porte sur l'inconscient

L'esprit vagabond

Publié le par Ysia

Des affres de la rêverie…

Sur l’arbre phylogénétique perchent le singe, le cheval et le dauphin. Le chantefable ou texte adapté du Vimalakīrti Nirdeśa Sūtra, manuscrit de Dunhuang, emploie l’expression 心猿意馬 qui signifie que l’esprit gesticule comme un singe et s’emballe comme un cheval au galop. Xin, idéogramme fondamental dans la littérature du bouddhisme signifie autant 'esprit' que 'cœur'. La conscience agit comme un dialogue entre le cœur et le cerveau. C’est la pensée visuelle qui stimule les errements de l’esprit.

Les pensées germent et déclenchent des mécanismes émotionnels physiques comme la peur et la peine. Ce processus se fonde sur un inconscient affectif, bagage de l’odyssée individuelle ou collective humaine.

D’une image, le dialogue intérieur naît. C’est le réseau par défaut dans le cerveau qui est actif lors de cette errance mentale. Je ne sais comment qualifier le soi rêveur ni même s’il existe. Mais s’il existe, il semble qu'il soit composite.

Chaque être vivant est l’agglomérat inextricable de matières organiques qui apparaissent dans leur corporéité en suivant des règles immatérielles sous l’emprise des sensations , limitées par les perceptions et dominées par l’acte volitionnel au sein de la conscience .  

Dans le théâtre de la vie, l’être humain est le plus clair du temps une marionnette actionnée au moyen de fils tirés du plus profond de l’inconscient. La pensée comme un dauphin jaillit hors de l’océan de notre inconscient. Elle surgit et replonge dans l’océan de l’oubli. Parfois, elle n’est qu’une vague impression, une idée furtive qui glisse juste au-dessous du seuil de conscience. Tout comme ce dauphin que l’on observe, on peut apprendre à observer le cheminement de nos pensées et expliquer leur raison d’être. Ce sont parfois plusieurs dauphins qui se disputent notre attention. Un à droite, un à gauche et nous voilà plongés dans des tergiversations qui paralysent notre élan de décision. L’intuition est prisonnière de notre pérégrination mentale, de ce processus de régulation émotionnelle qui agite l’esprit.

D’autres ont aussi tenté de décrire le soi. Est-il quadruple ? Est-il quintuple? Est-il multiple?

Comment cette cacophonie se déroule dans notre tête ? La pensée flotte, musarde, et s’égare, pour certains parfois, la moitié du temps. Et c’est là qu’interviennent les trois enseignements de William Osler : il faut apprendre à se concentrer sur son quotidien sans se préoccuper du lendemain, appliquer la règle d’or et cultiver l’équanimité avec courage et humilité car ce que l'avenir me réserve, je ne saurais le dire - et là mon avis diverge de celui de William Osler - ni ne devrais plus m’inquiéter de la mémoire du passé ( Remarques à l'occasion d'un dîner d'adieu à New York (20 mai 1905), publié dans Aequanimitas, et autres adresses (édition de 1910), p. 473).

Il est dit dans le Vimalakīrti Nirdeśa Sūtra:

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La tentation métaphysique

Publié le par Ysia

Une bataille fait rage entre la conscience et l’inconscient. Le rêve est le flot déferlant de notre imagination involontaire, le débordement de notre imaginaire. L’imagination, trait héréditaire depuis le pléistocène précoce et nos ancêtres Homo erectus, assiste l’acte de réflexion. Si les chercheurs désassemblent les pièces du cerveau pour mieux comprendre son fonctionnement, c’est le rôle du philosophe et la prédilection du poète de s’interroger sur l’inconscient. L’inconscient est l’inspiration de l’artiste. L’imagination marque l’imbrication des informations qui nourrissent le processus cognitif.

Comment nos ancêtres se parlaient-ils à eux-mêmes? Ni les rêves ni l’imagination que sont les moyens d'expression de l’inconscient n’ont attendu le langage pour se manifester. La théorie controversée de Julian Jaynes tirée du livre The Origins of Consciousness in Breakdown of the Bicameral Mind, 1976, invite cependant à un questionnement sur le devenir de la conscience. Imaginons une période avant la conscience, en tant que langage intérieur, lorsqu’une conscience sourde, imagée, animait l’esprit prélinguistique, et imaginons encore l’aube d’une période future dans laquelle la conscience de l’esprit linguistique laisserait la place à une forme nouvelle... un retour en force de l'inconscient?

