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Qu’est-ce qu’une démocratie véritable?

Publié le par Ysia

 

En 2009, le 17 septembre a été proclamé la journée de la Constitution et de la citoyenneté car c’est ce jour-là en 1787 qu’a été signée la Constitution américaine. S’il faut faire un bilan de sa mise en œuvre, il appartient d’observer les tendances actuelles. L’Amérique se récrie contre l’inaction de ses représentants et la sclérose de la branche législative. Le dernier amendement à avoir été adopté remonte à 1992. Il n’était ni question d’abolition de  l’esclavage ni de droits civiques mais du salaire des membres du Congrès. À ce jour, 56 lois ont été promulguées par le 116ème Congrès depuis janvier 2019. Le nombre des lois, dont beaucoup ne sont que cérémonielles,  s’est vu graduellement baisser ces dernières décennies.  Étant donné l’incapacité du Congrès et du Sénat à faire passer des lois, c’est la branche exécutive qui a pris l’initiative de pallier la paralysie du législatif, mais elle s’est chargée non seulement de faire appliquer les lois mais aussi de les interpréter, ce qui conduit à la remise en cause de ses décisions devant les instances locales, régionales et la Cour suprême et, contribue du coup, au rôle accru du pouvoir judiciaire et à l’élargissement de la compétence de l’ensemble des juridictions. Une démocratie véritable nécessite-t-elle la réforme de la branche législative et l’élection directe et régulière de tous les représentants politiques et juridiques des trois branches du gouvernement?

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A quoi tout cela aura-t-il servi ?

Publié le par Ysia

 

Dignité et Fierté nous animent. L’un des défis pour une personne âgée est d’apprendre à demander et recevoir l’aide des autres. L’indépendance qui marque les habitudes de vie oblige à redouter son déclin. Alors que la vanité pousse à croire en l’existence du soi et de sa propre individualité, le corps ancré dans le temps sent imperceptiblement la vie lui échapper. A 97 ans, le philosophe Herbert Fingarette a fait face, jusqu’au seuil de la mort, à l’énigme de sa vie dans un état de vulnérabilité extrême. Il s'agit de démontrer la dimension collective, communautaire, de la vie dans le cadre d’une évolution transcendante de l’humanité.

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Misère

Publié le par Ysia

Théodore Géricault, Pity the Sorrows of a Poor Old Man! Whose Trembling Limbs Have Borne Him to Your Door, from Various Subjects Drawn from Life and on Stone, also known as the English Series, 1821. Lithograph. Yale University Art Gallery, Gift of Charles Y. Lazarus, B.A. 1936

Théodore Géricault, Pity the Sorrows of a Poor Old Man! Whose Trembling Limbs Have Borne Him to Your Door, from Various Subjects Drawn from Life and on Stone, also known as the English Series, 1821. Lithograph. Yale University Art Gallery, Gift of Charles Y. Lazarus, B.A. 1936

 

Alors que je terminais la rédaction d’un article sur les mille et une façons d’être, j’ai pris le temps de parcourir le livre de l’historienne de l’art Linda Nochlin, intitulé Misère (2018). Les artistes qui contemplent la misère du monde et trop souvent la vivent savent brosser des tableaux poignants et se servent parfois de la satire pour décrire la société rendue insensible. Dans le cadre du vieux débat sur les choix économiques résonnent les paroles d’Eugène Buret :

 

