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Résonance

Publié le par Ysia

Tanzanian figure

Tanzanian figure

 

Je me demande si on peut échapper à son destin. Mais de quoi suis-je la résonance ? Est-ce de ma nature véritable ? Qu’est-ce qui existe et perdure dans l’identité de mon être ? Un écho du passé, une image fractale d’ordre et de chaos. En moi résonne le Spleen de Baudelaire.

 

De la résonance des sons à la résonance des mots, Iegor Reznikoff avait discuté de la place privilégiée du phénomène de  résonance dans la production de l'art pariétal. L'importante capacité crânienne, rappelait Daniel E. Lieberman, prédispose l'Homo sapiens à percevoir les sons graves. Les basses fréquences résonnent au plus profond de l’être. Résonance et sensibilité vont de pair.

 

On dit que le dauphin perçoit des sons d'une fréquence 8 à 10 fois supérieur au seuil auditif humain. C'est leur résonance, autrement dit le retour d'écho, qu'il perçoit. Et si entre les êtres et les  choses visibles et invisibles, il n’y avait qu’un miroir sur lequel se reflétaient les sons de l’Univers.  

 

Et si les rêves n’étaient que des résonances de l’imaginaire à l’inconscient, une extension de nous-mêmes de la même façon que les instruments de mesure dont nous nous servons dans la conquête de l’espace en sont eux aussi ?  

 

J’imagine les vibrations que produisent les sons à l’intérieur des êtres, l’écho du son universel qui ouvre le champ des consciences. De la résonance individuelle à la résonance collective, de la fréquence du microcosme à celle du macrocosme, des microconsciences aux macroconsciences,  entités, petites et grandes, résonnent-elles à l’unisson ? 


 

Two african birds

Two african birds

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Fleurs indigènes du printemps

Publié le par Ysia

Comment renverser la tendance de milliers d'années durant lesquelles l'être humain ne voit de beauté que dans une nature cultivée c'est-à-dire civilisée ? Un gazon obstinément arrosé malgré la sécheresse, des plantes et arbres non indigènes plantés en hâte pour le regard ou par convenance sans considération pour les conséquences à plus ou moins long terme.

Sur l'importance des plantes indigènes

Spiderwort, Geranium
Spiderwort, Geranium

Spiderwort, Geranium

Blue flag iris, Trillium
Blue flag iris, Trillium

Blue flag iris, Trillium

Serviceberry, Eastern Red Columbine
Serviceberry, Eastern Red Columbine

Serviceberry, Eastern Red Columbine

Ninebark, Green-and-gold
Ninebark, Green-and-gold

Ninebark, Green-and-gold

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Désolation

Publié le par Ysia

Désolation

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L'émotion du temps

Publié le par Ysia

L’écriture est un mystère qui se nourrit des sons, des émotions, des éclairs de lumière, que le temps sans cesse remet en question. Il y a des rêves qui s’entassent sur d’autres rêves si bien qu’on ne sait plus où est la réalité.

 

Le cœur de l’Univers recèle l’émotion du temps qui se propage dans l’espace, glisse sur les ondes gravitationnelles, dévorant sur son passage les gravitons. Elle est trahie par l’éruption des taches solaires et quand elle communique des arcs-en-ciel de lumière aux nébuleuses et filaments,  aux océans de terre, d’eau et aux êtres sensibles.

 

L’ontologie de l’Univers se manifeste dans le flot de la conscience engorgée par l’émotion du temps qui grandit, secoue les grains de poussière au frottement des rayons cosmiques, qui se fragmentent, se coagulent et se transforment sous les effets de la lumière

 

L’émotion du temps est partout et nulle part à la fois. Elle se cache dans l’obscurité de l’énergie sombre, est contenue dans les formes géométriques des objets célestes et réapparaît dans des transferts d’énergie. Elle se donne le vertige à force de tourner sur elle-même comme la roue d’un char et roule sans fin emportant avec elle le char de l’Univers. Elle se débat à l’intérieur du film transparent réflecteur qui enveloppe l’Univers, emprisonnée sur la surface du miroir aux formes fantômes et aux feux follets.

