Une dimension nouvelle
La captivité est un état terrible pour toute espèce intelligente et consciente d'elle-même. Quelle illusion ce serait que de croire le contraire! Ainsi s'est exprimé le juge Segal en juillet 2012 lors d'un procès mettant en cause le mauvais traitement des éléphants au zoo municipal de Los Angeles. S'agissant de l'humanité des non-humains, la conscience de soi et la conscience du passé et du futur sont les traits préalables de la personne en tant qu'entité individuelle. Singes, dophins, baleines et perroquets, que sont-ils? Peut-on leur réfuter sous le prétexte de l'absence de communication entre espèces la valeur de personne et ses propres besoins ? Sommes-nous prêts à dire que le droit de disposer de son corps ou habeas corpus va tant pour l'être humain que pour l'animal ? S'ils ne peuvent se défaire de leur statut de propriété, il revient à l'être humain la responsabilité morale de pourvoir à leur bien-être et de contribuer à leur bonheur, encore faut-il le définir car un bonheur sans liberté est par essence limité. L'avenir décidera de la reconnaissance pour les non-humains de leur personne juridique et de leurs droits qu'il incombe de définir et de respecter car est-il bien raisonable de tenir pour propriété des êtres dont il est scientifiquement prouvé qu'ils sont capable d'éprouver des émotions?
Est-ce la conscience qui a précédé l’homme ou l’homme qui a précédé la conscience ? DACU, le dernier ancêtre commun universel, celui de l'homme et de la fourmi, il y a quelque deux milliards quatre cent millions d’années, est une étape décisive sur le chemin de l’humanité. De l’évolution intentionnelle à l’évolution accidentelle, comment définir cet élan vital ? Pourquoi ce saut des Origines à la vie ?
Il nous appartient au fil des siècles de revaloriser la sensibilité, d'étendre notre cercle de compassion de nos proches aux autres, de notre lieu natal au pays, de notre race aux êtres humains, des arbres à la planète. Biophilie…