Le Commentaire attribué au Sixième patriarche du bouddhisme Zen
Le présent texte du Commentaire par le sixième patriarche, le Grand Miroir 大鑑, est extrait du Xuzangjing 续藏经 (1), le canon supplétif (vol.38, T.4, p.330-346). On trouve aussi une édition dans le xintangshu 新唐书 juan 59, intitulée 金刚般若经口诀正义. Faisant suite à cette édition ont été réimprimées les postfaces de deux anciens manuscrits:
- la première, datée de l'an 1084, a été composée par le moine Luoshi 罗适 de la secte Tientai 天台à l’époque des Song du Nord (http://ccbs.ntu.edu.tw/FULLTEXT/JR-BJ001/bj100605.htm ). Contemporain de Su Dongpo, il est également nomm é chicheng xiansheng 赤城先生. Ses écrits 罗适文集十卷 sont répertoriés dans le songshi 宋史, 16/208/5379. Le texte fut réédité par Shi Fengru 史凤儒 en 1950 (http://203.64.173.77/~cll/teach_web/Sixth/Jin-Gang.pdf ).
- la seconde est datée de 1667 durant l'ère Kangxi 康熙. Zhou Chaojian 周超諫 y rappelle que c'est en entendant le Sūtra du diamant que Huineng est parvenu ā l'éveil. C'est, le dit aussi ce texte, le meilleur commentaire, C'est le texte qui exprime le mieux le sens profond de la loi de bouddha
Il existe un autre manuscrit (ZZ.38-4, Jingangjingzhu 金刚经註, 3j.) du même commentaire annoté par Daochuan 道川 , autrement nommé Chuanlao 川老, originaire de Kunshan 昆山 et quinzième génération depuis Nanyue Huairang 南粤怀让. Il fut convoqué à la capitale impériale pour s'y entretenir de la loi en 1163. le texte est préfacé par le ministre Zhang Shangying 张商英.
Les références les plus anciennes au commentaire de Huineng ne semblent remonter qu'au IXe siècle. Le titre 金刚经口诀 est notamment cité par Enchin 圆珍 (814-891) dans Chishô daishi shôraimokuroku 智證大使请来目録 (T. 55, 2173, p. 1105), ribenbiqiuyuanzhenrutangqiufamulu 日本比丘圆珍入唐求法目录 et fuzhouwenzhoutaizhouqiudejinglülunshujiwaishudengmulu 福州温州台州求得经律伦疏记外书等目录 .
Le commentaire se présente simplement et ne recourt pas aux citations de commentaires antérieurs comme celui de Vasubandhu et d'Asanga. Il reprend la traduction originale de Kumarajivā, divisée en 32 sections crées ultérieurement par Liang Shaoming et entrecoupée des explications attribuées à Huineng.La tradition veut que le sixième patriarche se soit éveillé à l’écoute du Sūtra du diamant, il est donc intéressant d’examiner ce texte à travers le regard du maître. On peut penser que le commentaire attribué à Huineng a été nettement remanié – voire composé – par les générations postérieures.
(1 )Le supplément du canon bouddhique, désigné sous le sigle Z= Zokuzōkyō, du nom complet Dainihonzokuzōkyō 大日本续藏经集本, composé de 150 liasses, 750 fascicules, fut réalisé sous le règne de l’empereur Meiji entre 1905 et 1912 à Kyoto par la bibliothèque d’Etat des manuscrits bouddhiques Zusho-ryō et reproduit par la Presse commerciale de Shanghai en 1923. Le Catalogue de tous les livres bouddhiques de S. Fujii (Kyōto, Meiji 1898) est inclus dans la collection Pitaka au Japon et en Chine et contient un index alphabétique.
Bien que le 坛经 soit dénommé sūtra, il demeure une oeuvre qui s'est attachée à populariser l'enseignement du bouddhisme Zen en évitant les moyens d'expressions trop subtils alors que le propos du commentaire est de commenter un discours ésotérique prononcé par le bouddha.
Le commentaire fut traduit en anglais par Thomas Cleary dans The sutra of Hui-neng, grand master of Zen : with Hui-neng's commentary on the Diamond sutra. Shambhala Publications (1998).
L'ouvrage japonais intitulé Enô kenkyû 惠能研究 réalisé par neuf professeurs dont Tanaka Ryôshô de l'universitéde Komazawa, Tokyo, 1978, présente une étude comparative de six manuscrits du commentaire de Huineng dont le plus ancien, une édition japonaise datant environ de 1300.
Autre source en chinois: http://203.64.173.77/~cll/teach_web/Sixth/Jin-Gang.pdf