 

 

L’émotion du temps laisse un lourd sentiment de perte sur le cœur de l’Univers. Il n’y a plus que les piailleries des oiseaux qui assourdissent mes matinées. Le bruant à gorge blanche migrateur, lui, s’en est allé.

 

Qu’importe! Il y a toujours le colibri à gorge rubis qui reviendra bientôt savourer le nectar des lobélies et l’an prochain quand je pourrai retourner au bord du ruisseau au pied des trois abris de pierre à Glenstone pour entendre l’Univers respirer.

Nébuleuse du Cône

Nébuleuse du Cône

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Le sort de l'humanité revisité

Publié le par Ysia

Eastern Red Columbine

Eastern Red Columbine

Au cœur de la prison cosmique évolue la Terre autour du Soleil, peuplée de milliards d’êtres et de leur moi intérieur. A chaque instant, le moi s’agite et se déguise sous un habit social ou conceptuel, primitif ou narratif, autobiographique ou écologique. Le soi individuel est intrinsèquement lié au corps, peu importe les masques qu’il porte en société, avec l’autre ou avec lui-même dans l’espace-temps, emprisonné. Je ne suis pas sûre qu’il faille étiqueter le soi. Ce que je sais, c’est que, dissocié de mon être profond, mon moi rationnel apparaît tour à tour avec mon moi émotionnel dans une valse étourdissante et rarement avec mon moi spirituel qui recherche en arrière-plan les fils d’une vérité que mes mains ne peuvent rattraper jusqu’au bout du chemin…

Prélude dans la prison cosmique

Geranium

Geranium

Ce que je crois, c' est que dans ce débridement du réseau informatique se trouve un nouveau siècle des lumières, un éveil au monde et aux autres, la gestation des grandes inventions futures, une tout autre forme d'énergie qui pourrait révolutionner le monde. Mais il est trop tôt pour le dire. Le présent recèle les germes d’un bouleversement futur.

Le sort de l'humanité

Serviceberry

Serviceberry

Le bouddhisme définit trois sortes de peurs :

La première se fonde sur la haine. La crainte de perdre un bien matériel est cause de haine.
La seconde est la réaction à une crise morale.
La troisième est la conscience de notre évanescence dont la vieillesse, la maladie et la mort ne sont que les manifestations.

Le délire contemporain

Larkspur

Larkspur

S'agissant de la place prépondérante de la science dans notre société moderne, elle est avant tout le produit des hommes. Placée dans de mauvaises mains, elle devient fallacieuse. Placée dans de bonnes mains et elle devient sapience. Arrogance et ignorance brouillent notre connaissance des choses et jettent un voile obscur sur la science.

Science

Le sort de l'humanité revisité

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Dhruvi Acharya

Publié le par Ysia

 

Un article dans Le Monde Diplomatique m’a fait découvrir la très talentueuse artiste indienne Dhruvi Acharya.

 

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Clair-Obscur

Publié le par Ysia

Violette

Violette

Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur;

L'isolement, Alphonse de Lamartine

 

Pour les réalistes, une particule devient “une sorte de singularité au sein d'un phénomène ondulatoire étendu, le tout ne formant qu'une seule réalité physique. Le mouvement de la singularité étant lié à l'évolution du phénomène ondulatoire dont elle était le centre se trouverait dépendre de toutes les circonstances que ce phénomène ondulatoire rencontrerait dans sa propagation dans l'espace” (De Broglie ). Aux faces complémentaires de la réalité se substitue la toute-puissance du principe de localité. 

 

Existe-t-il une réalité physique indépendante de l'observateur? Il faut entendre par là une réalité objective. Dire que tout existe en tant que potentialités néglige le fait qu'il y ait différents degrés de probabilité calculés en fonction du contexte. 

