Is my identity an artifact, frozen in the past?

Publié le par Ysia

C'est une question qui figurait au centre d'une exposition du Musée national des Amérindiens à Washington et qui pose le problème essentiel de la pertinence de l'existence humaine, a fortiori celle des populations indigènes des îles Hawaï, des Antilles ou d'ailleurs, vestiges d'un passé disparu. Mon identité ne sera plus à l'avenir qu'un objet de musée relégué aux oubliettes. 

 

Hawaiian Turtle

 

La Guadeloupe peuplée durant la période céramique bien après la première île des Caraïbes, Trinidad, recense de nombreux pétroglyphes, anthropomorthes, dont les gravures de Trois-Rivières et des poteries datant du Troumassoide, période céramique tardive, présentant une forme d'oiseau, de grenouille, de chauve-souris ou humaine (Les Tainos commencèrent à pratiquer la soudure au cours de la période céramique tardive). Elle témoigne de l'hybridation des différents modes de culture introduits au fur à mesure des vagues de peuplement, legs d'un passé précolonial tandis que les recherches d’ADN sur des sites archéologiques en Guadeloupe et à Marie-Galante ont montré la lignée génétique proche de celle de la population intérieure du Nord de l’Amérique du sud.

Les faces creusées sur les roches par les indiens Arawaks, peuple autochtone, se retrouvent dans le bois sculpté dans le respect d’un art traditionnel transmis au cours des siècles. Mornes sur l'île, criblés de cryptes telluriennes, dans une abondance de visages ornementaux, de figures humaines rudimentaires aux trous béants. L’imagerie des peuples anciens inclut dans les Caraïbes les figures animales de la chauve-souris et de la grenouille.

Le continent américain est  la terre ancestrale des Arawaks. Un peu comme dans le cas de Hawaii, l’homme ne serait parvenu dans les Caraïbes que tardivement. Les pétroglyphes, placés à différents points d'eau pour solliciter la protection divine, rappellent les mythes des hommes chauve-souris et des femmes grenouilles. On trouve aussi des figures d’oiseaux  et  de jaguars, preuve de l’influence sud-américaine, qui me rappellent les ours des gravures chinoises anciennes.

Red mask

Sur les falaises, le long de la rivière Zuojiang en Chine est représentée la dance de la grenouille car la grenouille était le totem du groupe tribal, ancêtre de la minorité chinoise Zhuang. La légende populaire veut que ces gravures soient celles des dieux grenouilles. Encore aujourd'hui, on célèbre chaque année le festival Maling (grenouille dans le dialecte local) lors duquel la population honore les dieux grenouilles et imite les mouvements de la grenouille lors d'une danse. Les grenouilles seraient les sœurs du dieu du tonnerre, messagères entre le ciel et la terre.

Tout comme les Arawaks qui gravaient les pétroglyphes pour se protéger contre la sécheresse et garantir une bonne récolte, les Zhuang eux aussi pratiquaient des rites similaires mille ans plus tôt (Bradshaw foundation).

 

Publié dans Art et Préhistoire

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V
<br /> Magnifique motif pour un texte des plus intéressant.<br /> <br /> <br />
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