Univers matériel
L'observatoire spatial Fermi de la NASA lancé le 11 juin 2008 scrute le cosmos grâce à la plus forte forme d’énergie, les rayonnements gamma que sont les particules les plus énergétiques du spectre des radiations électromagnétiques. Il orbite la Terre à une latitude de 565 km, ce qui correspond à une période de 96,5 min. Son instrument principal, le télescope à grand champ à rayons gamma (ou LAT) (Large Area Telescope) détecte les rayons gamma. Il aide à étudier la stabilité et l’évolution des amas globulaires faits de centaines de milliers d’étoiles et fait découvrir, dans ce ballet d’étoiles, les objets qui émettent les rayons gamma comme les pulsars millisecondes, les magnétoiles, les trous noirs et leurs disques d’accrétion ou encore les éruptions solaires sur l’autre face du soleil. Plus fascinant encore la possibilité qu’il puisse détecter ce « truc » mystérieux que l’on nomme la matière noire. Le LAT a capté un même signal au centre de la galaxie voisine Andromède que celui constaté précédemment au centre de la Voie Lactée. S’agit-il de la preuve de l’existence de la matière noire ou une forte concentration de pulsars ? Matière noire, cette substance mystérieuse qui constitue la plus grande partie de l’univers matériel. Et c’est bien son caractère insaisissable qui la rend fascinante. Insaisissable, et pourtant les astronomes en voient ses effets à travers le cosmos, notamment dans la rotation des galaxies.
La vision de l’univers diffère selon que l’observateur le voit à l’œil nu ou au moyen d’un télescope. Depuis 25 ans que la NASA emploie la science des rayonnements gamma, elle n’a pas fini de nous étonner. Au nord et au sud du centre galactique se trouvent deux bulles de rayonnement gamma qui s’étendent sur 25 000 années lumières !!!! Quelle est leur nature et quelle est leur origine ? Elles semblent avoir été le résultat d’une période active, d’un-demi million d’années au plus, du noyau galactique que constituent un trou noir supermassif et un disque d’accrétion produisant des jets de particules. Le fait que ces bulles soient apparues il y a 1 à 3 millions d’années signifie que la Voie Lactée était bien différente au temps de l’Homo Erectus et autres espèces du genre Homo.
Sa contrepartie sur terre, le grand collisionneur de hadrons (Large hadron collider), sonde les constituants élémentaires de la matière et leurs interactions à des échelles incroyablement petites et à des énergies colossales comme le fait le LAT qui étudie les particules cosmiques qui se déplacent à la vitesse de la lumière et produisent des rayonnements gamma lors de leur interaction avec les nuages de gaz interstellaires et lumières stellaires. Physiciens, Astronomes, Astrophysiciens, leurs investigations se complètent.