La conscience, nichée dans l’esprit, est-elle un legs de sagesse ou un legs trompeur de l’évolution des espèces ?

Comment procède-t-elle? A-t-elle besoin de repos pour mieux prendre la mesure des choses? A-t-elle besoin de se replier sur elle-même pour mieux se manifester dans les gestes et les mots, les actes et les intentions ? L'être est affecté d'une propension à la gestation, une disposition naturelle que Darwin aussi portait en lui.

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Legs de sagesse

Publié le par Ysia

Chaque jour offre son lot de découvertes ou l’affirmation d’observations faites au hasard d’un instant.  Dans le froid du matin hivernal, il ne reste plus que la nuée de merles d’Amérique sur les branches du chêne mort pour offrir un doux réconfort. Leur sifflement, comme un murmure de l’âme à l’esprit, est l’énergie de la guérison et me glisse à l’oreille :  « Ne porte plus en toi de blessure intérieure dans ce passage vers la nouvelle année »

 

Parmi les théories développées par les neuroscientifiques  est la théorie de l’information intégrée de Giulio Tononi de l’Université de Wisconsin-Madison qui affirme qu’un système n’est conscient que dans la mesure où les différentes parties qui le composent tendent à agir d’une façon apparemment indivisible et unifiée. J’admets que la théorie n’autorise pas l’octroi d’un niveau de conscience à un groupe d’individus et, a  fortiori, à un amoncellement de grains de sable, mais mon esprit se laisser à imaginer l’effet papillon transposé dans un même corps dans lequel les interactions quantiques entraînent des réactions moléculaires qui, à leur tour, provoquent un mouvement physique. Imaginons la terre comme un corps physique unique dans lequel un battement d’ailes soulève l’ouragan. Et imaginons encore l’univers en tant que corps physique unique dont chaque galaxie suscite des réactions en chaîne...

Mais de quelles parties parle-t-on ? Si le cerveau contient des neurones et les neurones des atomes, ainsi de suite, faut-il parler de conscience à chaque strate du système ? Où réside notre conscience individuelle ? Du microsystème au macrosystème enchevêtrés les uns dans les autres pour ne faire plus qu’Un. C’est l’attention consciente qui détermine lesquels de ces composants du cerveau se mobilisent dans l’exercice de leurs fonctions selon la situation.

Si la conscience d’un système, selon la théorie de l’information intégrée, est tributaire de l’amas d’information collective qui y circule, faut-il en déduire que la toile mondiale, le World Wide Web, est un système conscient ? Peut-on parler de conscience planétaire, de cerveau global de la Terre, de sa noosphère ?

Cette description du monde physique en tant qu’accumulation de strates rappelle la cosmologie bouddhique.

L’espace-temps coupé en tranches, chaque tranche représentant un univers,  chaque parcelle de l’univers contenant le cosmos dans son ensemble, les molécules formant notre corps, les atomes structurant ces molécules provenant du même creuset qui est le noyau de l’univers.

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La boîte de Pandore

Publié le par Ysia

Si le principe anthropique retourne l’affirmation «  je pense donc l’univers existe » dans le sens inverse - c’est-à-dire que l’univers ne peut exister qu’avec l’être humain pour dessein et que des conditions préalables existent dans l’univers qui ont conduit à sa création - alors faut-il en conclure de même pour les abeilles dont l’évolution a dévié de la nôtre il y a 250 millions d’années ? Les abeilles sont-elles une condition préalable de notre existence ou une autre manifestation dans le temps du processus universel ? Le cerveau de l’abeille est doté de tous les éléments constitutifs essentiels dont dispose celui de l’être humain  et si elle reconnaît l’apiculteur, n’est-ce pas le signe du niveau de conscience qui est le sien ? Et d’en conclure que sa vie est tout aussi sacrée que la mienne.

