Univers

Publié le par Ysia

le mot Univers, synonyme de Cosmos mais issu du latin, contient les notions d'Unité et de Diversité. C'est bien le propos de la cosmologie que d'expliquer par une unité sous-jacente l'extraordinaire diversité observée dans le monde matériel - des particules élémentaires jusqu'aux superamas de galaxies

Le débat cosmologique, Jean-Pierre Luminet

L’état sauvage offre une relation privilégiée obscurément instaurée entre l’homme et l’univers. La vie, « fonction universelle d’ordre cosmique »*, passe le seuil décisif de l'avènement de la pensée par lequel le pouvoir inné de réflexion est mis en œuvre et façonné au fil du temps et au gré des sensibilités.

* Teilhard de Chardin, Le phénomène humain

La pensée est l'architecture psychique de l’univers, l'armature cérébrale du cosmos. L'art premier des mots et des images relève du rapport initial entre la forme véhiculée par l'image et le contenu articulé par les mots. Qu'est-ce qui a précédé la découverte de l'art? L'image née de la perception visuelle ou le contenu issu du langage intérieur? Mais la conscience illusoire et limitée est fondamentalement fragmentée alors que l'inconscient perdure et s'infiltre dans les crevasses qui fissurent le temps et l'espace. Qu’y a-t-il au-delà de cet univers de plus de 13 milliard d’années qui s’étend depuis le commencement ? se demande l'homme convaincu de sa place au centre de l'infini. Au-delà des choses tangibles, de quelle étoffe est fait l’univers ? de nébuleuses et de soleils… Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ? Et si le simple battement d'ailes du papillon était cause d’une tornade comme si les mondes transversaux sur les deux axes de l’infiniment petit et de l’infiniment grand s'influençaient mutuellement...N'est-il pas avéré qu'une aussi petite surface de l’Afrique que la dépression du Bodélé, fournit,à elle seule, une bonne partie des minéraux nourrissant la forêt amazonienne? Les vents chauds apportent la vie au gré des mouvements tectoniques qui embrasent la croûte terrestre sous l’impulsion du magma souverain.

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Le vieux fou déplace les montagnes

Publié le par Ysia

Le vieux fou déplace les montagnes

Cela commence par l’action d’une personne ordinaire. Les gens ordinaires accomplissent des choses extraordinaires et puis ils sont hissés au rang de héros. C’est bien là le problème car une autre personne ordinaire pensera en voyant ces héros qu’elle ne peut accomplir le même exploit. Pourtant, la voie est ouverte à tout le monde. Tout le monde et à n’importe quel moment. (Larry Brilliant)

Gaia Vince, Adventures in the Anthropocene, p.44

Nous avons éviscéré la terre à force d’exploitation minière, de forage et autres extractions…

Gaia Vince, Adventures in the Anthropocene, p.9

Les efforts extraordinaires de ces gens ordinaires et autres rêves insensés comme celui  de l’homme qui peignait la montagne en blanc pour abaisser la température ou celui qui créait des glaciers artificiels, ou encore ces miroirs spatiaux pour renvoyer la lumière du soleil  dans l’espace, ces filets servant à piéger les goutelettes de brouillard ou cette invention qui retransforme en pétrole les déchets plastiques – tout cela me rappelle deux adages chinois, le premier 铁杵磨针 (comment une vieille femme s’éreintait à frotter une barre de fer pour en faire une aiguille...) et le second 移山愚山 :

太行、王屋二山,方七百里,高万仞。本在冀州之南,河阳之北。北山愚公者,年且九十,面山而居。

Deux montagnes Taihang et Wangwu occupaient une superficie de 700 li  (350 km) et s’élevaient sur une hauteur de plusieurs milliers de mètres du sud de la préfecture Ji  au nord de Heyang. Un vieux fou âgé de 90 ans avait établi sa résidence en face des deux montagnes.

惩山北之塞,出入之迂也,聚室而谋曰:“吾与汝毕力平险, 指通豫南,达于汉阴,可乎?”