 

L’ouvrage paru l’an dernier de Lee Smolin, Einstein’s Unfinished Revolution, décrit les savants Heisenberg et Bohr comme les champions d’un idéalisme scientifique. Dans le même discours cité plus haut, De Broglie l’explique comme suit:

 

 

M. Bohr, qui est l'un des plus grands savants de notre époque, mais qui est un peu le Rembrandt de la Physique contemporaine, car il manifeste parfois un certain goût pour le «clair obscur», a dit des corpuscules qu'ils sont «unsharply defined individuals within finite space-time limits». Quant à l'onde, elle perd aussi, plus totalement encore que le corpuscule, sa signification physique ancienne : elle n'est plus qu'une représentation de probabilités (un élément de prévision, dit M. Destouches) dépendant des connaissances acquises par celui qui l'emploie. Elle est personnelle et subjective comme le sont les répartitions de probabilité et, comme elles, elle se modifie brusquement quand l'utilisateur acquiert de nouvelles informations : c'est là ce que M. Heisenberg a appelé la «réduction du paquet d'ondes par la mesure», réduction qui suffirait à elle seule à démontrer le caractère non physique de l'onde Psi. 

 

Entre idéalisme et réalisme où se cache la vérité?

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Annulation du 28ème Festival annuel du film sur l'environnement

Publié le par Ysia

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La grenouille poète

Publié le par Ysia

Michael Heizer, Compression Line, Glenstone

Michael Heizer, Compression Line, Glenstone

 

Je suis allée assister à un débat littéraire sur le livre  Vigil: Hong Kong on the Brink de Jeff Wasserstrom et en suis sortie avec, dans l'esprit, l'allégorie de la grenouille qui représente, pour moi, le niveau d’accoutumance aux dangers auxquels fait face l'humanité dans son ensemble, notre acceptation de la misère humaine. Chaque grenouille, suivant ses dispositions individuelles, fait face à plusieurs choix: elle peut continuer à ignorer la situation ambiante, protester ou s’échapper physiquement ou mentalement pour philosopher sur la nature de l’eau.  Il nous appartient de revaloriser la sensibilité et d'étendre notre cercle de compassion de tous les êtres à la planète.

Andy Goldsworthy, Boulder, Glenstone

Andy Goldsworthy, Boulder, Glenstone

 

S’il faut se confronter à la misère du monde, alors si on parle de Hong Kong, il faut aussi parler du Xinjiang. Si on parle de l'Irak, il faut aussi parler du Yémen. Si on parle de la Somalie, il faut aussi parler de la République centrafricaine. Si on parle de la République démocratique du Congo, il faut aussi mentionner le Sud du Soudan. Et si on parle de l'Afghanistan, il faut parler de la crise des opioïdes et de l'augmentation des taux de suicide parmi les militaires. Et pourquoi ne pas parler non plus des sans-abri ?

Glenstone

Glenstone

 

Mais la grenouille qui médite sur la nature de l’eau préfère la poésie. L’Univers, croit-elle, est une poésie et l'humanité, une forêt de cerveaux ambulants. Elle préfère étancher sa soif aux fontaines du passé, à celles que l’on croit taries parce que devenues souterraines, retranchées dans l’inconscient de l’humanité. Entre les paroles d’Utpaladeva et les mots de Miguel de Unamuno, elle reprend juste pour un bref instant son dialogue intérieur.

In the back of my mind, Marble, 2017

In the back of my mind, Marble, 2017

Il y a tant à dire sur la nécessité de mettre en lumière et de développer les idées de ceux qui nous ont précédé, sur le fait que nombre de concepts ont été énoncés au cours des siècles et d'autres reformulés et que les idées sont des graines que l’on se transmet les uns les autres et que l’on puise au fond de chaque être, comme l’eau d’un puits. Mais les idées, comme des rayons cosmiques, portent en elles la quintessence de leur devenir: elles ne forment pas de ligne droite. Elles se heurtent à d’autres formes de pensée et s’entremêlent pour en créer de nouvelles. 

 

 

Entraîné dans les flots de la conscience, l’être se retourne inexorablement vers l’amont dans l'espoir de garder en mémoire l’empreinte de l’Univers. Je trouve vérité dans le fait que la conscience, affublée des oripeaux de l’existence humaine, n’est qu’un « éclair entre deux éternités de ténèbres »*(p.19) entre ce qui n’est plus et ce qui sera, entre l’abysse fantôme et le monde de matière car elle n’est en apparence qu’une fragile étincelle mais, en réalité, je crois que mon tout dernier souffle de vie, emporté par le vent vers les ondes cosmiques, rejoindra ceux qui m'ont précédé dans la ronde incessante de l'Univers.

