordre supérieur comme la peur. La conscience s'explique par la mémoire et les représentations sensorielles qui l’animent.

 

Si j'imaginais la rencontre d'une taupe et d'un papillon, le papillon demanderait consterné: comment tu fais pour vivre sous terre? Et la taupe de répondre : comment je fais ? Je ne connais rien d'autre. Je m'en contente. Voilà tout. Vivre dans les airs ou vivre sous terre, est-ce bien différent?

 

Et le papillon de répondre: la différence, c'est la lumière. Baigné par la chaleur du soleil, je me laisse porté par le vent. Et la taupe de rétorquer: l'obscurité oblige à confronter ses peurs. Mes yeux laissent à mes pattes le soin d'explorer et partir à la conquête du centre de la terre.

 

Ma conscience autonoétique qui revit les événements passés et voyage mentalement dans le temps et l’espace se limite-t-elle à ma présente existence ou montre-t-elle les signes du vécu de mes ancêtres voire manifeste-t-elle le lien phylogénétique d’avec tous les êtres ?

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Au-delà du rivage

Publié le par Ysia

Un naïf missionnaire du moyen âge raconte même que, dans un de ses voyages à la recherche du Paradis terrestre, il atteignit l'horizon où le ciel et la Terre se touchent, et qu'il trouva un certain point où ils n'étaient pas soudés, où il passa en pliant les épaules sous le couvercle des cieux....

L'atmosphère : météorologie populaire. Camille Flammarion (1888)

Il y a, à ce jour, plus de 4000 exoplanètes recensées. Parce que les étoiles sont des milliards de fois plus brillantes que les planètes, en observer une est d’autant plus difficile qu’il faut faire preuve de patience pour constater sa révolution autour d’une étoile par le déplacement régulier d’une ombre nettement visible devant elle.  Ce n’est là qu’un des cinq moyens de détection avec la vitesse radiale,  l’imagerie directe, la microlentille gravitationnelle et  l’astrométrie.

La première exoplanète à avoir été découverte en 1995 dans le champ d’une étoile similaire au soleil était 51 Pegasi b. C’est son spectre lumineux qui a été détecté, c’est-à-dire la lumière réfléchie visible de l’étoile.

Les étoiles elles aussi orbitent autour du centre galactique à l’instar du soleil qui orbite autour du centre de la Voie lactée à une vitesse prodigieuse de plus de 800000 km/hr au cours d’une année cosmique de 225 à 250 millions d’années. Le soleil  aurait donc aujourd’hui la même position  sur sa trajectoire elliptique que celle qu’il occupait il y a 225 à 250 millions d’années depuis l’extinction Permien-Trias qui marqua la disparition de 95 % des espèces marines et de 70 % des espèces vivant sur les continents au commencement de la révolution marine mésozoïque du benthos au plancton.

Et les galaxies orbitent-elles aussi autour du centre de l’univers dans une valse éperdue ?

Logiquement, les conditions d’habitabilité doivent être remplies pour que la vie puisse exister sur une planète. On appelle la zone habitable "la zone de Boucles d’or" qui, nous dit l’histoire, choisit méthodiquement le lit, le bol et le fauteuil lui convenant le mieux.  Mais il n’y a pas toujours de planètes autour des étoiles. Et on estime que des planètes semblables à la Terre gravissent autour d’’une étoile sur cinq.

La mission Kepler lancée en 2009 avait été conçue pour explorer la Voie lactée à la recherche d’exoplanètes. La mission Kepler 2 lui succéda et continua son observation de 150 000 étoiles en surveillant les planètes en transit, ce qui constitue à ce jour le meilleur moyen de détecter des exoplanètes comme la superterre Kepler 452b à peu près 60% plus large que la Terre avec une révolution de 385 jours et Kepler 22b, 2,4 fois plus large que la Terre.

Les planètes les plus communes n’existent pas  dans notre système solaire. Non seulement le soleil est une étoile naine de type G, c'est-à-dire une naine jaune, et n’est donc pas aussi répandue que l’étoile naine plus petite de type M,  c'est-à-dire une naine rouge, mais la plupart des étoiles existent dans le cadre de systèmes binaires. En outre avec ses petites planètes telluriques proches et ses géantes gazeuses plus lointaines, dépourvu de planètes plus proches que Mercure, le système solaire est, sur la base des informations à notre disposition, parfaitement atypique, comparativement aux milliers de systèmes exoplanétaires découverts à ce jour. D’une température plus élevée que les naines rouges, notre soleil est cent fois plus actif.

Une biosignature -  un gaz comme le méthane dans l’atmosphère ou une activité tectonique  notamment - est l’indice recherché de la présence possible de la vie. Grâce aux techniques de l’empreinte spectrale et de  la  coronographie,  les missions futures comme TESS lancée le 18 avril 2018,  le télescope James Webb dont le lancement à bord d’une fusée Ariane V depuis la Guyane française a été reporté à 2021 et la mission en chantier de visualisation des exoplanètes habitables (HabEx) seront autant d’étapes dans la recherche de la vie au-delà de notre planète (dates remises à jour le 31 décembre 2018).