Mécontent que leur versant nord bloque le passage et freine ses allées et venues, il réunit sa maisonnée et fait part de son projet : « Ensemble pourquoi ne pas joindre nos forces pour frayer un passage direct vers le sud du Henan jusqu’à Hanyin? »

杂然相许。其妻献疑曰:“以君之力,曾不能损魁父之丘,如太行王屋何?且焉置土石?”

Tous approuvent à l’exception de son épouse qui s’exclame dubitative : « Tu n’es même pas capable de bouger la moindre petite butte, encore moins les deux montagnes Taihang et Wangwu. Et où jetteras-tu les débris accumulés ? »

杂曰:“投诸渤海之尾,隐土之北。” 遂 率子孙荷担者三夫,扣石垦壤,箕畚运于渤海之尾。

Tous s’accordent à lui répondre : «  Dans la mer Bohai, au nord du lieudit Yintu » Emmenant enfants et petits-enfants chargés de  leurs outils, le vieux fou se met à piocher la roche et défricher la terre, ramassant et transportant les débris jusque dans la mer Bohai.

邻人京城氏之孀妻,有遗男,始龀,跳往助之。寒暑易节,始一反焉。河曲智叟笑而止之,曰:“甚矣,汝之不 惠。以残年馀力,曾不能毁山之一毛,其如土石何?”

La veuve du voisin dénommé Jingcheng avait donné naissance à un fils. A peine a-t-il perdu ses dents de lait qu’il accourt pour les aider. Ce n'est qu'un an plus tard qu'ils rentrent chez eux. A la courbe de la rivière,  un vieux sage les arrête en chemin et dit en riant : «  Vieux fou, comment peux-tu être aussi stupide ! Avec le peu de force qu’il te reste les dernières années de ta vie, tu ne pourras même pas dépouiller la montagne de sa végétation,  encore moins de tout cet amas de rochers !

北山愚公长息曰:“汝心之固,固不可彻,曾不若孀妻弱子。虽我之死,有子存焉;子又生孙,孙又生子;子 又有子,子又有孙。子子孙孙,无穷匮也。而山不加增,何苦而不平?”河曲智叟亡以应。

Le vieux fou de la montagne du nord dit en soupirant : « Mais c'est toi qui est si borné que tu ne comprends pas ce que le jeune enfant de la veuve a compris. Même si je meurs, mes enfants me survivront et mes petits-enfants leur succéderont ainsi que mes arrière-petits-enfants et les générations qui suivront. Mais les montagnes, quant à elles, ne s’élèveront pas plus haut. Comment notre peine ne pourrait-elle en venir à bout ? » Le vieux sage à la courbe de la rivière ne dit mot et passe son chemin.
操蛇之神闻之,惧其不已也,告之于帝。帝感其诚,命夸娥氏二子负二山,一厝朔东,一厝朔南。自此,冀之南,汉之阴,无陇断焉。

L’Esprit au serpent, ayant entendu parler de son projet et craignant que le vieux fou ne persiste, le rapporte au Souverain céleste qui, ému par la foi sincère du vieux fou, ordonne aux deux fils du Titan Kua’e de déplacer les deux montagnes, l’une au nord-est et l’autre au sud de la préfecture Yong. Dès lors, du sud de la préfecture Ji jusqu’à la rive sud de la rivière Han, le paysage est plat.


  (《列子·汤问篇》) (trad. par Ysia)

 

Liezi, Questions de Yin Tang

Publié dans Bouddhisme Zen

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Yi Jing ou Apophénie?

Publié le par Ysia

The human mind, and specifically, our associative cortex, is truly astounding in its ability to make some kind of sense and meaning out of just about anything. This does not, of course, mean that this sense and meaning have any connection to reality, even internally. But evolution seems to have constructed our minds around the ability to make connections and associations. When we draw forms and information from dimensionless fields, such as a whiteout, a ganzfeld, or white noise, we call the talent Apophenia. When we draw forms and information from mere or simple suggestions of form, as with tea leaves, entrails and clouds, we call the talent Pareidolia. The Yi is located just a short way up this scale from pareidolia: the images and stimuli it uses have considerably more original order than clouds, at least after the decades of study required for the images to make any sense. Skeptics may well level charges of ambiguity and pareidolia at the divinatory arts, but this need not be a call to some kind of defense. I suspect that these charges should be embraced as a partial description of how the divinatory process works. It makes use of the human mind in a manner consistent with some of its basic cognitive processes. Apophenia and Pareidolia can make use of an active interface between the suggestion of form and meaning and elements of the sub-conscious just waiting for a little illumination.

http://www.hermetica.info/GuaMing.htm

Yi Jing ou Apophénie?