Une autre question se pose: Pourquoi ce corps que j’habite, ce processus physique que je vis, a-t-il besoin d’une conscience? Pourquoi ne peut-il marcher, manger, dormir sans transmettre aucun message intérieur ni ruminer aucune information ?

Et si la matière peut être décrite en termes mathématiques comme une particule et une onde tout à la fois,  ne saurait-on parler d’une onde de conscience qui traverse tous les êtres ?

Avant la conscience, il y avait l’inconscient. Lorsque je rêve, pourquoi les rares mots articulés sont le plus souvent dénués de sens réel ? D’où vient la connaissance de l’inconscient, l’inspiration des rêves ? Ce sont rarement des instructions verbales qu’il y a dans les rêves, plutôt des situations qui laissent une empreinte sur le rêveur. La rareté des mots dans cet état inconscient qu’est le sommeil est l’héritage de nos ancêtres avant le langage. L’être rêvait avant de pouvoir s’exprimer.

Et la mémoire qui enregistre moins des mots parlés ou lus que le contexte d'une situation ou des représentations visuelles, elle aussi a précédé le langage.

Pourtant sans langage, il n’y a pas de dialogue intérieur. Faut-il en conclure que notre voix intérieure est née du langage ? Il reste à différencier le monologue intérieur et les jets d’information qui alimentent le fonctionnement de la conscience.

Au temps du langage gestuel et de la communication par signes, comment nos ancêtres se parlaient-ils à eux-mêmes? Avec la perte du groin animal qui a permis l’adaptation au langage chez l’Homo, a-t-on assisté aux balbutiements de la conscience individuelle?

Mais si l’art a commencé il y a plus de deux millions d'années et si nos ancêtres Homo erectus, habilis, ergaster ... avaient sans doute des pulsions artistiques, alors je ne peux concevoir qu’ils n'aient été animés d’une conscience muette originelle.

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L'esprit quantique

Publié le par Ysia

Si la physique quantique montre comment une particule est  jusqu'à un moment précis une probabilité attendant de se matérialiser, nos pensées, indices de notre conscience, surgissent dans l’esprit suivant un modèle étrangement similaire. La conscience et la physique quantique se reflètent l’une dans l’autre comme dans un miroir.

L'introspection  pareille à une conscience réfléchie mène au sortir de l’ignorance, ce lourd sommeil qui engourdit le bouddha ontologique intérieur.  C'est un effort soutenu pour discipliner l’esprit désorienté dont il s'agit.

Pourra-t-on combler le fossé entre le monde physique et le monde immatériel ? L'univers se décrit en termes fractals, de la structure spirale des galaxies au battement du cœur humain. Le concept désigne un processus décrivant un schéma dans un autre de l’infiniment grand à l’infiniment petit dans une compréhension multidimensionnelle des choses. 

Si nombre de nos actes d’expression les plus intimes ont une nature fractale, se peut-il que notre conscience possède elle aussi un caractère fractal ? L’éveil de la conscience est orchestré par les microtubules dans le cerveau qui ont la capacité d’emmagasiner et de traiter les informations et la mémoire.

Entre le cœur et le cerveau s'est établi un dialogue. Le cœur est le dépositaire de l'âme, le cerveau celui de l'esprit. Alors si le cœur est fractal, la conscience sûrement l’est aussi.

« Et le temps composé de segments fractionnés et qui se poursuit à l’infini est-il fractal lui aussi ? » demande le poète qui visualise les concepts comme d’autres voient défiler les mots devant les yeux.  Dans tout phénomène il y a une part de manifeste et une part de caché.

Et le champ géomagnétique a-t-il une influence sur le siège de l’âme ?  Quel est ce signal vibratoire de basse fréquence  qu’émet la Terre ? Murmure inaudible par l’être humain comme si elle tremblait et dansait sous les faisceaux du Soleil.  Une nouvelle étude a déterminé les fréquences sur lesquelles vibre la Terre, les mêmes qui se cachent sous le fracas des vagues, les sons sourds des fonds de mers.

Les tranches de l’espace-temps sont pareilles aux strates de la Terre. La glace et le bois sont les témoins du temps. Au gré des mouvements tectoniques gronde le magma souterrain qui embrase la croûte terrestre. La conscience transcende toutes les formes de vie.

