Temps linéaire
Le temps, en soi, est invisible. Qu’il se manifeste sous les espèces du mouvement (déployé dans l’espace) ou de la métamorphose (sans déplacement), sa figuration littérale implique la durée, dimension dont la peinture est précisément privée. Peindre le temps apparaît donc comme une gageure, un paradoxe.
Mais c’est un paradoxe fécond. Car des cavernes jusqu’à nos jours, les démentis sont si nombreux qu’on pourrait écrire une histoire du temps en faisant celle de la peinture.