Publié dans Les deux infinis

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Philosophie

Publié le par Ysia

Philosophes et physiciens se posent la même question fondamentale : qu’est-ce qui est à la base de la réalité de notre univers ? Selon Steven Weinberg, la fonction d’onde est représentative de la réalité physique, c’est-à-dire que le champ quantique tisse la toile de la réalité de notre univers.

Et le poète de demander : Faut-il comprendre que la chauve-souris par l’écho, le dauphin par le sonar sont mieux à même d’observer la réalité que nous ne le sommes ?

Le cerveau analyse le retour des ondes et permet aux chauves-souris d’obtenir une image mentale du paysage environnant. Le dauphin émet un faisceau d'ondes sonores qui  rebondit contre la cible, revient vers la mâchoire jusqu'à l'oreille interne. De là, les informations sont transmises au cerveau qui les analyse et en élabore une image mentale.

Et le poète de poursuivre :  L’onde musicale qu’émettent les cordes du piano et qui me pousse à la rêverie se rapproche-t-elle des ondes émises à la pleine lune dans la queue magnétosphérique qui déclenchent de longs rêves figurant des émotions refoulées ? Faut-il comprendre que le champ géomagnétique a une influence sur le siège de l’âme ? Et les variations musicales du bruant chanteur sont-elles en harmonie avec ma couronne mentale ?

Comment savoir si la réalité que nous percevons est l’absolue vérité ?La réalité dépend du cerveau de celui qui la perçoit. Nos pensées et nos sentiments sont largement déterminés par les processus qui se déroulent dans notre inconscient, au-delà du domaine de la conscience et à notre insu dans le cadre de structures cognitives que nous ne sommes pas en mesure de contrôler ni même de comprendre.

Sommes-nous responsables de nos actes, pleinement aux commandes  de nos émotions, ou menacent-elles d’enrayer la machine humaine ? Notre quête identitaire est le moteur du véhicule physique.Nos émotions sont des états d’ordre supérieur initialisés dans les circuits du cortex.

L'identité individuelle ou collective, parfois floue souvent confuse, sous-tend les processus cognitifs et affectifs de l’être humain. Notre conscience offre des instants de lucidité dans le brouillard continu de notre inconscience. C’est notre quête identitaire qui colore les processus cognitifs et affectifs et c’est par les cinq facultés cognitives de la conscience  qu’elle se matérialise, répondant, comme par automatisme, à un bref stimulus que capturent les yeux, le nez, les oreilles,  la langue, le corps et l’esprit au contact de la myriade d’objets extérieurs qui composent l'univers dans la limite de nos capacités à les observer.

 La théorie du tout est-elle l’ultime vérité, le graal des physiciens qui apportera la réponse à toutes les questions ? Y-a-t-il une vérité unique ou un ensemble de théories liées les unes aux autres pour expliquer les strates de la réalité de l’univers ?

Ainsi voilà la réalité de la vie : sans percevoir et observer par le biais des facultés sensorielles et cognitives, il ne serait pas possible de faire l’expérience des choses. Je pense, donc l’univers existe ! En faire l’expérience sous-tend l'acte volontaire ou involontaire de différenciation et de catégorisation.

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Etoiles à neutrons

Publié le par Ysia

La mission NICER (Neutron star Interior Composition Explorer) a été lancée le 3 juin dernier. A présent installée à bord de la station spatiale internationale, elle a pour objectif l'étude des étoiles à neutrons, de sonder et mesurer ces objets extrêmement denses.  Si le télescope spatial Hubble nous a permis d’observer ces étoiles en fin de parcours qui connaissent un effondrement gravitationnel  et le télescope à grand champ à rayons gamma (ou LAT) de l’observatoire spatial Fermi  a également réussi à  détecter plus de 200 pulsars  des 2 500 enregistrés à ce jour - ces étoiles à neutrons qui tournent sur elles-mêmes jusqu’à 700 fois par seconde après l’explosion d’étoiles massives -  et observés pour la toute première fois il y a 50 ans, la mission  NICER en mesurant les variations des couleurs apportera une plus grande définition des étoiles à neutrons grâce à la spectroscopie des rayons X et l’instrument SEXTANT (Station Explorer for X-ray Timing and Navigation Technology) qui l’accompagne et étudiera la possibilité de révolutionner la navigation spatiale comme une sorte de système GPS mais qui serait basée sur les signaux pulsars.

Le jeudi 17 août à 130 millions d’années-lumière, la collision de deux étoiles à neutrons,  détectée à la fois par l'intensité de sa lumière, l'onde radio et pour la cinquième fois depuis 2015 l’onde gravitationnelle, a confirmé assurément leur existence. On estime qu'il existe environ 100 000 étoiles à neutrons dans chaque galaxie et que leur observation exemplifie la théorie espace-temps : Les étoiles effectivement sont elles aussi un processus. Dans le cycle de vie des étoiles, les étoiles massives se transforment en supernovas, certaines terminant leur cycle en trous noirs, d’autres en étoiles à neutrons.

À quoi ressemblent-elles?  Elles sont pareilles à deux soleils que l'on compresse en une masse de la taille de l’île new-yorkaise de Manhattan. La question est de savoir si leur noyau qui semble conducteur et fluide est fait ou non de neutrons et comment la matière la plus dense que nous connaissions se comporte. Lancée il y a quatre mois,  il reste à NICER au moins 15 mois pour compléter sa mission.

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