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La taupe et le papillon

Publié le par Ysia

堯讓天下於許由,曰:「日月出矣,而爝火不息,其於光也,不亦難乎!時雨降矣,而猶浸灌,其於澤也,不亦勞乎!夫子立而天下治,而我猶尸之,吾自視缺然,請致天下。」許由曰:「子治天下,天下既已治也。而我猶代子,吾將為名乎?名者,實之賓也,吾將為賓乎?鷦鷯巢於深林,不過一枝;偃鼠飲河,不過滿腹。歸休乎君!予無所用天下為。

Zhuangzi, 逍遙遊

Si l’on mentionne souvent le rêve du papillon dans l’œuvre Zhuangzi, le passage précédent tiré du chapitre premier  fait allusion à deux autres animaux qui me ramènent à mon quotidien.

 

Un jardin de plantes indigènes offre l’occasion inespérée d’observer le comportement des tamias, des merles d’Amérique, des lapins, des écureuils, des cardinalidés et des troglodytes de Caroline notamment. Serpents, musaraignes ou taupes, buses à queue rousse,  grands corbeaux,  sauterelles,  la nature dans toute sa diversité  s’épanouit et présente les phénomènes les plus extraordinaires comme les Tettigoniidae et la floraison en automne des hamamélis.  La nature rappelle à chacun qu’aucun être humain, individuellement ou collectivement, ne vit en vase clos et que la vie est par essence plurielle.

 
La taupe et le papillon
L'empereur Yao voulait céder son royaume à Xu You. Il lui dit: « Au clair de lune ou sous les rayons du soleil, n’est-ce pas difficile pour une torche qui n’est pas encore éteinte d’illuminer par sa clarté ? Et si une averse tombe, n’est-ce pas gaspiller l’eau que de continuer à irriguer le champ ? Si vous occupiez le trône, l'empire serait bien gouverné, et pourtant c’est moi qui vainement le gouverne. Je reconnais mes propres lacunes, et vous prie de prendre les rênes du pays ». Et Xu You de lui répondre : «Vous régnez sur le royaume, et l'empire est déjà bien gouverné. Est-ce pour me faire un nom que je devrais vous remplacer ? Un nom n'est que le substitut de la réalité, pourquoi me substituerais-je à vous ? Le troglodyte mignon au fond des bois  ne fait son nid que sur une branche. La taupe ne boit l’eau de la rivière que pour remplir sa panse. Allez tranquille ! Je n’ai que faire de votre empire ». 
 
D’après l’histoire naturelle des taupes (Martyn L. Gorman, R. David Stone – 1990), on rapporte en effet qu’une taupe portant une étiquette radio a parcouru plus d’un kilomètre pour trouver un point d'eau et s'y remplir la panse avant de retourner dans son antre. La taupe est un nom vernaculaire qui n’explique pas à quoi l’animal pouvait bien ressembler puisqu’il existe plusieurs espèces de taupes asiatiques.  

 

 Le troglodyte mignon fait penser au troglodyte de Caroline qui fait son nid à moins de deux mètres du sol et qui souvent sautille au raz du sol si bien qu’il évoque par les couleurs de son plumage le tamia.

 

Si j'étais une taupe, je regarderais le papillon avec envie. J'imaginerais dans chaque recoin de mon antre souterrain un prédateur. Les émotions comme la peur sont souvent considérées comme l'héritage de nos ancêtres animaux. La peur est un état émotionnel de la conscience qui dépend d'une série de circuits du système limbique lié aux noyaux amygdaliens. De nombreuses recherches ont prouvé qu’une lésion causée à cette région entrave la capacité des animaux et des êtres humains à réagir aux menaces auxquelles ils sont confrontés.   La définition de ce qu'est la peur est subjective car elle est tributaire de l'expérience individuelle. C’est au fil d’un processus phylogénétique que les circuits défensifs de survie ont appris à détecter les menaces et à y répondre machinalement.