Dans le Dialogue entre mon âme et le Ciel, je faisais référence à ce que je conçois être les quatre dimensions:

  1. ce qui est,
  2. ce qui n’est pas,
  3. ce qui sera et
  4. ce devenir qui se modifie à chaque instant. 

Voilà bien ce que l'on appelle les correspondances universelles, le principe de synchronicité défini par C.J. Jung notamment dans son interprétation de la philosophie du Yi Jing 易经, le Livre des Mutations, à savoir comment une situation en amène à une autre, comment les événements sont inextricablement imbriqués dans l'enchevêtrement de l'histoire universelle ou individuelle. De un à deux, de deux à trois, ainsi de suite....

 

synchronicity takes the coincidence of events in space and time as meaning something more than mere chance, namely, a peculiar interdependence of objective events among themselves as well as with the subjective (psychic) states of the observer or observers. (Foreword to The I Ching, p.xxiv, Wilhelm/Baynes, Princeton University Pres, 1990)

 

Only when darkness too is involved can there be creativity. Only where no form exists, all forms are possible, all is open.
  In a real work of art, it is the hinted at, but not spoken out, which gives the illusion, the beauty. It takes form in the beholders eye. Every time a different form, every time a new creation.
  The fruits of art have to be ‘not yet’, the abundance of summer, before the harvest. (I Ching, Oracle of the Sun, hexagram 64)

 

Stay on your own course, steadying your boat on the big river of your life. Never deviate from your own conscience, feelings, ethics.
   A young man decided to leave the world of society. He started to fish for eel as a living. Every day he fished for bait and prepared his lines, 1100 hooks. The first day he caught many eels, but after that - never again anything. He kept going on and on for 2 years, every day putting out his lines.
   Now he is an artist, famous for his etchings of fishing boats and the harbor. More than 20 years later he learned the cause of catching no eel: he did not pickle the lines, so the eel smelled death and stayed away.
   His dedication did not change, and it brought him what belongs to him, even if it did not make any sense rationally.(hexagram 32)

 

S'agissant de l'âme vivante du Livre des mutations, j'admire l'opinion peu orthodoxe et certainement non partagée parmi les intellectuels et scientifiques, du savant septuagénaire C.J. Jung  qui en 1949 s'aventurait à dire : Pourquoi ne pas s'essayer à un dialogue avec cet ancien classique, objet prétendu animé ? . C'est la part de l'inconscient qui fascine dans le processus du Yi Jing, comment l'inconscient collectif ou individuel, de l'observant ou de l'observé, entre en jeu pour témoigner de la puissance d'une force spirituelle abstruse dont la science métempirique agit en tant que dialogue entre le mondain et le sacré. Intervient ici notre propre attitude face à une situation donnée qui crée les prémices des développements futurs, la graine de l'avenir, delà la nécessité maintes fois répétée de conserver sérénité et magnanimité face à la vie. Courage et lâcher prise de nos peurs intrinsèques en sont le préalable.

 

 

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Émotion et Compassion

Publié le par Ysia

Les émotions sont des pensées.

Elles n’ont de l’importance qu’à travers le prisme de nos jugements individuels.

Les conflits émotionnels sont des pensées entrées en rivalité.

Compassion envers soi et les autres...