 

Du sentiment tragique de la vie au sentiment tragique de l’isolement de la conscience individuelle, est-ce l'Univers qui est une série infinie de structures auto-organisées ou la Conscience qui se structure et se déstructure indéfiniment? Ainsi l’avait écrit Miguel de Unamuno que « la conscience de l’Univers est composée par intégration des consciences des parties qui forment l’Univers et que même si elle se structure et se déstructure, elle n’est pas distincte des consciences qui la composent » * (p.183), que c’est bien  « la Conscience du tout qui s’efforce de devenir conscience de chaque partie »* ( p.282), et c'est d'elle que tient chaque conscience partielle.

 

La conscience, au rythme de l’évolution et par le jeu de mutations génétiques, s’exprime à travers tous les êtres. Comme une lame de fond, elle s’engouffre dans l’être, récepteur d’émissions, qui y répond. Ce qui les sépare est la capacité inhérente à chacun de la véhiculer.

 

On pourra me reprocher de commettre l’erreur de projeter la conscience dans l’Univers, ce que Miguel explique par le fait que l’être sensible ne saurait se résigner à être seul dans l’Univers et qu’il souhaite « sauver sa subjectivité vitale ou passionnelle en rendant tout l’Univers vivant, personnel, et animé » *(p.174). Mais si la conscience n’est que le fruit de l’imagination de l'être sensible, faut-il dès lors accepter que l’Histoire n'est qu’une « fatidique procession de fantômes allant du néant au néant» ? * (p.54).

 

Il n’y a pas d’essence strictement individuelle. La conscience a pour attribut sa mémoire cellulaire. La conscience universelle, archive du passé en nous recelée, se dérobe sous les éboulis du temps. Comment appréhender une conscience infinie? D'où est née l’apparente division des consciences? Et comment la dépasser?

 

Je trouve par ailleurs particulièrement frappant la métaphore du diamant, que l’on trouve notamment dans les œuvres bouddhiques.  Et si ce dont parlait le Sûtra du diamant était la Conscience dont l’absence de demeure est la Substance et la subtile réalité son Usage ? Miguel écrit: «si ce diamant est au même titre que ma conscience, idée ou esprit - dès lors que tout est bien, ou que tout est esprit - on ne voit pas pourquoi le diamant ne devrait pas persister éternellement puisque ce devrait être le cas pour ma conscience, du simple fait qu’elle serait idée ou esprit»* (p.105).

Dans l’Univers existentiel, il y a la montagne de l’ego.
A l’intérieur de la montagne de l’ego, il y a la mine des passions.
Dans la mine des passions, il y a le joyau de la nature bouddhique.
Au cœur du joyau de la nature bouddhique, il y a l’orfèvre de sagesse.
Que l’orfèvre de sagesse perce la montagne de l’ego et découvre la mine des passions.
Par la fonte du minerai sous le feu de son illumination, il verra le diamant de la nature bouddhique qui brillera par la pureté de son éclat.

Préface du commentaire sur le Vajracchedikâ Sûtra

 

* Miguel DE UNAMUNO, DU SENTIMENT TRAGIQUE DE LA VIE chez les hommes et chez les peuples (1913) et quelques textes inédits. Traduction de l'espagnol (castillan), édition numérique, index et notes par Olivier Gaiffe 

Glenstone

Glenstone

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Films indépendants

Publié le par Ysia

 

 

Lors d’un apprentissage de soudure, j’ai eu le plaisir de rencontrer le producteur de films indépendants Michael Ford, membre de l’Association des forgerons du Potomac, un personnage attachant au parcours captivant,  dont l’American Folklife Center de la Bibliothèque du Congrès a acquis la collection de films et de photographies ayant trait au Nord du Mississippi. Il m’a fait découvrir des perles documentaires comme Return to Belaye réalisé par Amy Flannery.

 

Cette rencontre impromptue m’a conforté d'autant plus dans mon appréciation des films indépendants et des festivals dont la raison d’être est de mieux les faire connaître. Si vous vous trouvez à Paris, un festival du film ethnographique s’y tient également. Ce sera en avril au Théâtre Lepic.

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