 

Ce sont essentiellement les cortex préfrontal et pariétal qui permettent à l'expérience phénoménale du cortex visuel d’entrer dans le champ cognitif. La conscience existe dans le cadre d’une relation qui s’engage entre, d'une part, le premier ordre de la conscience que sont l’observation et l’anticipation de l’environnement perceptif direct et, d'autre part, l'ordre supérieur de la conscience qui est la conscience du déroulement des processus cognitifs. La double conscience. La rumination du « je pense donc je suis »,  du « je pense donc l’univers existe ».  C'est l'introspection qui conduit à un ordre supérieur de la conscience. Avant la conscience, il y a l'expérience. Il n'y a pas de conscience sans l'expérience de quelque chose. Les circuits sous-corticaux véhiculent les représentations non conscientes qui influent sur la formation de sentiments conscients d'ordre supérieur comme la peur. La conscience s'explique par la mémoire et les représentations sensorielles qui l’animent.

 

Si j'imaginais la rencontre d'une taupe et d'un papillon, le papillon demanderait consterné: comment tu fais pour vivre sous terre? Et la taupe de répondre : comment je fais ? Je ne connais rien d'autre. Je m'en contente. Voilà tout. Vivre dans les airs ou vivre sous terre, est-ce bien différent?

 

Et le papillon de répondre: la différence, c'est la lumière. Baigné par la chaleur du soleil, je me laisse porté par le vent. Et la taupe de rétorquer: l'obscurité oblige à confronter ses peurs. Mes yeux laissent à mes pattes le soin d'explorer et partir à la conquête du centre de la terre.

 

Ma conscience autonoétique qui revit les événements passés et voyage mentalement dans le temps et l’espace se limite-t-elle à ma présente existence ou montre-t-elle les signes du vécu de mes ancêtres voire manifeste-t-elle le lien phylogénétique d’avec tous les êtres ?

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Philosophie

Publié le par Ysia

Philosophes et physiciens se posent la même question fondamentale : qu’est-ce qui est à la base de la réalité de notre univers ? Selon Steven Weinberg, la fonction d’onde est représentative de la réalité physique, c’est-à-dire que le champ quantique tisse la toile de la réalité de notre univers.

Et le poète de demander : Faut-il comprendre que la chauve-souris par l’écho, le dauphin par le sonar sont mieux à même d’observer la réalité que nous ne le sommes ?

Le cerveau analyse le retour des ondes et permet aux chauves-souris d’obtenir une image mentale du paysage environnant. Le dauphin émet un faisceau d'ondes sonores qui  rebondit contre la cible, revient vers la mâchoire jusqu'à l'oreille interne. De là, les informations sont transmises au cerveau qui les analyse et en élabore une image mentale.

Et le poète de poursuivre :  L’onde musicale qu’émettent les cordes du piano et qui me pousse à la rêverie se rapproche-t-elle des ondes émises à la pleine lune dans la queue magnétosphérique qui déclenchent de longs rêves figurant des émotions refoulées ? Faut-il comprendre que le champ géomagnétique a une influence sur le siège de l’âme ? Et les variations musicales du bruant chanteur sont-elles en harmonie avec ma couronne mentale ?

Comment savoir si la réalité que nous percevons est l’absolue vérité ?La réalité dépend du cerveau de celui qui la perçoit. Nos pensées et nos sentiments sont largement déterminés par les processus qui se déroulent dans notre inconscient, au-delà du domaine de la conscience et à notre insu dans le cadre de structures cognitives que nous ne sommes pas en mesure de contrôler ni même de comprendre.

Sommes-nous responsables de nos actes, pleinement aux commandes  de nos émotions, ou menacent-elles d’enrayer la machine humaine ? Notre quête identitaire est le moteur du véhicule physique.Nos émotions sont des états d’ordre supérieur initialisés dans les circuits du cortex.

L'identité individuelle ou collective, parfois floue souvent confuse, sous-tend les processus cognitifs et affectifs de l’être humain. Notre conscience offre des instants de lucidité dans le brouillard continu de notre inconscience. C’est notre quête identitaire qui colore les processus cognitifs et affectifs et c’est par les cinq facultés cognitives de la conscience  qu’elle se matérialise, répondant, comme par automatisme, à un bref stimulus que capturent les yeux, le nez, les oreilles,  la langue, le corps et l’esprit au contact de la myriade d’objets extérieurs qui composent l'univers dans la limite de nos capacités à les observer.

