Le bouddhisme à l’heure de la science
Dans la correspondance entre le moine Huiyuan et le traducteur Kumarajiva, tirée du manuscrit sur le Sens profond du Grand Vehicule Dasheng dayi zhang 大乘大義章 (extrait du Taishō sous le titre 鳩摩羅什法師大義, T 1856), il est dit : Ceux doués de forme physique ont deux attributs : la forme physique et le toucher. Les cnidaires, telles les anémones de mer et les méduses, ne sont-ils pas de ceux-là ? Ceux doués de facultés tactiles ont un attribut, celui du toucher. Le vent n’est-il pas de ceux-là ? Mais qu’est-ce qu’un arbre ? Peut-il sentir mon étreinte ? Peut-il communiquer ?
La terre regorge de phénomènes odorants, tangibles, physiques et gustuels. L’eau que l’on peut goûter est physique et palpable. Si l’eau était odorante, elle aurait l’odeur de la terre. Un instrument en or véritable, quand la pluie tombe du ciel, ne dégage aucun parfum. Le feu est tangible. S’il a une odeur, c’est celle du bois. Comment le sais-je ? Le feu prend à partir de la pierre blanche de silex qui n’a pas d’odeur. Le vent cependant est capable de toucher, de caresser sans pour autant avoir de forme physique. Les êtres non physiques n'existent pas actuellement, notamment l’image dans le miroir, le reflet de la lune sur l’eau. Si cette image ou ce reflet avaient une existence physique, ils seraient tangibles, mais ils ne le sont pas.
Ainsi s'opère la loi de l'evanescente transformation.