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Jason deCaires Taylor

Publié le par Ysia

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L'esprit et le cerveau

Publié le par Ysia

La relation entre l’esprit et le cerveau est l’une des plus mystérieuses de la science moderne… L’esprit peut-il connaître des défaillances indépendamment du cerveau ? Ou chaque saute d’humeur ou changement dans la perception des choses se fonde-t-il sur une pulsion chimique ou physique ? Et, dans ce cas, ce changement physique peut-il être détecté dans le cerveau ? Peut-il être mesuré ?... L’esprit et le cerveau ne sont pas si éloignés l'un de l'autre après tout. Changer l’esprit et vous pourrez changer le cerveau… Nous ne comprendrons le tandem de l’esprit et du cerveau que lorsque nous aurons démêlé comment les cent milliards de neurones dans le cerveau sont connectés les uns aux autres, et comment ces connexions se forment, se brisent et se reforment avec le temps. On projette de cartographier la structure du cerveau, ainsi s’appelle le projet Connectome…

David Adam, The Man who couldn't stop

Si comme nous le croyons, l'activité inconsciente de l'esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilisés -- comme l'étude de la fonction symbolique, telle qu'elle s'exprime dans le langage, le montre de façon si éclatante -- il faut et il suffit d'atteindre la structure inconsciente, sousjacente à chaque institution ou à chaque coutume, pour obtenir un principe d'interprétation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes, à condition, naturellement, de pousser assez loin l'analyse. (Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, 1958, p. 28)

 

 

  L'esprit, identité spirituelle du cerveau, s’émerveille devant son propre fonctionnement et cherche à comprendre comment il procède organiquement. La boîte crânienne non seulement abrite et protège le cerveau mais participe également des fonctions de la respiration, de la vocalisation, de la vision et des organes sensoriels. Sans qu’il soit certain de savoir comment et pourquoi l’évolution a pris place au cours de millions d’années, il demeure qu’une place plus grande a été faite à l’organe du cerveau élargissant par là même le spectre des fréquences sonores et permettant par la perte du groin animal l’adaptation au langage chez l’Homo (Daniel E Lieberman, The Evolution of the Human Head, Harvard University Press, 2011, p.8). Toute évolution des points de vue allométriques et hétérochroniques implique des modifications du squelette crânien et facial (ibid., p.19) Il s’agit de considérer dans une perspective temporelle, spatiale et tridimensionnelle le repositionnement des diverses unités crâniennes et faciales au sein de la tête.

 

Dans quelle mesure notre expérience quotidienne est-elle influencée par les mécanismes psychiques inconscients ? Comment les impulsions inconscientes surgissent-elles dans la sphère de la conscience ? On peut parler de différents degrés de conscience. Il y a l’observant face à l’observé. S’en suit la réaction émotionnelle intérieure de l’observant et le message subjectif que l’objet de son observation suscite, reflet de sa sensibilité et de son activité cognitive,  qui le conduit à travers un dialogue intérieur à définir par l’image et/ou à dénommer par le langage.

 

La cognition, ou processus d’acquisition de la connaissance, dépend du cortex cérébral, c'est-à-dire la région du cerveau qui participe de la conscience, du langage et des fonctions cognitives supérieures et qui englobe le cortex visuel et olfactif.  Il faut noter que la région du cerveau qui traite du phénomène acoustique de l’écho, dont le rôle a été souligné dans la création des peintures rupestres néolithiques (Anthropologie psychoanalytique), est en fait le cortex visuel et non pas la région afférente de l’ouïe. La taille du cortex visuel, à savoir la place assignée dans le cerveau pour le traitement visuel des données recueillies, varie selon les individus, du simple au triple. S’agissant des symboles, c’est le cortex préfontal qui, dans le cerveau du mammifère, établit la relation entre les symboles et les concepts abstraits, notamment la quantification numérique.  La génétique, avec la découverte du gène HAR1F qui aide au développement du cortex cérébral, a permis à identifier une des régions du génome humain qui montre une évolution accélérée (Scientific American).