 La théorie du tout est-elle l’ultime vérité, le graal des physiciens qui apportera la réponse à toutes les questions ? Y-a-t-il une vérité unique ou un ensemble de théories liées les unes aux autres pour expliquer les strates de la réalité de l’univers ?

Ainsi voilà la réalité de la vie : sans percevoir et observer par le biais des facultés sensorielles et cognitives, il ne serait pas possible de faire l’expérience des choses. Je pense, donc l’univers existe ! En faire l’expérience sous-tend l'acte volontaire ou involontaire de différenciation et de catégorisation.

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Le macaque nègre

Publié le par Ysia

Si les Amérindiens n'ont toujours pas obtenu gain de cause, le macaque Naruto peut quant à lui continuer à sourire. Dans un article paru le 23 avril 2016, j'écrivais qu'un juge avait rejeté une poursuite déposée en son nom, citant le recueil des pratiques en vigeur de l'Office américain du droit d'auteur, en concluant que la loi sur les droits d'auteur n'étend pas sa protection aux animaux. L'affaire a trait aux photos prises en 2011 par un macaque à crête indonésien qui s'était emparé de l'appareil du photographe David John Slater. Une requête d'appel avait été déposée. Il vient d'être décidé que 25% des revenus futurs de la vente des photographies seront versées aux organisations caritatives qui protègent Naruto.

Je pense donc je suis. La conscience est un monologue à la première personne. Ne peut en faire l'expérience que celui qui la vit. Peut-on parler de la conscience du macaque qui se prend en photo? Et le pic à ventre rouge à ma fenêtre n'est- il pas pleinement conscient de creuser une cavité dans le tronc du robinier faux-acacia ?

Problème insoluble...

Comment le cerveau construit-il une expérience consciente?... Nous sommes un univers dans lequel les vibrations d'une matière hautement organique créent la conscience de l'être. L'expérience de la conscience ne suit pas les mêmes règles physiques que celles qui régissent l'univers.

Sommes-nous conscients parce que nous possédons une âme immatérielle?

Porte sur une réalité transcendantale...La signature moléculaire de nos gènes n'est-elle pas la définition même de l'âme immatérielle?

Le cœur bat plus de 100 000 fois par jour, pareil au fonctionnement incessant d'un ordinateur. Il se comporte comme un second cerveau. N'est-il pas le dépositaire de nos émotions? La sensation précède la pensée.

Théorie de l'information intégrée ou de la relation entre le cœur et le cerveau...

Pour moi, la conscience est le dialogue entre le coeur et le cerveau. Le coeur est le dépositaire de l'âme, le cerveau celui de l'esprit. L'âme parle à l'esprit. L'esprit s'adresse à l'âme. Puisque c'est le cœur qui précède le cerveau dans le développement d'un embryon, faut-il en déduire l'existence d'une hiérarchie ou d'un combat sans fin entre des jumeaux?

On a pas assez étudié la relation cœur-cerveau. Mais il me semble que l'on ne peut parler de la conscience sans tenir compte de la jeune discipline de la neurocardiologie.La spécialité qui traite de la relation entre le cerveau et le cœur s'appelle la neurocardiologie. Elle réfère à l'interaction entre les systèmes nerveux et cardiovasculaires. Bien qu'un dialogue dans les deux sens existe entre le cœur et le cerveau, le cœur et le système cardiovasculaire envoient bien plus de signaux en direction du cerveau que ne le fait le cerveau en direction du cœur. La conscience se module au rythme des champs magnétiques du cœur et de l'esprit. C'est dans la recherche d'une synthèse des sciences que se trouve la réponse à ma question : Conscience, qui es-tu?

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L'esprit dans la coquille

Publié le par Ysia

Le temps est le patrimoine intangible de l’humanité, constitué de phases successives depuis le temps passé avec l’apparition des bulles de rayonnement gamma il y a 1 à 3 millions d’années à l’époque des premières espèces du genre Homo, au temps présent avec la disparition au niveau local du chêne blanc,  jusqu’au temps futur avec l’exploration minière des astéroïdes, l’implantation d’un village lunaire multinational et, allons plus loin, le devenir de Saturne dont la dynamique planétaire est en déclin.  

