cheminement
The Art of Burning Man
/https%3A%2F%2Fs3.amazonaws.com%2Fassets.saam.media%2Ffiles%2Fstyles%2Fmax_2600x2600%2Fs3%2Fimages%2F2018-02%2Ffoldhaus_shrumenlumen.jpg%3Fitok%3D_tZKxDGF)
No Spectators: The Art of Burning Man
No Spectators: The Art of Burning Man brings the large-scale work from this annual desert gathering to the nation's capital for the first time.
26ème Festival du film d’environnement
Environmental Film Festival in the Nation's Capital
DCEFF is the world's premier Environmental Film Festival. Each March in Washington DC, we present 100+ films to audiences of more than 30,000.
Le plus important festival mondial du film d’environnement se déroule chaque année au mois de mars à Washington.
Des pêcheurs d'un quartier pauvre de San Domingo aux rives du Rhône…
De l’art de se cramponner à sa propre humanité
L’être humain est libre de choisir s’il veut vivre comme s’il était seul sur une île ou se confronter à l’inconnu. L’éléphant qui s’enfonce toujours plus profondément dans le désert ou la forêt pour échapper aux hommes allant jusqu’à dissimuler ses défenses dans les broussailles est-il un être sensible ? Le fait qu’il reste pendant des jours au chevet de la carcasse d’un membre de sa famille lui donne-t-il le titre d’être sensible ? Et l’être humain qui rationalise l’évanescence des choses et des êtres pour mieux les ignorer manque-t-il d’humanité ?
Il y a 500 ans, le voile se levait. L’invention de l’imprimerie favorisait sur le long terme la diffusion d’idées nouvelles. Pour la première fois en 1576, Thomas Diggers représentait la perspective copernicienne d’un espace infini et William Gilbert tentait en 1651 la description de systèmes multiples. Nicolas Bion publiait en 1699 l’Usage des globes célestes et terrestres et des sphères et Bernard Le Bovier de Fontenelle osait imaginer en 1686 que les étoiles étaient autant de soleils dont chacun éclaire un monde.
Quelle est donc cette folie ? reprit-elle. Hélas ! répliquai-je, je suis bien fâché qu’il faille vous l’avouer, je me suis mis dans la tête que chaque étoile pourroit bien être un monde. Je ne jurerois pourtant pas que cela fût vrai, mais je le tiens pour vrai, parce qu’il me fait plaisir à croire. C’est une idée qui me plaît, et qui s’est placée dans mon esprit d’une manière riante. Selon moi, il n’y a pas jusqu’aux vérités auxquelles l’agrément ne soit nécessaire. …
…la Terre pouvoit être une planète, et les planètes autant de terres, et toutes les étoiles autant de soleils qui éclairoient des mondes… Toute la philosophie, lui dis-je, n’est fondée que sur deux choses, sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais ; car si vous aviez les yeux meilleurs, que vous ne les avez, vous verriez bien si les étoiles sont des soleils qui éclairent autant de mondes, ou si elles n’en sont pas ; et si d’un autre côté vous étiez moins curieuse, vous ne vous soucieriez pas de le savoir, ce qui reviendroit au même ; mais on veut savoir plus qu’on ne voit, c’est là la difficulté.
La sphère armillaire, objet astronomique tridimensionnel, nous donnait une idée de ce qu’est notre place dans l’univers et d’autres ensembles mécaniques mobiles, les planétaires, offraient un gros plan sur notre système solaire.
Le cerveau a évolué de sorte qu’il s’autorise à méditer sur lui-même. Les branches des arbres à la fin de l’hiver rappellent les axones qui se déroulent créant à chaque embranchement un potentiel de sensations et de sentiments. Des gènes au mystère de leur expression.
Imaginer l'extraordinaire, c’est vouloir rendre ordinaire tous les possibles. Savants et artistes écrivent un guide de voyage pour l’humanité afin qu’elle franchisse les frontières ultimes de la conscience et l’univers. Êtres libres et sensibles, ils l’invitent à s’interroger.