 
 Qu’est-ce qui a précédé: les changements opérés dans le cerveau ou les modifications corporelles dont l’Homo fut le sujet ? L'expansion du cortex préfontal suggère une sélection naturelle pour les fonctions particulières de la mémoire et de l'organisation (The Evolution of the Human Head, p.191). Avec la découverte du feu il y a 700 000 ans environ, l'introduction de la préparation mécanique des aliments et, subséquemment, de la cuisson dans la gastronomie de la préhistoire a contribué au rétrécissement de la machoîre et de la bouche au bénéfice du cerveau (ibid., p.276). L'importante capacité crânienne prédispose l'Homo à percevoir les sons graves (ibid., p.389-398), ainsi en est-il du rôle de l'écho dans les cavernes aux peintures rupestres. Faut-il en déduire que les basses fréquences résonnent au plus profond de notre être telle la vibration de la syllabe sacrée qui produit une résonance corporelle ?

 

Encore faut-il aujourd'hui comprendre la tendance inverse de la réduction dimensionnelle du cerveau qui s'est amorcée il y a douze mille ans! L’Homo sapiens abandonné à lui-même est l’objet de variations liées à son environnement géographique et au climat, son ossature perdant de fait la robustesse de ses plus proches ancêtres, Neandertal et Homo erectus. La face s’est rétractée et la sphère neuro-crânienne s’est arrondie. Ce sont ces différences physiques qui révèlent l’émergence de fonctions cognitives, motrices, nutritives, respiratoires et linguistiques.  L’apport d’acides gras dans l’alimentation a rendu possible le développement à travers les âges du cerveau.  Le cortex préfrontal a pris du volume en même temps que les lobes temporal et pariétal. Le lobe temporal participe à la collecte des données sensorielles et à la mémoire des mots, des images, des sons et des odeurs, jouant un rôle essentiel dans la fonction du langage et les tâches liées à  la perception sensorielle et à son traitement par le cerveau. C’est le cortex préfrontal qui intervient dans un certain nombre de fonctions cognitives abstraites, à savoir le langage, le raisonnement, la planification et l’interprétation des échanges au niveau social.

 

Le débat fondamental entre nature et environnement se pose une fois de plus pour le cerveau, matrice des fonctions cognitives. Est-ce la complexité des tâches qui fait écho à celle des circuits neurologiques ? Jusqu’où ira l’évolution complexe et inexorable du genre humain ? Quoi qu’il en soit, les différences morphologiques sont aujourd’hui plus importantes entre les individus d’un même groupe qu’entre différentes populations de la planète (Daniel E. Lieberman, The Evolution of the Human Head, p.580-584).

C’est une vraie question. Ou les gens intégreront la technologie dans leur vie, et leur cerveau d’une certaine façon s’adaptera à un bombardement sensoriel constant. Ou bien, à un certain moment, trop de gens deviendront de moins en moins productifs. Les circuits cérébraux du NRT et du cortex préfrontal détermineront notre capacité à nous adapter, et j’espère qu’en tant qu’espèce, nous prendrons tous les meilleures décisions pour nous-mêmes.

Michael Halassa

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Bouddha parle de la Terre aux êtres d’une autre planète

Publié le par Ysia

De la ceinture d’astéroïdes à la ceinture de Kuiper...