Nul ne sait ce qu’il adviendra lorsque l’effet dynamo qui génère le champ magnétique s’arrêtera mais Saturne pourrait bien ressembler à Mars dont l’atmosphère a quasiment disparu, érodée par les vents solaires.

Le réchauffement climatique sonne le glas de l’environnement  tel que nous l'avons connu. Dans la difficulté de tenir pied face à l’urbanisation, la déforestation, la pollution et aux  changements climatiques causés par l’être humain, les arbres ne sont pas immobiles. Sur le long terme, ils bougent et se déplacent, c’est-à-dire qu’ils disparaissent dans une région pour  prospérer dans une autre.   Les glands du chêne blanc sont des milliers de semences en mouvement.

Ces séquences dans le temps projettent des images dans mon esprit comme si ma mémoire en avait été le témoin.

A la question sommes-nous seuls dans l’univers, la réponse est affirmative dans la limite de nos connaissances actuelles même si 52 exoplanètes potentiellement habitables ont été découvertes à ce jour, compte tenu de la difficulté de constater le niveau d’habitabilité des milliers d’exoplanètes observées et dans l'attente de la mise en activité des futurs télescopes tels que TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) en juin 2018, WFIRST ( Wide Field Infrared Survey Telescope) vers 2025 et du projet d'observatoire astronomique spatial LUVOIR vers 2035 notamment.

On peut comprendre que certains se risquent à croire que l’être humain est la raison d’être de l’univers et défendent le principe anthropique cosmologique. Je pense, donc l’univers existe. Mais l’homme n’est qu’un épisode dans un processus biologique. Il n’est pas une fin en soi.

Dans le prolongement des articles précédents, si les organes bioniques, les puces électroniques greffées dans le cortex et la manipulation génétique visent à transcender notre humanité, alors n’hésitons pas et si l’on peut insuffler à un ordinateur la faculté d’apprentissage,  il serait logiquement possible qu’il apprenne à réfléchir et à développer une conscience. Mais si ce sont de nouveaux outils pour asseoir le pouvoir de quelques-uns, alors non.  L’industrie des technologies de pointe, et les entreprises numériques en particulier, sont idéalistes dans leur conception du futur. Tout en voulant améliorer l’homme de demain ou lui offrir un monde meilleur, elles ont créé chez leurs consommateurs une dépendance – nomophobie, addiction au smartphone, cyberdépendance –  et creusé les inégalités. Cette dépendance dont il est difficile de prendre la mesure est venue s’ajouter à d’autres dépendances. Le cerveau est-il fragilisé par l’internet ? Faut-il craindre l’explosion de l’externalisation de notre mémoire ?

La question fondamentale se pose : Des implants visuels aux implants auditifs et cérébraux, l’évolution de l’homo sapiens ainsi amélioré implique-t-elle la perte de sa naturalité ? Perdre à la fois son humanité et sa relation avec la nature est un risque avec lequel jongle l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Avant de basculer dans cet ordre nouveau, le défi est de savoir ce que signifie d’être humain, de redéfinir notre codépendance avec la nature et de tenter une approche nouvelle que j'ose nommer l’authentique générosité car ce que l’on est au-dedans se reflètera inéluctablement au-dehors.

 

Le découragement s’empare parfois des chercheurs quand ils ne trouvent pas de réponse au-delà des limites de leur quête empirique. La petite anomalie constatée en décembre 2015 par les chercheurs du Grand Collisionneur de hadrons (LHC) ne semble avoir été qu’une fluctuation statistique sur la base des données collectées jusqu’ici. La résonance enregistrée, 750 fois plus lourde qu’un proton, avait résulté de la désintégration d’une particule en deux photons. Si rien n’existe sans que nous l’ayons observé, alors aucun indice convaincant d’une nouvelle physique n’a encore été observé et ne peut remettre en cause le modèle standard de la physique des particules, confirmé depuis la découverte de la structure d’un atome, par les particules élémentaires comme le tauon et les bosons W et Z. 