Le cerveau est une planète étrange. La planète est un cerveau étrange.
Isaac Frost en 1845 dessinait le système newtonien de l’univers et Chesney Bonnestell, le père de l’illustration spatiale moderne, imaginait les premiers mondes inexplorés.
Dans un mouvement qui rappelle l’avènement de l’imprimerie il y a 500 ans, les moyens virtuels favorisent aujourd’hui la diffusion des idées, germes d’un bouleversement futur...
Invocations
/https%3A%2F%2Fafrica.si.edu%2Fwp-content%2Fuploads%2FINV_Severance_Still_01-840x473.jpg)
The Smithsonian National Museum of African Art is the first institution to acquire the deeply personal and visually mesmerizing video projections Invocation: The Severance of Ties (2015) and ...
https://africa.si.edu/exhibitions/current-exhibitions/jim-chuchus-invocations/
Official website of Jim Chuchu - visual artist and filmmaker from Nairobi, Kenya.
Anita Kunz
Ombres
On a tant parlé aux actualités récemment du retrait des monuments qui sont pour certains l’aveu de souffrances et d’une immense détresse subie et qui pour d'autres sont l’incarnation de la gloire et de l’héroïsme. Nous sommes tous confrontés à une réalité peut-être latente à laquelle nous n'avons pas réfléchi. Fort de ma propre expérience, comment puis-je aborder ce débat et y contribuer de manière rationnelle et sensible?
Dans l'allégorie de la caverne, nous avons une situation imaginaire dans laquelle des prisonniers sont enchaînés à vie face à un mur dans l'incapacité de tourner leur regard ailleurs que devant eux. Ils ne voient que des ombres danser sur le mur, projetées par des marionnettistes lors de processions qui défilent devant un feu, créant une fausse image de la réalité. Un prisonnier est libéré et s'aventure à l'extérieur de la caverne. Il est aveuglé par la lumière du soleil mais s'y habitue et prend conscience du monde réel et du monde illusoire de la caverne. Il y retourne pour dire aux prisonniers la vérité sur la réalité de la vie mais il est à présent incapable de voir dans l'obscurité et les autres pensent que son excursion à l'extérieur de la caverne a nui à sa santé. Effrayés, ils s'insurgent contre ceux qui tenteraient de les libérer.
Le 12 août 1944, dans la localité de Sant'Anna di Stazzema située dans la zone montagneuse de la Toscane, 560 villageois, dont 130 enfants, des femmes et des personnes âgées en majorité, ont été tués, les corps brûlés, le troupeau massacré et les maisons incendiées par les troupes allemandes de la seizième division de la branche militaire SS commandée par Anton Galler. En descendant dans la vallée, les soldats nazis ont fait quelques prisonniers comme mon grand-père Gino. Il a été déporté à Dachau, le premier camp de concentration nazi. À la fin de la guerre, il a été l'un de ceux qui ont eu la chance de pouvoir rentrer chez eux. Mais il n'était plus le même. Bien qu'il n'en ait jamais parlé, nous sommes tous hantés par les images d'horreur qu’il portait en lui. Si l'Allemagne avait gagné la guerre et que l'Italie avait été annexée, des monuments à la gloire d'Hitler auraient probablement été érigés dans chaque ville. Je n'ai pas connu la guerre ni n'ai connu l'enfer de Dachau mais j'ai vu les ombres horrifiques au fond du regard de mon grand-père. Vivant dans une société démocratique libre, je m'oppose catégoriquement aujourd'hui à toute image glorifiant Hitler ou à tout monument aux SS. Le site commémoratif du camp de concentration de Dachau est ouvert au public pour garder vivante la mémoire du passé et pour que jamais la réalité de ces faits ne devienne une zone d’ombre.