“A côté du grand phénomène de l'accroissement des richesses, il est, chez les nations les plus avancées en civilisation et en richesse, un autre phénomène, bien aussi digne que le premier, d'appeler l'attention des économistes, et qu'ils ont tous plus ou moins négligé ; nous voulons parler du phénomène de la misère. Et cependant l'étude de la misère , s'il est vrai que la misère existe , s'il est vrai surtout qu'elle marche du même pas que la richesse, qu'elle se développe sous l'influence des mêmes causes, qu'elle en soit le contre-poids , la compensation fatale, l'étude de la misère n'est-elle pas une partie intégrante et nécessaire de l'économie politique ou sociale, ou de la physiologie de la société, comme on voudra l'appeler? Nous ne croyons pas faire un jeu de mots en disant, qu'en regard du tableau de la richesse des nations, il faut placer aussi le tableau de la misère des nations” (De la Misère des classes laborieuses en Angleterre et en France : de la nature de la misère, de son existence, de ses effets, de ses causes, et de l'insuffisance des remèdes qu'on lui a opposés jusqu'ici, avec les moyens propres à en affranchir les sociétés, 1840, p.13)

La misère, "...c'est le dénûment, la souffrance et l'humiliation qui résultent de privations forcées, à côté du sentiment d'un bien-être légitime, que l'on voit tout le monde se donner à peu de frais , ou que l'on s'est longtemps donné à soi-même” (ibid. p.112)

“...c'est la pauvreté moralement sentie. Il ne suffit pas que la sensibilité physique soit blessée par la souffrance, pour que nous reconnaissions la présence du fléau : il intéresse dans l'homme quelque chose de plus noble , de plus sensible encore que la peau et la chair ; ses douloureuses atteintes pénètrent jusqu'à l'homme moral. A la différence de la pauvreté qui, comme nous allons le voir, ne frappe souvent que l'homme physique, la misère, et c'est là son caractère constant, frappe l'homme tout entier, dans son âme comme dans son corps. La misère est un phénomène de civilisation; elle suppose dans l'homme l'éveil et même déjà un développement avancé de la conscience”. (ibid., p.113)

 

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Nos petits monstres

Publié le par Ysia

Y-a-t-il une échelle des êtres,  une échelle que l’on est condamné à redescendre si l’on ne s’applique pas à la monter ? "Je souhaite que tous, nous puissions éprouver la joie d’une éducation véritable" écrit Chris Lydgate, "Je souhaite que tous, nous puissions avoir l’occasion d’embraser l’étincelle de l’inspiration..., je souhaite que nous nous souvenions tous que nous sommes, nous aussi,  des œuvres inachevées, des ébauches, des pièces grossières, des chantiers. La différence principale est que certains d’entre nous continuent de l’être plus longtemps que d’autres."

The Monsters We Make, Akim Farrow, 2019, Reed College
The Monsters We Make, Akim Farrow, 2019, Reed College

The Monsters We Make, Akim Farrow, 2019, Reed College

 

A l’issue de quatre années, la thèse de licence vient couronner l’effort des étudiants. Lors de la 105ème cérémonie de remise de diplômes sont révélés les divers sujets sur lesquels les étudiants avaient planché à Reed College, Portland dans l’Etat de l’Oregon.

 

Théatre, danse, musique…

De la muographie  à l’informatisation du langage de la vie.

Du processus de décolonisation de la culture de résistance à une analyse institutionnelle des bureaux de l’enseignement supérieur du Nord-Ouest américain chargés de promouvoir la diversité et l’intégration.

De l’affaire Carpenter contre Murphy relative à la souveraineté du peuple amérindien toujours en instance devant la Cour Suprême dont la décision est attendue pour le mois prochain  aux représentations des peuples indigènes dans les manuels d’histoire américains et la construction des récits historiques.

D’une lecture allégorique des théories du langage à partir de l’œuvre de William Faulkner intitulée Tandis que j’agonise au rôle des dénonciateurs d’abus dans le débat sur les drones américains.

D’une étude relative au bouddhisme, à la nature et vision mystique du moine Huiyuan aux effets de la pollution sur les séquoias géants en milieu urbain.

De la recherche d’exoplanètes dans les données de Kepler à la nature de la tolérance.

 

Nos petits monstres
Nos petits monstres

Une thèse qui étudie le cas de Portland  m’a paru d’actualité au détour de passages répétés à Manhattan, à savoir l’importance d’une gestion et mise en valeur du patrimoine urbain dans un souci d’équité sociale et de développement durable.