Publié dans Les deux infinis

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Le Boson de Higgs

Publié le par Ysia

Le modèle standard de la physique des particules constitue la meilleure réponse à la question suivante : de quelles sortes de choses la matière est faite si elle est fractionnée dans ses plus petites composantes ? Commençons par une pierre, de l’air, ce livre ou encore votre tête et déchiquetez-en les parties constituantes. Vous découvrirez les éléments des couches successives de micro et nanostructures : fibres, cellules, mitochondries pour enfin arriver aux molécules. En appliquant l’énergie nécessaire, vous pourrez les diviser en atomes qui consistent en des noyaux denses entourés d’électrons. En y mettant un peu plus d’énergie (vous aurez alors besoin d’un grand collisionneur !), vous serez à même de voir les quarks à l’intérieur des protons et des neutrons. Jusqu’à présent, nous ne sommes pas parvenus à voir à l’intérieur d’un quark ou d’en disséquer un. Si, au moment de la division des atomes, nous avions ignoré le noyau et essayé de fractionner l’électron, nous serions arrivés au même stade car nous n’avons jamais réussi à voir quoi que ce soit dans un électron ou d’en décomposer un. C’est, de ce fait, ce qui constitue notre définition d’une particule élémentaire.
Ainsi dans le modèle standard de la physique des particules, électrons et quarks sont ce dont tout est fait et ils ne sont eux-mêmes faits de rien d’autre…Les électrons sont un exemple d’une classe de particules appelées leptons. Il y a aussi les muons et les tauons qui sont comme les électrons seulement plus lourds. Les autres leptons sont les trois sortes de neutrinos. Bien qu’ils soient nombreux, il n’y a pas d’interaction entre les neutrinos et les autres matières. Plus de mille milliards de neutrinos vous traversent par seconde grâce au rayonnement du soleil. L’autre catégorie de particules élémentaires sont les quarks. Il y en a six tout comme il existe six types de leptons. Ils sont identifiés par leur masse : « haut », « bas », « étrange », « charme », « dessous », « dessus ». Les protons et neutrons sont faits de quarks « haut » et « bas ». Les quarks ne sont jamais séparés les uns des autres. Ils sont toujours collés les uns aux autres pour former des particules plus grosses. Ces particules faites de quarks ont pour nom générique « hadrons » (d’où le nom du Grand collisionneur de hadrons qui essentiellement fait entrer en collision des protons et parfois des noyaux atomiques avec des neutrons à l’intérieur). Ces particules de matière ont tous pour partenaires des antiparticules. Elles interagissent toutes entre elles : elles s’attirent, se repoussent, se dispersent au gré des forces générées par une autre sorte de particules : les bosons vecteurs. La force électromagnétique véhiculée par les photons (quanta de lumière) s’exerce sur toutes les particules chargées sauf les neutrinos. La force forte transmise par les gluons ne s’exerce que sur les quarks. La force faible transmise par les bosons W et Z s’exerce sur toutes les particules. Pour que le modèle standard soit opérationnel, et en particulier pour que les particules élémentaires aient une masse, un objet unique et entièrement nouveau est également nécessaire – le boson de Higgs.

Jon Butterworth. traduit par Ysia

Publié dans Les deux infinis

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Is my identity an artifact, frozen in the past?

Publié le par Ysia

C'est une question qui figurait au centre d'une exposition du Musée national des Amérindiens à Washington et qui pose le problème essentiel de la pertinence de l'existence humaine, a fortiori celle des populations indigènes des îles Hawaï, des Antilles ou d'ailleurs, vestiges d'un passé disparu. Mon identité ne sera plus à l'avenir qu'un objet de musée relégué aux oubliettes. 

 

Hawaiian Turtle

 

La Guadeloupe peuplée durant la période céramique bien après la première île des Caraïbes, Trinidad, recense de nombreux pétroglyphes, anthropomorthes, dont les gravures de Trois-Rivières et des poteries datant du Troumassoide, période céramique tardive, présentant une forme d'oiseau, de grenouille, de chauve-souris ou humaine (Les Tainos commencèrent à pratiquer la soudure au cours de la période céramique tardive). Elle témoigne de l'hybridation des différents modes de culture introduits au fur à mesure des vagues de peuplement, legs d'un passé précolonial tandis que les recherches d’ADN sur des sites archéologiques en Guadeloupe et à Marie-Galante ont montré la lignée génétique proche de celle de la population intérieure du Nord de l’Amérique du sud.

Les faces creusées sur les roches par les indiens Arawaks, peuple autochtone, se retrouvent dans le bois sculpté dans le respect d’un art traditionnel transmis au cours des siècles. Mornes sur l'île, criblés de cryptes telluriennes, dans une abondance de visages ornementaux, de figures humaines rudimentaires aux trous béants. L’imagerie des peuples anciens inclut dans les Caraïbes les figures animales de la chauve-souris et de la grenouille.

Le continent américain est  la terre ancestrale des Arawaks. Un peu comme dans le cas de Hawaii, l’homme ne serait parvenu dans les Caraïbes que tardivement. Les pétroglyphes, placés à différents points d'eau pour solliciter la protection divine, rappellent les mythes des hommes chauve-souris et des femmes grenouilles. On trouve aussi des figures d’oiseaux  et  de jaguars, preuve de l’influence sud-américaine, qui me rappellent les ours des gravures chinoises anciennes.

