art et mysticisme
Résonance spirituelle
La créativité est un état d’esprit qui se nourrit de lui-même et de son environnement. La créativité, c’est comprendre intuitivement les règles symboliques. C’est porter son attention en-dehors de soi sur l’inattendu, l’inconnu, le mystère. C'est se perdre soi-même pour que surgisse sa voix intérieure en laissant venir l’inspiration. La voie invisible, la voix inaudible de l’Inconscient. Continuer sans l’ombre d’un doute juste par passion ou obstination et laisser un brin de folie s’infiltrer dans sa vie.
Comme du papier buvard, les traits se profilent, se creusent et s’animent. Le visage, porte de l’esprit, est l’arène d’observation par les yeux, les narines et les oreilles mais aussi de communication par la bouche. Déterminer un ordre de priorité entre les concepts fondamentaux de la réalité -- espace, temps, gravité et énergie -- revient à se demander ce qui a précédé : la bouche, le nez, les yeux ou les oreilles.
Entre des statues privées d’yeux comme si les yeux n’étaient pas primordiaux, et des motifs d’yeux décoratifs autour desquels dansent des fioritures abstraites, des lignes ondulées qui s’apprêtent à voler, comme si les yeux avaient besoin de voyager pour partir à la conquête de l’Univers, j’hésite.
Il y a six cent millions d'années avant le présent, une créature en forme de ver, quelques millimètres de long ou plus large, nageait ou rampait au fond des mers, avec des embryons d'yeux et dotée d'un système nerveux. C’était l’ancêtre commun des humains et des céphalopodes dans le vaste océan des origines. Aux premières heures de la vie - la période cambrienne - , des embryons d'yeux sont nés les yeux composés des insectes et nos yeux caméras. L'évolution du visage humain commença il y a cinq cent millions d'années avec l'apparition des vertébrés. Bouche, nez, yeux et oreilles -- qui ne sont que l’apparence extérieure d’une oreille interne -- sont les outils dont nous disposons dans nos échanges avec l’Univers.
Un concours de circonstances a fait que je suis tombée sur le livre de Laird Scranton ayant trait à la cosmologie ancienne chinoise dans lequel il note que le mot ki dans la culture Dogon, qui signifie “inverser, renverser, retourner” est la racine du term cosmologique kikinu, qui fait réfèrence à une structure en forme de nez ou de tente (^). Incidemment, dans l’art décoratif ancien chinois, la représentation du V droit ou inversé très présente, notamment sur l'espace frontal ou pour tracer le nez, ferait référence au qi 气, énergie vitale ou souffle que le nez, partie saillante du visage, permet de véhiculer. Le mot Esprit vient par ailleurs du latin Spiritus (Souffle).
Ce n’est pas dans l’espace que je veux voyager mais dans le temps pour retourner aux souvenirs enfouis d’une source universelle de tous les mystères.
Francisco de Zurbarán
Retour sur Francisco de Zurbarán baptisé en ce jour de l’année 1598.
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Extase mystique - Résonance ou vanité
Extase: Terme de la vie mystique. Élévation extraordinaire de l'esprit, dans la contemplation des choses divines, qui détache une personne des objets sensibles jusqu'à rompre la communication d...
http://www.resonanceouvanite.com/article-passion-72821775.html
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Ténébrisme - Résonance ou vanité
Ce que tu cherches, c'est une grande chose, une chose souveraine, toute proche de la divinité, c'est d'être inébranlable ; c'est cette assiette stable de l'âme, appelée en grec euthymia... et ...
http://www.resonanceouvanite.com/article-tenebrisme-73623174.html
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Vanité des vanités, tout est vanité - Résonance ou vanité
Catherine vient de catha, qui signifie universel, et de ruina, ruine, comme si on disait ruine universelle : en effet, dans elle, l'édifice du diable fut entièrement ruiné: savoir: l'orgueil, pa...
http://www.resonanceouvanite.com/article-vanite-des-vanites-tout-est-vanite-73169800.html
Saint Jérôme
Si tu te replies dans l'étude, tu échapperas complètement au dégoût de la vie; tu ne souhaiteras pas l'arrivée de la nuit par ennui du jour; tu ne seras ni importun à toi-même ni inutile aux autres; tu t'attireras bien des amis, et les meilleurs se presseront chez toi. Même obscure, la vertu ne reste jamais cachée; elle donne des signes de son existence; tous ceux qui en sont dignes sauront la reconnaître à ses traces.