Doués d'une intelligence précaire - étant donné la multitude de questions qui restent non résolues sur notre univers - nous roulons et déroulons sans cesse les couches d'ombres et de réalités. En Italie, nous avons grandi avec la figure héroïque de Christophe Colomb: il a eu la préscience de se lancer au-delà des ombres dans la réalité d’une terre ronde. Depuis, j'ai vécu et travaillé en Amérique du Sud et m’y suis fait des amis parmi les autochtones. J'ai plus appris sur la période coloniale grâce aux écrits de Bartolomé de las Casas qui fit la chronique des atrocités perpétrées par les colons au nom du Christianisme et suis témoin encore maintenant des souffrances endurées aux mains des conquistadors espagnols dont le peuple porte les cicatrices. J'ai dû réexaminer mes propres croyances et aujourd'hui quand je vois une statue de Christophe Colomb, je vois l'homme qui n'avait pas peur de se risquer au bout du monde mais je vois aussi la destruction de grandes civilisations ainsi que l'esclavage, la torture et la mort de millions d'indigènes.
En outre, certains pensent que les statues de Martin Luther King Jr. sont une offense à la communauté LGBT parce qu'on dit qu’il s’opposait aux droits des homosexuels. Bien qu’il soit l’un de mes héros incontestés de tous les temps, je dois respecter l’avis de certains de mes amis les plus chers qui ont trouvé ensemble le bonheur dans le processus démocratique qui leur a donné le droit de déterminer leur destin et de décider de leur identité, comme tout couple qui s’aime le mérite.
Notre connaissance est faite d’ombres et de réalités. Il nous faut, me semble-t-il, apprendre à discerner les unes et les autres, se risquer à sortir de notre zone de confort et remettre chaque situation d’ombre ou chaque réalité dans leur contexte donné afin que notre conscience collective puisse évoluer. (trad. par Ysia)
L'allégorie de la caverne
Maintenant, repris-je, représente-toi de la façon que voici l'état de notre nature relativement à l'instruction et à l'ignorance. Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu'ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête; la lumière leur vient d'un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux, et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles.
Je vois cela, dit-il.
Figure-toi maintenant le long de ce petit mur des hommes portant des objets de toute sorte, qui dépassent le mur, et des statuettes d'hommes et d'animaux, en pierre, en bois, et en toute espèce de matière; naturellement, parmi ces porteurs, les uns parlent et les autres se taisent.
Voilà, s'écria-t-il, un étrange tableau et d'étranges prisonniers.
Ils nous ressemblent, répondis-je; et d'abord, penses-tu que dans une telle situation ils aient jamais vu autre chose d'eux-mêmes et de leurs voisins que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face?
Et comment? observa-t-il, s'ils sont forcés de rester la tête immobile durant toute leur vie?
Et pour les objets qui défilent, n'en est-il pas de même?
Sans contredit.
Si donc ils pouvaient s'entretenir ensemble, ne penses-tu pas qu'ils prendraient pour des objets réels les ombres qu'ils verraient ?
Il y a nécessité.
Et si la paroi du fond de la prison avait un écho, chaque fois que l'un des porteurs parlerait, croiraient-ils entendre autre chose que l'ombre qui passerait devant eux?
Non, par Zeus, dit-il.
Assurément, repris-je, de tels hommes n'attribueront de réalité qu'aux ombres des objets fabriqués.
C'est de toute nécessité.
Considère maintenant ce qui leur arrivera naturellement si on les délivre de leurs chaînes et qu'on les guérisse de leur ignorance. Qu'on détache l'un de ces prisonniers, qu'on le force à se dresser immédiatement, à tourner le cou, à marcher, à lever les yeux vers la lumière : en faisant tous ces mouvements il souffrira, et l'éblouissement l'empêchera de distinguer ces objets dont tout à l'heure il voyait les ombres. Que crois-tu donc qu'il répondra si quelqu'un lui vient dire qu'il n'a vu jusqu'alors que de vains fantômes, mais qu'à présent, plus près de la réalité et tourné vers des objets plus réels, il voit plus juste? si, enfin, en lui montrant chacune des choses qui passent, on l'oblige, à force de questions, à dire ce que c'est? Ne penses-tu pas qu'il sera embarrassé, et que les ombres qu'il voyait tout à l'heure lui paraîtront plus vraies que les objets qu'on lui montre maintenant?
