A la recherche de sa propre authenticité
I may have used the veil so successfully that I have made my performance believable to myself.
C’est quoi l’authenticité? Suis-je aussi sincère que je veux bien l’admettre? Faire tomber le masque et chercher au fond de soi la sincérité.
Être authentique vis-à-vis de soi et des autres, c’est être à nu sans angoisse ni peur ni doute dans ses relations, dans ses conversations, sa présentation aux autres. Le manque de confiance en soi et le besoin de sécurité sont aux antipodes de l’authenticité.
L’authenticité, c’est de reconnaître le cocon dans lequel on s’est soi-même installé. Cocon ou entrailles telluriques si confortables à l’âme sensible qui rôde dans le dédale de galeries souterraines l’emmenant inexorablement vers d’autres accomplissements, vers d’autres lumières. Cocon humble et ordinaire mais si nécessaire à la transformation de l’être. La vanité, elle, reste en soi, tapie dans le for intérieur.
Quand l’être saint ou pieux, moine ou ermite, effectue une retraite solitaire dans une grotte, c’est son âme qui l’appelle et l’incite à passer à l’étape ultime pour répondre à la question :
« Qui suis-je ? »
http://www.resonanceouvanite.com/article-matiere-et-rayonnement-117683464.html
La vanité sommeille et s’éveille tour à tour, dans un soubresaut, à la faveur d’une rencontre inattendue, face à un échec ou à un refus. Il faut alors reprendre obscurément la voie de l’authenticité.
Si la vie était un art, l’authenticité serait l’œuvre ultime de l’artiste. Résonance ou vanité marque un cheminement, un processus dont le but est l’authenticité. Chaque instant, j’oscille entre les deux dans un équilibre imparfait. L’authenticité est la finalité, l’humilité est la boussole, le compas d’une odyssée à travers le temps et l’espace. Résonance ou vanité n’est pas une sentence mais un questionnement. Combien de vanités, au cours d’une vie, sont piétinées sur la voie de l’authenticité ?
L’authenticité, c’est d’accepter ses propres limites, ses propres lacunes et les étaler sur la place publique.
Mais l’authenticité, c’est aussi d’avouer ce qui nous fait vibrer aussi insensé soit le rêve, contre tous les établis. Les passions sont de celles-là parce qu’elles transcendent une existence ordinaire. Ce ne sont pas des vanités.
…whenever we are awake, something is present to the mind, and what is present, without reference to any compulsion or reason, is feeling.
Que dire de l’authenticité chez l’autre ? J’avoue rechercher avec un œil trop inquisiteur l’authenticité chez l’autre. Le regard est une fenêtre sur l’âme.
Grâce à l’ingéniosité de cinq cliniciens, Steven Bindeman, Ph.D.,Belinda Siew Luan Khong, LLB, Ph.D., Scott. D. Churchill, Ph.D., Edwin L. Hersch, M.D., Doris McIlwain, Ph.D., Louise K.W. Sundararajan, Ph.D., Ed.D., un dialogue surréel s’engage entre Ménard Boss, Sartre, le Bouddha, Heidegger et Carl Jung sur l’authenticité. Le manque d’authenticité dans notre vie quotidienne peut-il se concilier avec notre aptitude innée à être authentique ? En quoi nous oblige l’exigence d’authenticité ?
Sartre : Une vie marquée par un engagement actif dans le monde et envers les autres qui reflète continuellement nos choix contingents et par lequel nous agissons dans la pleine reconnaissance de ces choix tout en prenant la mesure de notre facticité dans la réalité et de notre liberté latente. C’est sans aucun doute le point de départ de notre quête d’authenticité.
Bouddha : Je conçois l’authenticité comme un état dans lequel les êtres sont à même de cultiver une attitude plus ouverte face à ce à quoi ils sont confrontés pour leur permettre d’en faire l’expérience et de répondre aux événements qui se déroulent naturellement sans qu’ils aient besoin de les transformer ni de les justifier. Cela implique un engagement actif avec le monde environnant, non pas du point de vue de l’ego mais par le biais de la compassion et de la sagesse qui accompagnent notre compréhension de l’interconnectivité des choses. Je pense qu’elle est semblable à l’éveil. Je dis souvent avant l’éveil, coupe du bois, puise l’eau. Après l’éveil, coupe du bois, puise l’eau. La différence ne réside pas dans notre activité mais dans l’attitude que nous adoptons par rapport à ce que nous faisons. Je pense que c’est en apprenant à se départir de nos idées préconçues et de nos préjugés par la méditation et l’attention consciente que nous nous engagerons dans le monde avec détermination et dans une approche dépouillée de l’ego.