L'émotion du temps

Publié le par Ysia

L’écriture est un mystère qui se nourrit des sons, des émotions, des éclairs de lumière, que le temps sans cesse remet en question. Il y a des rêves qui s’entassent sur d’autres rêves si bien qu’on ne sait plus où est la réalité. Le cœur de l’Univers recèle l’émotion du temps qui se propage dans l’espace, glisse sur les ondes gravitationnelles, dévorant sur son passage les gravitons. Elle est trahie par l’éruption des taches solaires et quand elle communique des arcs-en-ciel de lumière aux nébuleuses et filaments,  aux océans de terre, d’eau et aux êtres sensibles. L’ontologie de l’Univers se manifeste dans le flot de la conscience engorgée par l’émotion du temps qui grandit, secoue les grains de poussière au frottement des rayons cosmiques, qui se fragmentent, se coagulent et se transforment sous les effets de la lumière. L’émotion du temps est partout et nulle part à la fois. Elle se cache dans l’obscurité de l’énergie sombre, est contenue dans les formes géométriques des objets célestes et réapparaît dans des transferts d’énergie. Elle se donne le vertige à force de tourner sur elle-même comme la roue d’un char et roule sans fin emportant avec elle le char de l’Univers. Elle se débat à l’intérieur du film transparent réflecteur qui enveloppe l’Univers, emprisonnée sur la surface du miroir aux formes fantômes et aux feux follets. L’émotion du temps laisse un lourd sentiment de perte sur le cœur de l’Univers. Il n’y a plus que les piailleries des oiseaux qui assourdissent mes matinées. Le bruant à gorge blanche migrateur, lui, s’en est allé. Qu’importe! Il y a toujours le colibri à gorge rubis qui reviendra bientôt savourer le nectar des lobélies et l’an prochain quand je pourrai retourner au bord du ruisseau au pied des trois abris de pierre à Glenstone pour entendre l’Univers respirer.

Publié dans Cheminement

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