Red mask

Sur les falaises, le long de la rivière Zuojiang en Chine est représentée la dance de la grenouille car la grenouille était le totem du groupe tribal, ancêtre de la minorité chinoise Zhuang. La légende populaire veut que ces gravures soient celles des dieux grenouilles. Encore aujourd'hui, on célèbre chaque année le festival Maling (grenouille dans le dialecte local) lors duquel la population honore les dieux grenouilles et imite les mouvements de la grenouille lors d'une danse. Les grenouilles seraient les sœurs du dieu du tonnerre, messagères entre le ciel et la terre.

Tout comme les Arawaks qui gravaient les pétroglyphes pour se protéger contre la sécheresse et garantir une bonne récolte, les Zhuang eux aussi pratiquaient des rites similaires mille ans plus tôt (Bradshaw foundation).

 

Publié dans Art et Préhistoire

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L'art du trait

Publié le par Ysia

Le souffle du pinceau que le rythme de la main transmet...

Pour moi, le trait commence par une résonance qui se poursuit dans un élan.

Et les mosaiques d'Ostie de rappeler les estampages des stèles funéraires chinoises.

Les silhouettes dans la perspective du mouvement et de l'espace

Du trait à l'empreinte noire sur blanc...

L'Unique Trait de Pinceau est l'origine de toutes choses, la racine de tous les phénomènes ; sa fonction est manifeste pour l'esprit et cachée en l'homme, mais le vulgaire l'ignore... La peinture émane de l'intellect : qu'il s'agisse de la beauté des monts, fleuves, personnages et choses, ou qu'il s'agisse de l'essence et du caractère des oiseaux, des bêtes, des herbes et des arbres, ou qu'il s'agisse des mesures et proportions des viviers, des pavillons, des édifices et des esplanades, on n'en pourra pénétrer les raisons ni épuiser les aspects variés, si en dernier lieu on ne possède cette mesure immense de l'Unique Trait de Pinceau. Si loin que vous alliez, si haut que vous montiez, il vous faut commencer par un simple pas. Ainsi, l'Unique Trait de Pinceau embrasse-t-il tout, jusqu'au lointain le plus inaccessible, et sur dix mille millions de coups de pinceau, il n'en est pas un dont le commencement et l'achèvement ne résident dans cet Unique Trait de Pinceau dont le contrôle n'appartient qu'à l'homme. Par le moyen de l'Unique Trait de Pinceau, l'homme peut restituer en miniature une entité plus grande sans rien en perdre ; du moment que l'esprit s'en forme d'abord une vision claire, le Pinceau ira jusqu'à la racine des choses...

(Propos sur la peinture du moine Citrouille Amère, cité par François Cheng dans Vide et plein, Éditions du Seuil, mai 1991)

L'art du trait

Les traits sont toujours disponibles pour un usage qui appartiendra à l'Imaginaire et à sa représentation ou au Symbolique et à sa méditation.
L'aboutissement éventuel est la représentation d'un objet réel. Cette représentation n'est pas indispensable. Souvent, elle s'arrête avant l'achèvement d'un objet discernable ou peut tourner court, renonçant à être soit œuvre soit objet qui marque dans l'histoire du sujet.
Le trait se suffit à lui-même. Chaque trait est à proprement parler inimitable, c'est-à-dire que toute imitation visant à le reproduire à l'identique n'est qu'une copie plus ou moins grossière, et cela jusqu'à l'échelle moléculaire.
Autrement dit, en lui-même, il contient le Détail qui le fait être.
C'est pour cela qu'on a pu l'appeler « le trait unaire ».
Dans ce sens que chaque objet de désir se singularise par ce trait unaire.
Au départ, il y a ce trait radical, qui s'assemble en figures géométriques et dont on s'étonne que, dans l'art pariétal, il figure si fréquemment.

Extrait de La troisième dimension dans la construction du psychisme de Claude Jeangirard & Will de Graaff, Éditions Érès, 1998, page 35 : Le détail

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