 

Sur le campus de Reed College sont exposées quelques sculptures dont trois du même étudiant-artiste. L’une d’elle incarne l’image du Centaure, être rebelle réinventé en butte contre les carcans institutionnels de notre société. Le fait même qu’elle ait été démontée le lendemain de la remise des diplômes confirme la difficulté de lutter contre coutumes et préjugés établis. Le titre de la sculpture d’acier et de résine, qui n’est plus aujourd’hui que du domaine du souvenir, représente tout à la fois l’image vilipendée de l’autre et l’influence pernicieuse des démons de l’Histoire en référence aux statues érigées en mémoire de figures du Sud esclavagiste et sécessioniste.

Nos petits monstres
Nos petits monstres

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Épochè

Publié le par Ysia

 

...j'opère l'épochè phénoménologique qui m'interdit absolument tout jugement portant sur l'existence spatio-temporelle. Par conséquent, toutes les sciences qui se rapportent à ce monde naturel (...) je les mets hors circuit, je ne fais absolument aucun usage de leur validité ; je ne fais mienne aucune des propositions qui y ressortissent, fussent-elles d'une évidence parfaite » (Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique (1913), Gallimard, coll. "Tel", p. 101-103).

 

Lorsqu’un évènement pousse à suspendre tout jugement de réalité,et plonge dans l’incrédulité, que reste-t-il comme certitude? La conscience qui m’habite temporairement prendra refuge sous d’autres formes dans d’autres abris, imprégnée à chaque étape de la vie par la sagesse universelle. Dans la relation entre l’Univers et la conscience s’inscrivent les paroles de Sartre sur la Transcendance de l’ego :

 

Le Monde n’a pas créé le Moi, le Moi n’a pas créé le Monde, ce sont deux objets pour la conscience absolue, impersonnelle, et c’est par elle qu’ils se trouvent reliés. Cette conscience absolue, lorsqu’elle est purifiée du Je, n’a plus rien d’un sujet, ce n’est pas non plus une collection de représentations : elle est tout simplement une condition première et une source absolue d’existence. Et le rapport d’interdépendance qu’elle établit entre le Moi et le Monde suffit pour que le Moi apparaisse comme «en danger» devant le Monde, pour que le Moi (indirectement et par l’intermédiaire des états) tire du Monde tout son contenu (p. 86-87).

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L'éveil de la conscience

Publié le par Ysia

L'éveil de la conscience vacille au détour d’une erreur commise, dans l’ombre d’une illusion, un linceul d’incompréhension. L'éveil de la conscience passe par la traversée de l'abîme fantôme, du gouffre abyssal entre passé et avenir. Par le lâcher prise de chaînes surannées, il jaillit dans un amoncellement de connaissances, dépouillant les non-dits et les vérités cachées. L'éveil de la conscience sourd dans le vide de la Voie et se nourrit d’imagination, de poésie et de fantaisie. La conscience au sortir d’ une crise s'abandonne à elle-même, mise à nue par le passage du temps.  À la conquête des abîmes fantômes, de l'espace entre matière et antimatière, que disent philosophes et poètes?

 

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Le pardon de soi

Publié le par Ysia

La vie n’est pas un fleuve tranquille qui commence en amont et termine dans l'océan de l'outre monde. Elle se perd dans les méandres et crée des lacs fabuleux, des cascades gigantesques et irrigue la terre

La vie n’est pas un fleuve tranquille

 

Au centre de l’espace triangulaire du monde, de la chair et du diable, l’évolution spirituelle est un concept que l’humanité individuellement ou collectivement tend à ignorer. Sur le long fleuve d’une vie, comment devenir un être meilleur que l’on a été envers soi et envers les autres? Comment dépasser ses propres limites tracées par des démons intérieurs ?Résonance ou vanité a été pour moi la traversée d’un océan spirituel. Je n’ai toujours pas amarré mon radeau de fortune sur la rive d'un havre de paix. Avant de pouvoir atteindre l'autre rive, il y a, dit-on, vingt choses difficiles ici-bas. Je m’étonne que le pardon de soi ne soit pas inclus parmi elles. Comment pardonner à soi-même? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que sans se pardonner, comment peut-on pardonner aux autres? Treize mois ont passé. Il me semble aujourd'hui que se pardonner, c'est accepter ce qu'on ne peut changer, y compris soi-même.