Pétrie dans l’argile du temps et de l’espace, j’avance avec le sentiment qu’un épais rideau tombe sur l’empreinte de mes pas. Aujourd’hui les circonstances m’ont amené pourtant à revisiter des articles confinés dans un recoin de ma mémoire sur l’art et le mysticisme, sur ces personnages aux rides symboliques qu’ils soient le sujet des peintures des moines japonais Fūgai Ekun et Hakuin Ekaku ou des peintres de l’Occident, tels que Saint-Jérôme par Léonard de Vinci ou encore Marie l'Egyptienne par José de Ribera:
une femme d'un certain âge presque asexuée, à corps perdu dans sa dévotion. Elle saisit la vanité et la futilité des activités humaines et des passions comme si l'âge permettait de prendre le recul nécessaire pour mieux mesurer les événements passés de la vie. Elle apparaît recueillie, émaciée, dépouillée de tout attrait physique, digne dans sa nudité.
Alors que j‘insérais la photographie de l’oeuvre inachevée de Léonard de Vinci dans l’article intitulé Ténébrisme, je ne pensais pas avoir le bonheur huit ans plus tard de voir cette peinture au Metropolitan Museum of Art de New York, fenêtre sur la méthode de travail du peintre, sur ses gestes méticuleux et son insatiable désir de perfection à l’occasion de la commémoration du 500ème anniversaire de sa mort.
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Leonardo da Vinci's Saint Jerome
To commemorate the five hundredth anniversary of the death of Leonardo da Vinci (1452-1519), The Met presents the artist's painting Saint Jerome Praying in the Wilderness (begun around 1483), a ...
https://www.metmuseum.org/exhibitions/listings/2019/leonardo-da-vinci-st-jerome
Il m’arrive souvent de penser que je n’ai plus rien à dire si ce n’est souligner les accents de vérité des neuf dernières années.
Du moine devenu peintre au peintre dévolu à l'art de reproduire l’âme mystique, des portraits de Bodhidharma à ceux de Saint-François d’Assise, le but est identique : Toucher l'intouchable, nommer l'innommable, représenter l'indescriptible mystère divin, montrer du doigt l'indicible lumière magique au sortir du tunnel des passions maudites.
L’humanité visite et revisite les mêmes questions existentielles, redéfinissant régulierement un vocabulaire enrichi de connaissances nouvelles.
A double titre, ce moi autobiographique que j‘ai consciemment relégué aux oubliettes est tombé en ravissement devant le patron des traducteurs, Saint-Jérôme, dont Léonard de Vinci a tenté de peindre les remous de l’esprit et les passions de l’âme.
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Saint-Jérôme, le patron des traducteurs - Résonance ou vanité
Parfois une seule expression résume l'effort d'une vie, une seule sculpture symbolise le combat des mots et de l'esprit. Au début des années 90, j'écrivais à propos de l'index des termes de ma...
http://www.resonanceouvanite.com/2014/11/saint-jerome-le-patron-des-traducteurs.html
Le Sauveur du monde
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Video: The Last da Vinci | Christie's'
As fascinating as any best-selling thriller, the rediscovery of Leonardo'sSalvator Mundi, one of fewer than 20 surviving paintings accepted as from the artist's own hand, has caused a worldwide ...
http://www.christies.com/features/The-last-da-Vinci-Salvator-Mundi-8598-3.aspx?sc_lang=en
L'esprit des formes
L’art est l’appel à la communion des hommes. Nous nous reconnaissons les uns les autres aux échos qu’il éveille en nous, que nous transmettons à d’autres que nous par l’enthousiasme et qui retentissent en action vivante dans toute la durée des générations sans parfois qu’elles le soupçonnent. Si quelques-uns d’entre nous entendent seuls cet appel aux heures d’incompréhension et d’affaissement général, c’est qu’ils représentent à ces heures l’effort idéaliste qui ranimera l’héroïsme endormi dans les multitudes. On a dit que l’artiste se suffit à lui-même. Ce n’est pas vrai. L’artiste qui le dit est atteint d’un orgueil mauvais. L’artiste qui le croit n’est pas un artiste. S’il n’avait pas eu besoin du plus universel de nos langages, l’artiste ne l’aurait
pas créé. Dans une île déserte, il bêcherait la terre pour faire pousser son pain. Nul n’a plus besoin que lui de la présence et de l’approbation des hommes. Il parle parce qu’il les sent autour de lui, et dans l’espoir souvent déçu et jamais découragé qu’ils finiront par l’entendre. C’est sa fonction de répandre son être, de donner le plus possible de sa vie à toutes les vies, de demander à toutes les vies de lui donner le plus possible d’elles, de réaliser avec elles, dans une collaboration obscure et magnifique, une harmonie d’autant plus émouvante qu’un plus grand nombre d’autres vies viennent y participer. L’artiste, à qui les hommes livrent tout, leur rend tout ce qu’il leur a pris.