Concepts
Le problème avec la conscience est notre incapacité, dans l’état actuel de nos connaissances, de pouvoir indubitablement et totalement tester ses propriétés et son champ d’activité en dépit des recherches innovatrices entamées sur plusieurs fronts notamment par Gregory Matloff, Franco Vazza, Francesco Izzo et bien d’autres.
Christopher Tyler affirme que ce que l’on nomme probabilité en mécanique quantique ne concerne pas une situation physique mais un concept opérationnel formé par un esprit conscient, une représentation philosophique distincte d’une énergie physique et qu’en tant que telle elle a la capacité de se manifester dans la réalité sous le regard de celui qui l’observe à moins qu’elle demeure non corroborée et par là même insubstantielle. En tant que telle, elle obéit au principe de superposition des états et de leur effondrement. Toute probabilité est une potentialité dans les faits ou dans la matière déterminée par l’observateur individuel ou par consensus. Si c’est le sens commun qui prime au-delà de la subjectivité individuelle, il ne s’agit pas de la constatation objective d’une conscience individuelle ou collective mais de conventions établies et d’aprioris. Bien que l’acte de conscience se vive individuellement, c’est dans la conscience collective qu’elle puise son ressenti. Il appartient de mesurer objectivement la portée de la conscience individuelle et sa relation avec une hypothétique conscience universelle.
S’il est simple de parler en termes généraux du système unitaire qu’est l’univers, c’est dans les détails, dans la complexité des interactions compartimentées dans une infinité de structures et à des niveaux spatio-temporels illimités que se situe la difficulté de son observation. Le poète se sert de la clarté des mots et du langage des images comme bâton de pèlerin dans sa prise de conscience. L’expansion de l’univers est concomitante à l’accroissement de sa complexité. La complexité des systèmes écologiques et du processus d’évolution des espèces participe de l’entrecroisement de réseaux de communautés d’espèces variées qui tendent à l’instabilité. L’être vivant est lui-même un système hautement structuré qui se maintient et se reproduit par le biais d’une pléthore d’activités visant à l’auto-organisation, propriété innée des systèmes complexes. En 1991, Stuart Kauffman écrivait qu’il n’y avait pas de consensus quant à la définition de la complexité. Pourtant quand on parle d’incompressible complexité, il me semble que c’est du passé dont il s’agit et de la construction évolutive du futur.
Quand on parle de la complexité biologique au bord du chaos, cela signifie que le chaos fait partie intégrante du comportement des systèmes complexes. Entre chaos et antichaos, le processus de complexification engendre des états critiques desquels surgissent des processus de renormalisation caractérisés par des aspects simples et réductifs dans des cadres spatio-temporels en mouvement. Du fait d’un principe d’universalité en mécanique statistique, des systèmes très différents qui partagent certaines caractéristiques fondamentales se comportent de la même façon lorsqu’ils sont proches de la zone critique de transition. La criticalité/criticité auto-organisée caractérise les systèmes complexes, formés de nombreux éléments en interaction, qui évoluent vers le seuil critique. De ces systèmes complexes émerge une dynamique nouvelle qui ne découle pas nécessairement des propriétés de leurs éléments constitutifs. Une conséquence particulièrement importante du point critique est le découplage entre processus micro- et macro-évolutionnaires.