Qu'est-ce que la conscience ?
D’abord vint l’Inconscient, alors vint la Conscience.
La vie passe le seuil décisif de l'avènement de la pensée par lequel le pouvoir inné de réflexion est mis en œuvre et façonné au fil du temps et au gré des sensibilités. L'art premier des mots et des images relève du rapport initial entre la forme véhiculée par l'image et le contenu articulé par les mots. Qu'est-ce qui a précédé la découverte de l'art? L'image née de la perception visuelle ou le contenu issu du langage intérieur? Mais la conscience illusoire et limitée est fondamentalement fragmentée alors que l'inconscient perdure et s'infiltre dans les crevasses qui fissurent le temps et l'espace. Au-delà des choses tangibles, de quelle étoffe est fait l’univers ?
Et si le simple battement d'ailes du papillon était cause d’une tornade comme si les mondes transversaux sur les deux axes de l’infiniment petit et de l’infiniment grand s'influençaient mutuellement. N'est-il pas avéré qu'une aussi petite surface de l’Afrique que la dépression du Bodélé, fournit,à elle seule, une bonne partie des minéraux nourrissant la forêt amazonienne? Les vents chauds apportent la vie au gré des mouvements tectoniques qui embrasent la croûte terrestre sous l’impulsion du magma souverain.
Y-a-t-il un monde au-delà du nôtre qui ne soit pas à la portée de notre entendement ? Si je parle de conscience dans une symbolique de la pieuvre et de l'univers ou du dauphin ou comme d’autres ont pu le faire si bien de l'effet d’être un papillon ou de celui d’être une chauve-souris (article de Thomas Nagel traduit par Pascal Engel, 1983), est-ce une frontière invisible qui sépare l’un de l’autre et se matérialise en d’apparentes propriétés physiques ? Sur les branches de l'arbre phylogénétique, gage de l'immortalité de la Conscience, perchent la pieuvre, le dauphin, le papillon et la chauve-souris dont la pratique de l’écholocalisation rappelle le rôle de la résonance dans la production de l'art pariétal par les artistes de la préhistoire. C’est dans les grottes et cavernes que les sons ont influencé la psyché de l'homme ancien.
Mon corps fonctionne mécaniquement selon les lois de la nature. Je suis directement responsable des mouvements et actes de mon corps. Par conséquent, je contrôle les mouvements des atomes qui m'habitent. Où s'arrête la mécanique de nos gestes et actions, miroir des rouages de notre cerveau, et où commence la conscience? Sommes-nous de simples automates reproduisant les mêmes comportements et pensées face aux situations présentant de vagues similitudes avec le passé par le fait de réactions gravées dans notre ADN ou dans les premières années de notre enfance?
La conscience n'est plus alors qu'un simple tuteur supervisant l'éducation de la substance vivante que nous sommes (Erwin Schrödinger, What is Life?, Mind and Matter, p.97). Entre
la conscience serait essentiellement "présente" lors de situations nouvelles ou de prises de conscience nouvelles et elle serait absente quand des niveaux de maîtrise ou de maturité sont atteints. La conscience n'est-elle qu'un dialogue à deux voix voire à voix multiples ? Y-a-t-il unité de la conscience à savoir du phénomène sensoriel et et non sensoriel à l'intérieur de l'être? S'il s'agit d'un dialogue ou d'une discussion interne, il est à douter qu'une seule voix existe parce que temporelle et limitée aux circonstances physiques ou environnementales. Le dépositaire de la conscience est matériel et trouve sa source dans la biologie quantique.