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Élection historique

Publié le par Ysia

En ce mois de novembre dédié chaque année depuis 1990 à la célébration de  l’héritage et du patrimoine du peuple amérindien, une étape importante vient d’être franchie.  Parmi plus de cent femmes élues membres du nouveau Congrès, deux Amérindiennes ont remporté une victoire historique mardi dernier. Dans le contexte actuel de suppression de droit de vote des minorités, en particulier des Amérindiens,  et de l’impact de la construction du mur frontalier sur les familles amérindiennes qui vivent des deux côtés,   Deb Haaland de la tribu Laguna représentera pour la première fois l’état du Nouveau-Mexique qui n’accorda la citoyenneté aux Amérindiens qu’en 1924 et le droit de vote qu’en 1948.

Deux Musulmanes ont également remporté une victoire historique avec leur élection au Congrès. En succédant à l’imposante figure noire américaine John Conyers, Rashida Tlaib d’origine palestinienne devient la représentante du 13ème district congressionnel du Michigan, le troisième plus pauvre du pays.

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Le devoir de désobéissance

Publié le par Ysia

Le timide succès remporté dont je parlais dans la première version de cet article paru le 16 juin aura été éphémère. Je rappelle qu'un juge avait statué alors que la licence fédérale autorisant la construction de l’oléoduc d’une rive à l’autre du Missouri juste en amont de la réserve indienne sioux de Standing Rock, qui avait été délivrée à la hâte par la nouvelle administration quelques jours après l’inauguration, viole la loi sur certains points fondamentaux. La cour n’avait cependant pas déterminé s’il fallait en arrêter la construction et avait demandé un complément d’information sur la question et la tenue d’une conférence. Selon la cour fédérale, le Corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis n’a pas pris suffisamment en considération les effets que le déversement de pétrole pourrait avoir sur les droits de chasse et de pêche et la justice environnementale.

L'échec sans appel prononcé hier s'inscrit une fois encore dans la longue bataille juridique qui oppose les Amérindiens au gouvernement fédéral depuis la décision de la Cour suprême de 1823 qui a érigé en loi la doctrine de la découverte par laquelle les Amérindiens ont été privés de leur droit à la terre et au patrimoine et les Européens ont obtenu le droit de les déposséder par leur conquête.

Selon Henry David Thoreau (1817-1862) fervent opposant à la guerre américano-mexicaine (1846-1848) et à l’esclavage qui ne sera aboli qu’après sa mort en 1865, un gouvernement pour lequel la règle de majorité prévaut ne peut avoir pour fondement en toute circonstance la justice pour tous.

Ne peut-on concevoir un gouvernement pour lequel la conscience, collective ou individuelle, et non la majorité décide de la juste cause ? Pourquoi le citoyen devrait-il  abandonner sa conscience au législateur ? Pourquoi alors être doué d’une conscience ? Notre humanité prime sur le devoir d’obéissance. Il n’est pas souhaitable de cultiver le respect de la loi sans entendre l’appel de sa conscience.

Les élections sont un jeu de hasard. On joue à la roulette russe avec le destin d’une nation. Chacun laisse son vote à la merci d’une majorité sans se préoccuper  de savoir si au bout du compte le bon droit, la vérité, la raison l’emporteront. Les élections ne sont plus alors qu’un expédient, un opportunisme politique. Voter pour le bon droit ne devient plus qu’un vœu pieux. Mais  la sagesse ne saurait laisser le bon droit à la merci du sort.

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Monarque

Publié le par Ysia

Monarque
Monarque

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