La chimère du bohème
L’absence de preuve n’est pas preuve d’absence. Il ne reste que la foi aveugle ou la confiance raisonnée en l’avenir.
Dans quelle mesure notre expérience quotidienne est-elle influencée par les mécanismes psychiques inconscients ? Comment l’impulsion surgit-elle dans la sphère de la conscience ? C’est au fil d’un processus phylogénétique que les circuits défensifs de survie sont devenus opérationnels. Les fonctions instinctives, reliquat du cerveau reptilien, luttent contre les facultés transcendantes de l’esprit.
Le cerveau prédit, il ne réagit pas. Face à l’observé, l’observant fait ressurgir un message, reflet de sa mémoire biologique ou historique, qui le pousse à un dialogue intérieur. Vulnérable au temps qui passe et aux passions qui la colorent, la mémoire reconstruit la réalité. Quand un souvenir réapparait à la surface, sa narration s’altère avant de sombrer une fois de plus dans le chaos mnémonique du subconscient. Notre réaction face à une situation résulte du souvenir d’expériences passées, gravé dans notre mémoire ou dans notre ADN. Le système mnémonique humain commande à nos facultés réceptrices et émotionnelles notre réponse à l’environnement.
A travers l’écran des mathématiques, l’observant voit l’observé. Les mathématiques sont ancrées dans l’architecture de l’univers dont l’être humain est une expression. Sont-elles un moyen fiable ou un produit de l’imagination ? La fonction d’onde est représentative de la réalité physique. Le champ quantique tisse la toile de l’univers. Si l’univers semble être régi par les mathématiques, c’est parce qu’il est informatique. L'informatique se définit comme la science du traitement rationnel de l'information des données transmises par des systèmes et réseaux formés d’une série d’entités biologiques, physiques, électroniques, … infiniment variées. C’est cela les deux infinis que traversent de multiples niveaux de conscience...
Il y a la conscience de notre système solaire dans lequel Pluton offre un paysage de montagnes de 3 à 4 km de haut et de cratères de glace de 100 km de circonférence qui datent de pas plus de 100 millions d’années.
Il y a la conscience de notre galaxie vieille de 13 milliards d’années, dont la plupart des étoiles qui la composent sont plus anciennes que le soleil. On peut en déduire que, sur les quelques milliards de planètes potentiellement habitables de la voie lactée, si la vie existe, elle a atteint un niveau plus complexe que sur notre planète étant donné qu’elle a eu plus de temps pour évoluer. L'avancement des civilisations se heurte-t-il de manière universelle à un seuil technologique limité par notre propension à l’autodestruction à l’image de l’Homo sapiens sur Terre ? Ne reste-t-il plus sur les sœurs aînées de la Terre que des intelligences artificielles, des superordinateurs laissés à eux-mêmes ou des êtres hybrides qui auront survécu l’annihilation totale des biosphères et qui continueront leur propre évolution vers des formes plus complexes ?
Et puis il y a la conscience de l’univers avec l’étoile de Tabby et la masse de poussière qui crée des fluctuations dans sa luminosité.
Cette conscience de l’univers a permis la mise en train du projet Planet hunters qui dépend de l’enthousiasme de bénévoles pour décrypter les données et de l’ initiative Breakthrough Listen qui passera en revue le million d’étoiles les plus proches du soleil et les cent galaxies les plus rapprochées de la voie lactée à la recherche de signaux radios et optiques.
Plus près de nous, il y a la conscience de la vie microbienne sur Mars ou de la vie sur Titan, un satellite de Saturne, qui ressemble à ce qu’était la Terre il y a 2 milliards d’années c’est-à-dire quand les plantes avaient déjà intégré la capacité de photosynthèse. En l’occurrence sur Titan, les plantes régénèrent le méthane tout comme les plantes régénèrent l’oxygène sur Terre !
Il nous appartient dans notre exploration de l’univers de limiter l’impact de notre empreinte sur les formes de vie naissantes.