Au bord du gouffre de leur ignorance,  les chercheurs contemplent de vastes territoires inexplorés. L’observation d’une nouvelle particule contenant deux quarks charmés et un quark up de la famille des baryons, l’expérience ALPHA qui repousse les limites de nos connaissances de l’antimatière grâce au décélérateur d’antiprotons et l'achèvement du tout nouvel accélérateur de particules linéaire Linac 4 qui permettra au LHC d'atteindre une luminosité plus élevée d'ici à 2021 sont autant de signes prometteurs dans la recherche de la physique au-delà du modèle standard. Il reste à voir si d’autres anomalies viendront confirmer les anomalies observées antérieurement.

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Quintessence de poussière

Publié le par Ysia

Si l’on part de la prémisse que l’être humain est un système vivant sous-optimal, le concept de transhumanisme prend toute sa place dans la manière d'envisager le devenir de la vie. Et si l’on reconnaît que la faiblesse de l’homme réside dans la biologie de son corps physique, c’est d'abord un avancement biologique qu'il faut rechercher et le remplacement graduel, partiel ou total du corps physique que certains considèrent.

Si le biocentrisme prône que la biologie est au centre de l'univers, quelle est la place de la technologie dans notre  monde ? Quand on imagine le remplacement des hommes par des machines, je ne peux concevoir celui-là que de façon partielle : des prothèses à la place des membres, un implant dans le cerveau pour une intelligence artificielle au service de la conscience.

Le robot sera-t-il lui aussi un jour doté d’une conscience qui lui permettra de se remettre en question ?  Qu’est-ce que l’intelligence artificielle sans conscience ?  Qu’est-ce que la conscience sans dialogue intérieur ?

Aujourd’hui un fossé sépare ceux qui sont convaincus que le cerveau humain peut être reproduit artificiellement et les autres. Si percevoir c’est ressentir, comment reproduire cet état dans le “cerveau” d’une machine ? Comment une machine peut-elle ressentir? Comment un être humain fait à 65% d’oxygène et un peu de carbone, d’hydrogène, de calcium, de sulfure, de chlore, de cuivre, de fer et de silicium peut-il être simulé dans le corps matériel d’une machine ? Il reste à voir quand nous serons à même de fabriquer des puces cérébrales électroniques et des neuroprothèses. Il semble un défi insurmontable que d’essayer de reproduire comment les milliards de neurones et de connexions dans le cerveau s’organisent de sorte qu’ils produisent un phénomène comme la conscience. Au bout du compte, c’est une énigme biologique dont il s'agit.

Une question se pose: le remplacement des hommes par les machines se fera-t-il à leur insu? Doit-on craindre que ce que nous avons fait subir aux autres espèces, dans notre indifférence, soit le sort qui nous sera, un jour, échu ?

On compte cinq extinctions de masse. La première a eu lieu lors de la période glaciaire ordovicienne il y a 443 millions d’années lorsque 60 à 70% de toutes les espèces, marines majoritairement, ont disparu. La deuxième s’est produite à la fin de la période dévonienne il y a 360 millions d’années lors d’un changement climatique qui annihila 70% des espèces aquatiques, y compris la plupart des coraux. La troisième entre le Permien et le Trias il y a 250 millions d’années lors d’un réchauffement climatique causé par de gigantesques éruptions volcaniques en Sibérie qui extermina 95% des espèces vivantes, y compris les insectes géants et les trilobites. La quatrième du Trias-Jurassique il y a 200 million d’années lorsque les trois quarts des espèces ont disparu une fois encore du fait d’une formidable activité volcanique et enfin la cinquième du Crétacé-Tertiaire il y a 65 millions d’années lorsqu’une énorme météorite s’est abattue sur Terre juste après des éruptions volcaniques titanesques en Inde, ce qui signa l’arrêt de mort des dinosaures et des ammonites. Aujourd'hui, certains affirment que l’homme a provoqué dans son inconscience la sixième vague d’extinction massive, comme le confirme une nouvelle étude sur le rétrécissement de l’aire de répartition de près de la moitié de 177 mammifères entre 1900 and 2015.

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