Beaucoup plus vraies, reconnut-il.
Et si on le force à regarder la lumière elle-même, ses yeux n'en seront-ils pas blessés? n'en fuira-t-il pas la vue pour retourner aux choses qu'il peut regarder, et ne croira-t-il pas que ces dernières sont réellement plus distinctes que celles qu'on lui montre?
Assurément.
Et si, repris-je, on l'arrache de sa caverne par force, qu'on lui fasse gravir la montée rude et escarpée, et qu'on ne le lâche pas avant de l'avoir traîné jusqu'à la lumière du soleil, ne souffrira-t-il pas vivement, et ne se plaindra-t-il pas de ces violences? Et lorsqu'il sera parvenu à la lumière pourra-t-il, les yeux tout éblouis par son éclat, distinguer une seule des choses que maintenant nous appelons vraies?
Il ne le pourra pas, répondit-il; du moins dès l'abord.
Il aura, je pense, besoin d'habitude pour voir les objets de la région supérieure. D'abord ce seront les ombres qu'il distinguera le plus facilement, puis les images des hommes et des autres objets qui se reflètent dans les eaux, ensuite les objets eux-mêmes. Après cela, il pourra, affrontant la clarté des astres et de la lune, contempler plus facilement pendant la nuit les corps célestes et le ciel lui-même, que pendant le jour le soleil et sa lumière.
Sans doute.
À la fin, j'imagine, ce sera le soleil - non ses vaines images réfléchies dans les eaux ou en quelque autre endroit - mais le soleil lui-même à sa vraie place, qu'il pourra voir et contempler tel qu'il est.
Nécessairement, dit-il.
Après cela il en viendra à conclure au sujet du soleil, que c'est lui qui fait les saisons et les années, qui gouverne tout dans le monde visible, et qui, d'une certaine manière, est la cause de tout ce qu'il voyait avec ses compagnons dans la caverne.
Evidemment, c'est à cette conclusion qu'il arrivera.
Or donc, se souvenant de sa première demeure, de la sagesse que l'on y professe, et de ceux qui y furent ses compagnons de captivité, ne crois-tu pas qu'il se réjouira du changement et plaindra ces derniers?
Si, certes.
Et s'ils se décernaient alors entre eux honneurs et louanges, s'ils avaient des récompenses pour celui qui saisissait de l'oeil le plus vif le passage des ombres, qui se rappelait le mieux celles qui avaient coutume de venir les premières ou les dernières, ou de marcher ensemble, et qui par là était le plus habile à deviner leur apparition, penses-tu que notre homme fût jaloux de ces distinctions, et qu'il portât envie à ceux qui, parmi les prisonniers, sont honorés et puissants? Ou bien, comme le héros d'Homère, ne préférera-t-il pas mille fois n'être qu'un valet de charrue, au service d'un pauvre laboureur, et souffrir tout au monde plutôt que de revenir à ses anciennes illusions et de vivre comme il vivait?
Je suis de ton avis, dit-il; il préférera tout souffrir plutôt que de vivre de cette façon-là.
Imagine encore que cet homme redescende dans la caverne et aille s'asseoir à son ancienne place : n'aura-t-il pas les yeux aveuglés par les ténèbres en venant brusquement du plein soleil?
Assurément si, dit-il.
Et s'il lui faut entrer de nouveau en compétition, pour juger ces ombres, avec les prisonniers qui n'ont point quitté leurs chaînes, dans le moment où sa vue est encore confuse et avant que ses yeux se soient remis (or l'accoutumance à l'obscurité demandera un temps assez long), n'apprêtera-t-il pas à rire à ses dépens, et ne diront-ils pas qu'étant allé là-haut il en est revenu avec la vue ruinée, de sorte que ce n'est même pas la peine d'essayer d'y monter? Et si quelqu'un tente de les délier et de les conduire en haut, et qu'ils le puissent tenir en leurs mains et tuer, ne le tueront-ils pas?
Sans aucun doute, répondit-il.