Vanité des vanités, tout est vanité
Catherine vient de catha, qui signifie universel, et de ruina, ruine, comme si on disait ruine universelle : en effet, dans elle, l’édifice du diable fut entièrement ruiné: savoir: l’orgueil, par l’humilité qu'elle posséda; la concupiscence de la chair, par la virginité qu'elle conserva; et la cupidité mondaine; par le mépris qu'elle eut pour toutes les vanités du monde. Ou bien Catherine, vient de chaînette (catena) : car par ses bonnes œuvres, elle se fit comme une chaîne au moyen de laquelle elle monta au ciel. Et cette chaîne ou échelle est formée de quatre degrés qui sont : l’innocence d'action, la pureté du coeur, le mépris de la vanité, et le langage de la vérité, ... La Légende dorée, Tome III
De Le Caravage, peintre des passions, à Francisco de Zurbarán, peintre des moines, l'image du crâne, symbole de la futilité de la vie, de l'évanescence des liens mondains et de la vanité de l'existence humaine, est la preuve manifeste et visiblement palpable de la Mort. L'Extase de Sainte-Catherine ou le thème de l'homme saint revisité.
Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.
Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité.
Quel avantage revient-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne sous le soleil?
Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours.
Le soleil se lève, le soleil se couche; il soupire après le lieu d'où il se lève de nouveau.
Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord; puis il tourne encore, et reprend les mêmes circuits.
Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent.
Toutes choses sont en travail au delà de ce qu'on peut dire; l'oeil ne se rassasie pas de voir, et l'oreille ne se lasse pas d'entendre.
Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
S'il est une chose dont on dise: Vois ceci, c'est nouveau! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.
On ne se souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard. Ecclésiaste 1: Louis Segond (1910)
S'agissant de la féminisation de l'être saint, le personnage de Marie l'Egyptienne en est un exemple. La peinture de José de Ribera ci-dessus présente une femme d'un certain âge presque asexuée, à corps perdu dans sa dévotion. Elle saisit la vanité et la futilité des activités humaines et des passions comme si l'âge permettait de prendre le recul nécessaire pour mieux mesurer les événements passés de la vie. Elle apparaît recueillie, émaciée, dépouillée de tout attrait physique, digne dans sa nudité. Lorsque le corps flétrit et que la femme perd son pouvoir de séduction, elle EST tout simplement, enfin. Elle concentre toute son énergie sur le Souffle originel et universel qui l'anime.Le mot Esprit vient du latin Spiritus (Souffle). L'énergie vitale ou souffle qui anime les dix mille êtres devient la raison d'être de Marie devenue l'ermite du désert. Le Saint-Esprit ou Souffle, élément trinitaire, se rapproche du Qi, principe fondamental.